ITW – Valérie Nicolas : « L’équipe de France va avoir sa chance ! »
Valérie Nicolas compte plus de 240 sélections avec l’équipe de France.
Valérie Nicolas (championne du Monde en 2003)
De quel oeil voyez-vous le Mondial 2015 qui va se tenir du 5 au 20 décembre au Danemark ?
C’est une compétition qui je pense va être très ouverte. Il y aura des surprises, et je ne vois pas une équipe dominer largement ce Mondial. Dans ce contexte, l’équipe de France, qui a je trouve des joueuses qui individuellement sont en forme, va avoir ses chances. Je suis plutôt confiante et j’attends pas mal de cette équipe pour cette compétition. Elles ne sont pas assurées de terminer sur le podium, mais si elles arrivent à bien défendre, si elles parviennent à s’en sortir en attaque placée, avec de bonnes performances à la finition, je pense que ça peut leur sourire. C’est un Mondial qui va être très intéressant à suivre, avec une place qualificative pour les JO de Rio à la clé.
Quels souvenirs gardez-vous de la fantastique épopée de 2003 au Mondial en Croatie ?
On se battait sur tous les matchs. On avait bien préparé la première phase de cette compétition, on a eu des matchs accrochés contre l’Espagne et la Serbie, mais on a réussi à prendre la première place du groupe. Ensuite notre victoire contre la Russie pour aller en demi-finale a été un moment fort, et puis les prolongations en demi contre l’Ukraine avant cette finale incroyable.
« Cette capacité à se transcender dans les missions « impossibles » »
Tout était quasiment perdu après 45’ de jeu, et puis derrière il y a eu une révolte sur la fin de match… Que l’on perde de trois ou de dix buts cela n’avait pas d’importance et on a tout donné à ce moment là de la rencontre. C’était un peu à l’image de notre équipe, cette capacité à se transcender dans les missions « impossibles », et cela nous a souri dans le bon sens à la fin de cette rencontre avec cette contre-attaque, ce pénalty, et le but de Leila juste avant les prolongations pour une action collector. Derrière avec le carton rouge de leur jeune meilleure joueuse, Anita Görbicz… on tenait le bon bout pour remporter ce titre. Comme quoi un match n’est jamais perdu.
La joie des Bleues après le titre mondial en 2003
Vous restez la seule équipe dans le sport collectif féminin français à avoir remporté un titre mondial…
A ce jour, dans le sport collectif féminin français, nous restons le seul titre mondial, et cela me fait mal au coeur de dire ça. J’aimerai qu’on ne soit pas seulement 16 championnes du Monde, mais qu’on soit un petit peu plus.
Quel lien gardez-vous avec vos anciennes partenaires ?
Même si on s’est perdu de vue avec la plupart, lorsqu’on a l’occasion de se recroiser c’est toujours un grand plaisir. On a ce lien qui nous unira toute notre vie, et c’est évident que ce titre Mondial provoque quelque chose de spécial entre nous. Chacun a pris une route différente depuis, mais c’est quelque chose qui restera.
Quel regard portez vous sur le championnat français ?
Je suis attentivement les résultats de la LFH. C’est intéressant de pouvoir suivre les joueuses françaises, mais également étrangères qui jouent au sein de notre championnat. Il y a pas mal de joueuses étrangères qui évoluent en France, d’ailleurs comme me le rappelait Nodjialem, le championnat de France sera l’un des plus représentés au Danemark lors du Mondial, et c’est une forme de richesse pour la LFH. Après je trouve que les clubs mettent du temps à se structurer, et le cas de l’UBB-MB montre qu’il y a des soucis financiers et de stabilisation. Cela est lié notamment à un manque de visibilité du handball féminin, et c’est justement la chose recherchée par les partenaires privés. Il faut travailler pour accompagner d’avantage les clubs, et leur permettre de pérenniser leur développement.
L’équipe de France joue demain son premier match amical de la semaine à Roanne contre la Roumanie (match diffusé sur beIN SPORTS 3). Le programme complet de la dernière semaine de préparation avant le Mondial 2015 à découvrir ici.
