LBE (ITW) – Raphaëlle Tervel : « Cet accord collectif montre que les choses avancent dans le bon sens »

Besançon Tervel

(photo : Icon Sport / LFH)

 

Installé sur le podium des play-offs, Besançon a parfaitement débuté les phases finales avec des succès contre Brest, Paris et Nantes. Pour sa dernière saison à la tête de l’ESBF, Raphaëlle Tervel compte bien qualifier le club pour une compétition européenne. La fin de saison s’annonce palpitante pour la technicienne bisontine, qui nous a accordé un entretien en cette semaine de trêve internationale. L’ex-internationale tricolore n’a pas manqué de saluer la signature de la Convention Collective du Handball Professionnel Féminin, initiée par l’AJPH, 7Master et l’UCPHF.  

Raphaëlle Tervel (entraîneuse de Besançon) : 

Sous l’impulsion de l’Union des Clubs Professionnels de Handball Féminin (UCPHF), de l’Association des Joueuses Professionnelles de Handball (AJPH) et du Groupement des entraîneurs et des professionnels de la formation de Handball (7Master), la Convention Collective du Handball Professionnel Féminin a été signée cette semaine. Quel est votre sentiment sur cette avancée historique ? 

C’est une avancée géniale. Cet accord montre que les choses avancent dans le bon sens, que les clubs se structurent, que notre sport se professionnalise. C’est forcément une bonne chose, nous n’avions pas de protection jusqu’à maintenant, et c’est une grande avancée. Je pense aussi que ça va faire bouger les autres sports, et que cette décision va permettre à l’ensemble du sport féminin de grandir. C’est toujours sympa d’être les premiers. C’est une fierté quelque part pour notre sport, et ça vient récompenser le travail mis en place depuis plusieurs années par l’AJPH, 7 Master et l’UCPHF. 

 

Sur le plan sportif, vous réalisez d’excellents débuts en play-offs avec trois victoires en trois matchs… 

Nous avions joué les « gros » à l’extérieur sur la première phase, et on savait que nous allions les jouer à domicile sur ces play-offs. Nous n’étions pas parvenues à réaliser un gros coup, et le premier match des play-offs à domicile contre Brest était l’occasion de le faire. Ça a été un match super, qui nous a donné beaucoup de confiance. On a enchainé derrière à Paris contre une équipe qui était diminuée, et puis derrière contre Nantes nous avons décroché une belle victoire. Nous avions pas mal de blessées sur ce match, et nous avons abordé cette rencontre avec une équipe très jeune. Il y a un vrai sentiment de confiance dans le groupe, et nous sommes capables de faire de grosses performances face à de grosses équipes. Il y a eu un déclic juste avant le match de Brest, et pour l’instant nous enchainons et c’est super. 

 

Pour votre dernière saison à la tête de l’ESBF, on imagine que l’objectif est d’aller chercher une qualification européenne pour l’exercice 2021-22. 

Quand nous avons repris l’équipe il y a six ans, le club montait en première division, et si on peut décrocher une qualification européenne avant de partir, ce serait génial, c’est notre objectif. Nous avançons dans la même direction pour atteindre cet objectif. 

 

La jeunesse bisontine performe cette saison en Ligue Butagaz Énergie. La formation occupe une place centrale dans le projet de l’ESBF. 

Nous avons une philosophie qui est basée sur notre formation. Nous n’avons pas énormément de moyens, et nous misons sur notre jeunesse. Nous ne sommes pas déçus de cette stratégie, qui a été payante ces dernières années avec des résultats, des jeunes qui sont au niveau. Elles ont l’occasion de s’exprimer sur le terrain, et c’est avec du temps de jeu qu’elles peuvent s’aguerrir et progresser. C’est la marque de fabrique du club, et ça fonctionne. 

 

Votre prochain rendez-vous en play-offs est contre Chambray, équipe qui a également réalisé de bons débuts dans ces phases finales. Comment abordez-vous cette rencontre ? 

Chaque match est une finale dans ces play-offs. Il y a beaucoup d’enjeux, tout le monde se bat pour la même chose. Le match contre Chambray est un peu particulier, car c’est une équipe que nous n’avons pas encore battu cette saison. Nous restons sur deux défaites face au CTHB en championnat et en Coupe de France, et ça va être un gros match. C’est aussi notre seul match sur le mois et demi qui arrive, et il va falloir bien gérer cette période moins rythmée. 

 

Cette saison encore, on a pu voir une grosse adversité à tous les niveaux du championnat. Quel regard portez-vous sur la Ligue Butagaz Énergie ? 

Le niveau monte depuis quelques années dans le championnat de France. Il n’y a plus de match facile, et c’est une vraie richesse dans notre Ligue. Les accords collectifs sont également importants pour la compétitivité de nos clubs. Ils n’existent pas dans les championnats étrangers, et cela augmente l’attractivité de nos clubs, c’est rassurant pour les joueuses françaises et étrangères. Quand j’étais joueuse, nous avions tendance à partir à l’étranger, dans les pays scandinaves, et aujourd’hui c’est aussi dans l’autre sens. Elles ont une mentalité différente de la notre, et c’est une richesse de pouvoir les accueillir dans nos clubs.