Entretien Grand Format avec Fabiana Diniz (Nantes)

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Mayssa Pessoa (ex Arvor 29, Issy Paris) et Fabiana Diniz avec la Coupe du Monde, le 22 décembre 2013 à Belgrade.

Fabiana, comment se passe la préparation avec Nantes ? Pas trop dure ?

Il est vrai que la période de pré-saison est difficile partout, quel que soit le club. Pour être en bonne condition physique, durant toute la saison, on se doit de travailler dur, bien se préparer. Sur le moment, ce n’est pas facile c’est sûr (sourires) mais cela fait partie de la saison !

Les premières semaines dans votre nouveau club se passent-elles bien ?

Oui, tout se passe très bien… Le club m’a très bien reçue, les filles aussi. Elles m’aident avec la langue française et si j’ai besoin de quelque chose, elles sont là.

Quand êtes-vous arrivée à Nantes ? Connaissiez-vous un peu la France ?

Je suis arrivée le 22 juillet dernier. J’étais déjà venue en 2007 avec le Brésil pour les Championnats du monde en France. C’est un pays qui me plaît, c’est très joli. Surtout la langue, j’ai très envie de l’apprendre car je la trouve très belle. Depuis toute petite, j’ai envie d’apprendre le français.

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Fabiana Diniz, Eduarda Amorim en finale du Mondial 2013 (Brésil 22-20 Serbie). 

C’est la 1ère fois que vous allez évoluer en LFH. Avez-vous parlé avec Mayssa Pessoa (ex Arvor 29, Issy Paris), Samira Rocha (Nice) avant de venir ?

Je suis vraiment contente d’arriver en LFH, qui est l’un des meilleurs championnats aujourd’hui. Que ce soit Samira, Mayssa, elles m’ont très bien parlé du pays, de la LFH, elles m’ont dit que j’allais y être bien. Je veux faire une bonne saison, m’adapter rapidement.

Connaissez-vous beaucoup de joueuses de LFH ?

Oui, pour l’instant surtout les joueuses étrangères qui jouent ici et les internationales françaises. Il y a beaucoup de bonnes joueuses, ce qui fait aujourd’hui que c’est l’une des meilleures Ligues Féminines.

Comment se sont noués les 1ers contacts avec Nantes ? D’autres clubs, en France, en Europe, vous ont-ils approchée ? Pourquoi avoir choisi Nantes ?

Par l’intermédiaire de mes représentants, j’ai reçu la proposition de Nantes. En France, j’ai eu une autre offre mais nous ne sommes pas tombés d’accord. En Europe, j’ai eu plusieurs offres mais sans être convaincue à 100%. Nantes m’a montré beaucoup d’intérêt, et nous sommes tombés d’accord sur tous les points. 10544315_634603586647446_5730113043023605387_n

Les recrues 2014-2015 du Nantes LA, de g. à d. : Jovana Stoiljkovic, Raquel Alvarez Lafuente, Marie Prudhomme, Camille Aoustin, Fabiana Diniz, Inès Abba, Jan Basny

Et puis, le club a des ambitions et veut travailler, se donner les moyens pour les atteindre. J’arrive à un moment de ma carrière où j’ai envie de travailler dur pour relever des défis, j’ai envie d’atteindre des objectifs, des plus petits aux plus grands. La proposition de Nantes m’a convaincue sur tous les aspects. La saison dernière m’a pris beaucoup d’énergie. Donc je pense aussi qu’une année sans jouer de Coupe d’Europe me fera du bien, physiquement et mentalement.

Votre surnom est “Dara“, Fabiana “Dara“ Diniz, y a-t-il une signification ?

“Dara“ était un personnage d’une telenovela brésilienne, une gitane… Quand je suis partie de la maison pour jouer dans un club de Sao Paulo, il y avait 3 Fabiana dans l’équipe. Et au début, je n’avais pas de maison, mon appartement n’était pas encore prêt, donc je vivais dans la maison de joueuses qui habitaient dans la ville.

Chez une coéquipière 1 semaine ou 2, puis chez une autre… C’est pourquoi on m’a appelée la gitane, car je changeais souvent de maison. Et comme à cette époque, il y avait à la télévision la telenovela qui s’appelait “La gitana Dara…“, on m’a attribué ce surnom. Depuis 1997 j’ai ce surnom, et cela me plaît. C’est quasiment devenu mon nom.

Avez-vous passé de bonne vacances ? Etiez-vous au Brésil pendant le Mondial de football ?

Oui j’ai passé de bonnes vacances. Je me suis bien reposée… J’étais au Brésil pendant le Mondial mais j’ai vu peu de matches. J’aime le football mais je n’étais pas trop convaincue par le parcours du Brésil même si j’aurais aimé qu’ils gagnent et qu’ils aillent au bout. Je ne m’attendais pas non plus à la défaite de 7 à 1 face à l’Allemagne. Le Brésil n’est pas le Brésil des années passées. Maintenant, on verra pour la prochaine Coupe du Monde.

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En
décembre dernier, vous devenez Championne du monde avec la sélection auriverde. Est-ce un moment si spécial ?

Oui, très. La Coupe du monde en Serbie, ce fut la concrétisation d’un très long travail, de beaucoup d’années, beaucoup de personnes… Et qu’ensemble, nous soyons parvenues à soulever cette Coupe (photo ci-dessus). On ne peut pas définir cela par des mots. C’est quelque chose d’immense… Merveilleux. Je dirais magique.

En tant que capitaine, l’émotion est-elle encore plus grande ?

Comme capitaine, cela a été un honneur. Toute la responsabilité de représenter la sélection dans ce moment si grand
pour notre sport, ce fut une récompense que jamais je n’oublierai. Avoir le privilège d’être la capitaine du 1er titre mondial du Brésil en handball est quelque chose de très grand, très spécial en tant que sportive, mais aussi comme personne.

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“Il n’y a pas de mots“ (Fabiana Diniz)

En 2013, vous gagnez la Coupe d’Europe (Coupe des Coupes avec Hypo Nö, face à Issy Paris) et la Coupe du Monde ?

2013 fut une magnifique année, sans aucun doute inoubliable. Pour un sportif, il n’y a pas meilleure récompense que quand on gagne des compétitions importantes.

Vous êtes internationale brésilienne depuis 1999, quelle place occupe la sélection dans votre vie ?

La sélection nationale a été mon rêve depuis le premier jour où j’ai commencé le handball. Porter les couleurs de mon pays, cela me remplit d’émotions, de joie. Cela me rend heureuse. Depuis 1999 (Fabiana Diniz avait alors 18 ans, ndlr) je travaille chaque jour pour pouvoir maintenir les objectifs et continuer à être appelée en sélection. 

Vous avez déjà participé à 3 Jeux Olympiques (2004, 2008, 2012). Prochain objectif : Rio 2016 ?

Oui, Rio 2016 est mon objectif avant de mettre un terme à ma carrière internationale. Je veux me préparer du mieux que je peux et pouvoir contribuer à amener le Brésil le plus loin possible. L’or, pour les Jeux Olympiques à la maison, ce serait quelque chose d’incroyable, nous espérons une médaille et nous allons travailler très dur pour cela.

Quels sont vos objectifs avec Nantes, en LFH ?

Donner le maximum, essayer d’amener l’équipe le plus loin possible dans tout ce qu’elle joue, Championnat et Coupes. Jouer les Play-Offs et se qualifier pour l’Europe.

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Didier Dinart, un modèle pour l’internationale brésilienne. 

A quel âge avez-vous commencé le handball ?

A 11 ans, à l’école. A cette époque, j’ai essayé à peu près tous les sports possibles. Pour moi, le handball était le meilleur, j’ai joué beaucoup de matches et à 14 ans, j’ai été appelée pour faire partie de l’équipe qui représentait ma ville. A partir de ce moment, j’ai laissé les autres sports pour me consacrer au hand. Je suis une grande passionnée de handball.

Avez-vous un modèle en handball ? Dans le sport en général ? Dans la vie ?

Michael Jordan, Ayrton Senna sont des références pour moi, dans le sport. En handball, j’en ai plusieurs Didier Dinart, pour moi le meilleur défenseur depuis toujours, Magnus Wislander, je pourrais en citer d’autres… Dans la vie, ma mère est mon exemple à suivre par rapport à tout ce qu’elle a vécu, affronté et surmonté.

Quel est votre geste préféré ?

J’aime défendre et courir des contre attaques.

Que peut-on vous souhaiter ?

Travailler dur, accomplir mes objectifs, avoir des succès avec Nantes et avec le Brésil : ce sont mes souhaits pour l’avenir proche. Et aussi, je souhaite une bonne saison à tous.