Catherine Gabriel / Alice Lévêque, l’interview croisée

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Catherine Gabriel et Alice Lévêque, un face à face qui promet (©A.Lévêque HAND team)

Catherine, Alice, comment vivez-vous votre début de saison respectivement avec Besançon et l’UMB-B ?

Catherine Gabriel. Pour nous, ce sont des débuts difficiles (1 victoire, 4 défaites), comme on pouvait s’y attendre. L’effectif a pas mal été renouvelé, du coup ce n’est pas évident. Mais le coach nous a préparées à cela. La victoire face à Toulon St-Cyr (J2) n’était pas forcément ‘prévue‘ mais elle a fait beaucoup de bien. Notre objectif est avant tout d’être prêts pour les Play-Downs.

Alice Lévêque. Sur le plan comptable, on a un peu de mal (1 victoire, 3 défaites) mais avec tous les efforts que l’on fait, le travail aux entraînements, je sais que cela va payer. Nous sommes une nouvelle structure, une nouvelle équipe, avec beaucoup de nouvelles joueuses. On a beaucoup de volonté, donc je suis confiante, on ne s’affole pas.

A l’entraînement par exemple, on s’encourage au maximum, on essaie de se rassurer entre nous, surtout après la défaite à Nice (40-30, J5). On veut rester sereines et aborder cette semaine à 2 matches (Besançon, Nantes) dans les meilleures dispositions possibles.

Après 7 ans à l’ESBF (2005-2009 puis 2010-2013), comment appréhendez-vous votre retour au Palais des Sports de Besançon ?

A.L. C’est forcément un match particulier. Besançon, c’est ma 2è maison, énormément de souvenirs, j’ai grandi là-bas. Je suis impatiente de retrouver le Palais des Sports, une salle que je connais par cœur. Besançon, c’est le 1er match que j’ai regardé quand le calendrier est sorti. Bon au début, le match était prévu samedi 12 octobre, j’avais pris mes billets d’avion pour pouvoir rester le dimanche avec ma famille. Manque de chance, le match a été décalé au mercredi et juste après, on rentre directement dormir sur Lyon. Notre avion décolle tôt jeudi.

Au final, j’aurai une heure après le match pour voir ma famille, mes anciennes coéquipières. Je sais que mes parents vont venir, depuis Masevaux, le petit village près de Mulhouse où j’ai grandi. C’est à 1h30 de Besançon. Sinon sur le terrain, cela fera un peu bizarre je pense. J’espère ne pas avoir un ‘mauvais’ réflexe et faire une passe à une ancienne coéquipière (sourires). Mais bon ça devrait aller, on joue en noir, Besançon en rouge.

Catherine Gabriel LFH Besançon

Catherine Gabriel, nominée dans la catégorie “Meilleur Espoir de LFH 2012-2013“ à la Nuit du Handball.

C.G. Oui dans un moment d’absence, je pourrais aussi te lancer la balle en criant : “Alice !“ (rires). Plus sérieusement, ce sera un vrai duel car elle me connaît bien et réciproquement. D’ailleurs, ce sera un bon moyen de voir qui connaît le mieux l’autre ! En fait, je ne sais pas si le fait d’affronter une ex-coéquipière, c’est plus un avantage ou un inconvénient. Je connais bien son jeu, elle aussi connaît bien le mien…. Pour moi, ce sera un avantage quand Alice sera fatiguée et qu’elle reviendra à son tir préférentiel, que je connais. Mais le problème c’est de savoir à quel moment elle “basculera“.

A.L. Avec l’âge, je suis censée prendre le dessus (sourires). Il me semble que Catou est meilleure de près que de loin, elle m’attendra à 6 mètres je pense ! A moi de m’adapter (sourires).

Alice, pouvez-vous nous décrire, en quelques mots, quelle joueuse est Catherine Gabriel ?

A.L. Catou est super jeune, elle a un énorme potentiel. Elle a vraiment explosé la saison dernière. En plus, on ne défendait pas toujours très bien. A seulement 18 ans, elle a assumé ses responsabilités dans un rôle de 1ère gardienne en LFH. Elle est très appliquée, investie. C’est une gardienne très explosive, atypique. Elle est surprenante et s’adapte vite à l’adversaire. Elle travaille beaucoup la vidéo, c’est une bosseuse.

Autre chose qui fait sa force, c’est le calme qu’elle dégage malgré son jeune âge. Elle est aussi capable de faire des arrêts de dingue. Si elle continue, je la vois aller loin.

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Alice Lévêque a changé de club, mais pas de numéro, 21. 

Et Catherine, au sujet d’Alice ?

C.G. En tant que joueuse, ses deux gros points forts, c’est son tir et sa lecture du jeu. Elle a une très bonne lecture du jeu. Et un très bon tir pour une arrière. Sur le terrain, ce que j’aime beaucoup, c’est qu’elle a la gnaque, elle ne lâche rien, on a envie de la suivre.

Sinon dans la vie, c’est vraiment une fille adorable, on s’entendait très bien. Elle était plus âgée mais elle ne nous prenait pas du tout de haut. Elle était accessible, elle ne nous rabaissait pas, toujours à l’écoute et diplomate. Du coup, on se sentait à l’aise. 

A.L. Dans la vie, j’apprécie aussi Catherine, parfois elle est un peu sur sa planète mais elle me fait bien délirer (sourires). Dans une équipe, elle apporte la joie de vivre et aussi une certaine sérénité bien qu’elle soit jeune. Elle aime beaucoup la mode, et puis c’est une reine de beauté ! (Catherine Gabriel a été élue Miss Aire Urbaine Belfort-Montbéliard 2013 le 29 juin dernier, ndlr). Avec elle, la région de Belfort-Montbéliard est bien représentée. 

C.G. (Sourires) J’ai été la première surprise. Ma mère m’avait inscrite à l’élection, j’y suis allée, sans penser une seule seconde que je pouvais gagner. Du coup, je n’ai même pas pensé à prévenir le club, j’avais prévenu personne. Et puis j’ai été élue, c’était le lendemain dans les journaux… Mes proches l’ont appris, le club aussi. La prochaine étape, c’est l’élection de Miss France-Comté, ce week-end. Mais je n’y participe pas. On joue samedi à Nice et ma priorité, ma passion avant tout reste le hand.

Le 11 mai dernier, vous vous mainteniez ensemble dans les ultimes secondes du championnat. Un bon souvenir on imagine ?

C.G. Un moment magique et que je n’oublierai pas. Avant le dernier match (ESBF-Toulon St-Cyr) on n’y croyait plus trop, on n’avait pas notre destin entre les mains. Descendre, cela faisait vraiment de la peine car c’est une partie de l’histoire du club qui s’effondrait. On a joué le match à fond, pour ne pas avoir de regrets au cas où. On finit notre match (31-28), il restait une minute, quelque chose comme ça à Dijon. Si Nice gagnait à Dijon, nous étions sauvées. Et Nice a gagné d’un but (27-26).

C’était la minute la plus longue de toute la saison. Tout le public au Palais des Sports était suspendu aux portables. Tout à coup, on a explosé de joie, on était sauvés, c’était plein d’émotions. 

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Contactée par plusieurs clubs de LFH, Alice Lévêque a choisi l’UMB-B pour poursuivre sa carrière.

A.L. C’était mon dernier match, avec la victoire et le maintien au bout, j’étais heureuse et soulagée. Pour le club d’abord et aussi j’avais été touchée par des paroles de certaines personnes qui disaient que comme j’allais partir, je n’étais plus concernée. Je pense avoir honoré les couleurs de l’ESBF jusqu’au bout.

Pourquoi avoir choisi l’UMB-B pour poursuivre votre carrière ?

A.L. J’avais le choix entre 3 clubs. L’UMB-B est le 1er à m’avoir contactée, assez tôt dans la saison. J’ai toujours aimé ce que dégageait Mios Biganos, le club, la façon de travailler, l’entraîneur. Chaque année, on ne les attend pas, et chaque année ils  font des miracles. Il y a un supplément d’âme que j’aime bien. Ici aussi, on m’a proposé de jouer arrière gauche. Dans les autres clubs, c’était pour jouer demi-centre. Je me sens plus à l’aise au poste d’arrière. 

Et vous Catherine, avez-vous été approchée après votre belle saison dernière (nominée parmi les 3 meilleures Espoirs 2012-2013 à la Nuit du Handball) ?

C.G. Non, pas de contact. Je suis jeune, je dois d’abord confirmer avec mon club. Je viens d’avoir 19 ans, je vais continuer d’apprendre à Besançon, ne pas brûler les étapes. Je poursuis mes études aussi à Besançon (2è année DUT information et communication, option publicité, ndlr), ça me va bien. 

La rencontre sera télévisée (Sport+, 20h30), est-ce particulier pour vous les joueuses ?

A.L. Je trouve ça bien qu’on médiatise le handball féminin, ça fait plaisir. Après dans mon approche du match, cela ne change rien. Bon, je me mettrai peut-être un coup de crayon sous les yeux (sourires). Je suis aussi contente car ma famille,  pourra voir le match. Mon frère habite à Lille et j’espère qu’il pourra le voir.  

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C.G. Pour moi, c’est pareil. J’aurai peut-être un peu plus de pression car on sait que la famille, les amis nous regardent. Je ne veux pas faire trop de “conneries“ (sourires). L’an dernier face à Nice, nous avions gagné, c’était télévisé, un bon souvenir. J’espère qu’il en sera de même mercredi. Ce qui est important, c’est surtout de jouer à domicile, avec notre public.

Pour le 1er match (ESBF-Toulon St-Cyr, J2), comme tout le monde écrivait dans les journaux qu’on allait perdre, on pensait que personne ne viendrait nous voir. Et en fait, le public a répondu présent.

Alice, que vous inspire le début de saison de Besançon, et Catherine celui de l’UMB-B ?

A.L. Je suis leurs résultats. J’ai vu des vidéos, notamment face à Nîmes, elles sont très soudées, elles se tapent dans les mains après chaque but. C’est une équipe qui ne lâche rien. Avec beaucoup de nouvelles joueuses, des jeunes, un nouveau coach, on savait que ce serait dur. Face à Toulon, elles ont réalisé un exploit, elles ont su prendre cette victoire, grâce à leur force collective. Nous sommes prévenues, il faut vraiment se méfier et aborder ce match le plus sérieusement possible.

C.G. Sur le papier, Mios est vraiment une bonne équipe. C’est vraiment surprenant de les voir à ce classement. Ils ont mal démarré mais dès ils seront lancés, je pense qu’il sera difficile de les arrêter. J’espère juste qu’ils ne vont pas se lancer contre nous. Ils ont de très bonnes joueuses, notamment leurs arrières, qui tirent beaucoup. C’est la 1ère fois que je vais jouer face à Alexandra Lacrabère. Rencontrer des internationales, c’est toujours quelque chose de particulier, valorisant même si une fois sur le terrain, on n’y pense plus. 

Avez-vous un message à faire passer l’une à l’autre ?

C.G. Je veux lui dire qu’elle prenne garde, Catou is back ! Et aussi “la Times Square me manque“, c’est une petite attention pour elle.

A.L. La Times Square me manque également ! Ses retards répétés aussi (sourires). Non je blague, mercredi, c’est la guerre entre la Times Square ! (sourires)