ITW – Frédéric Bougeant : « Difficile de fixer des objectifs… »

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Frédéric Bougeant (entraîneur du Fleury Loiret) :

Quel premier bilan tirez-vous de cette première partie de la saison ?

Frédéric Bougeant : « A mon grand regret on ne saura jamais ce que sportivement cette équipe était capable de faire dans un climat propice à la performance. Je considère qu’à ce niveau de pratique, il faut essayer de tout faire pour jouer le plus libéré possible, dans un climat qui permet le dépassement. On a pu voir aussi avec l’équipe de France qu’avec le changement de contexte, dans un climat particulier, des joueuses qui ne montrent pas toute l’étendue de leur potentiel. Le regret que j’ai cette saison, même avec des résultats qui sont bons, c’est de ne pas avoir eu mes joueuses libérées, notamment à domicile ou l’atmosphère était difficile. Bizarrement à l’extérieur nous sommes parvenus à jouer à notre meilleur niveau, par contre à domicile cela n’a été que trop rarement le cas.

De nombreuses joueuses du Fleury Loiret ont été mobilisées par leurs sélections lors de la trêve internationale, vous allez maintenant devoir préparer cette demi-finale de la Coupe de la Ligue contre Metz (samedi à 20H).

Le 17 juillet on a fixé comme objectif de vivre à 200% la Ligue des Champions car on ne sait pas quand l’occasion peut se représenter, et d’avoir un maximum de nos internationales présentes aux championnats du monde au Danemark, et que les deux équipes nationales qui sont les plus représentées au club (ndlr France et Espagne), décrochent leur qualification pour les JO 2016. J’ai envie de dire aujourd’hui que le contrat est rempli. Sur Pékin c’est là ou j’en avais eu le plus, et accompagner des joueuses sur une année olympique, faire en sorte qu’elles arrivent dans de bonnes conditions aux compétitions internationales, aux regroupements, c’est un rôle d’accompagnateur qui me plait beaucoup. C’est une partie du job qui tous les quatre ans me plait beaucoup, et je sais que c’est particulier pour elles.

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Justement la gymnastique n’est elle pas compliquée à gérer dans une année olympique avec des internationales obligées de jongler entre le calendrier du club et celui de la sélection ?

On aura peut être 6 joueuses de notre effectif présentes au Jeux Olympiques de Rio, c’est énorme. Je pense qu’on a bien joué le jeu avec elles, en décidant de mettre certaines de nos joueuses cadres au repos pour certains matchs de championnat comme Gnonsiane Niombla ou Alexandrina Barbosa. On a fait attention pour éviter les blessures, et elles reviennes de la trêve internationale opérationnelles pour la suite. C’est la conséquence de la gestion opérée depuis le début de la saison.

Comment abordez-vous ce Final 4 de la Coupe de la Ligue, avec cette demi-finale samedi contre Metz (infos et billetterie ici) ?

On est dans un climat particulier. On a essuyé les départs de 8 joueuses de l’effectif professionnel et de deux semi-pros pour la saison prochaine. Derrière, comment les filles vont vouloir terminer l’aventure ensemble ? Est-ce-que justement les JO vont occuper totalement leur esprit, ou est-ce qu’elles vont être dans une démarche de faire de grosses performances en club pour se montrer ? C’est assez difficile de fixer des objectifs… Nos dirigeants aimeraient que l’on gagne nos deux derniers trophées cette année, maintenant c’est aussi eux qui nous enlèvent 8 pros, 2 semi-pros pour 3 recrues pour l’instant. Il faut se mettre à la place des filles qui vont rester la saison prochaine, et comprendre qu’il y a quelque chose qui s’est cassé entre les joueuses et le club. On a essayé tout au long de la saison de rafistoler ça, et aujourd’hui est-ce qu’il est trop tard ?

Teaser Coupe de la Ligue 2016 ! par LFH

Malgré ces difficultés, on a toujours senti beaucoup de solidarité au sein de l’effectif…

Parce que l’histoire de cette équipe n’était pas terminée. Je n’ai pas de relation conflictuelle avec les joueuses de mon équipe. On est en phase sur la façon de jouer, sur la manière de les gérer, il y a une union et si ce groupe n’a pas explosé c’est qu’il ne voulait pas mourir.

Quelques mots sur vos premiers pas en tant que sélectionneur du Sénégal.

C’est un moment qui est vraiment incroyable. De voir mes joueuses, car ce sont désormais aussi mes joueuses, prendre autant de plaisir à se retrouver en sélection, c’est quelque chose de très fort. Je vis avec une africaine (ndlr Maakan Tounkara), je connais la culture, mais je pense que tout le monde ne connait pas leur manière et leur joie de vivre. Les voir chanter, danser, blaguer, et en même temps arriver sur les séances de travail avec beaucoup de sérieux, d’engagement et d’investissement, c’est super. Il y a des filles qui évoluent en N2, d’autres en D1, et cela fait des stages compliqués sur le plan du niveau de jeu. Certaines passent de deux entrainements semaine, à deux par jours, et le dépassement de soi est vraiment important. Je me suis régalé, ça a été un vrai bol d’air par rapport au club. Je savais que ce serait bien, mais je ne m’attendais pas à ce que cela soit aussi bien. »