ITW – Sophia Fehri (Chambray) : « J’ai adoré les ateliers d’écriture que nous avons pu mettre en place »
Joueuse du Chambray Touraine Handball, Sophia Fehri était membre du jury du concours national d’écriture, Portez Haut Les Couleurs, pour la deuxième année consécutive. L’étudiante à sciences po Paris est revenue pour nous sur cette deuxième édition, qui a eu un très bel écho dans le paysage littéraire et sportif. Entretien.
Sophia Fehri (Chambray Touraine, jury Portez Haut les Couleurs) :
Quel regard portes-tu sur cette deuxième édition du concours Portez Haut les Couleurs ?
J’étais très contente que cette deuxième édition du concours d’écriture se soit déroulée. J’avais beaucoup aimé la première, et j’ai été heureuse d’être de nouveau sollicitée pour contribuer à cette nouvelle édition. J’avais pris beaucoup de plaisir l’année dernière, et c’est un signal positif que la LFH, Butagaz et Short Edition renouvellent l’expérience. Pour le thème « Battante », je l’ai trouvé difficile à amener au début, et j’avais peur que ce soit restreint au sport, mais au final pas du tout. Il y a eu une belle diversité dans les textes proposés autour de cette thématique, et c’était vraiment trop bien. J’ai adoré les ateliers d’écriture que nous avons pu mettre en place à la médiathèque de Chambray, au collège, et c’était vraiment incroyable. L’écriture, la littérature, rassemblent autant que le sport. Encore une fois, c’était trop bien.
Comment as-tu vécu ton rôle de jury ?
C’était assez drôle. Je suis en train de faire mes études, et du coup je suis tout le temps face à un jury pour passer mes examens. Et me retrouver de l’autre côté c’est bizarre, mais ça a été une superbe expérience. Un regroupement bienveillant, dans lequel nous avons pu discuter de ce que nous avons ressenti dans nos lectures. Chacun a joué le jeu, a partagé son feeling, et c’était trop bien. J’avoue que j’ai bien défendu mon texte préféré, et j’ai essayé de faire en sorte qu’il ne soit pas oublié, et je suis contente parce qu’il a été récompensé par le prix du coup de coeur.
Justement, peux-tu nous parler de cette oeuvre ?
L’oeuvre qui m’a le plus marquée c’est « Nuit ». Ce texte raconte l’histoire d’une dame qui s’est retrouvée toute seule avec son chien dans son jardin, et l’auteur racontait sa solitude, sa culpabilité d’avoir perdu son enfant. Son mari était parti, et elle était seule à ronger sa peine. Un texte simple, mais efficace, froid et en même temps chaleureux. Cette femme se bat contre sa culpabilité quotidienne, contre elle-même. Elle va trouver une perle qui est un bouton, qui va lui rappeler une robe d’été, qu’elle avait porté dans sa maison. De nombreux souvenirs vont remonter, des moments de bonheur partagés avec son enfant et son mari dans le passé. Un déclic, qui va raviver une envie de se retrouver. Elle a repris sa vie en main, et elle a commencé par replanter des fleurs tout simplement. J’ai trouvé ça très fort, parce qu’elle a souffert seule de la perte de son enfant. Il y a une sorte de mélancolie dans ce texte, avec de nombreuses émotions. Il est un peu triste, mais il montre bien que les combats n’ont pas besoin d’être révolutionnaires, à la lumière de tous. Un texte très fort.
Tu vas bientôt te faire opérer du genou, comment vas-tu ?
Je vais me faire opérer du ménisque la semaine prochaine. Ce n’est pas très grave, et je me sens bien. C’était un peu difficile psychologiquement au début, je n’avais pas envie de repasser sur la table d’opération pour ce genou. J’ai eu un peu de mal à l’accepter, mais aujourd’hui ça va mieux. Je me prépare à fond pour revenir pour la saison prochaine, et les filles font le travail en mon absence, et cela permet d’être sereine. C’est difficile de ne pas pouvoir participer aux matchs qui arrivent. On se prépare toute la saison pour jouer les matchs décisifs, à enjeux… Mais tant pis, ce ne sera pas pour cette saison pour moi.
Un mot sur la saison du Chambray Touraine Handball, toujours en lice pour décrocher une place européenne pour l’exercice 2021-22.
Nous réalisons une belle saison avec Chambray. Nous sommes là où nous voulions être. Nous avions les mêmes objectifs la saison dernière, mais ça ne s’était pas passé de la même manière. Je pense que nous avons évolué, que nous travaillons bien ensemble tous les jours, et que nous communiquons bien entre nous. J’ai pleinement confiance en cette équipe et je croise les doigts, je suis à fond derrière les filles pour que nous puissions aller chercher cette place européenne pour la saison prochaine. Ce serait incroyable.
Pour terminer, peux-tu nous parler de ton double cursus.
Je termine mon Master Marketing et études à l’EMI (école management et innovation), sciences po Paris cette année. Peut être que la charge été un peu trop élevée pour moi. C’est peut être pour cela que j’étais un peu fatiguée, que mon genou s’est un peu réveillé. C’est la fin d’un « cycle », et je suis prête maintenant pour la rééducation qui va arriver.
« Nuit » est aussi le récit favori de Sophia Fehri, joueuse de handball professionnelle au @CTHandBall👇 pic.twitter.com/BsHAvHBKux
— BUTAGAZ (@Butagaz) April 19, 2021
PALMARES
- Lauréat du Public : « A moins d’un kilomètre de la ligne » par Marie Juliane David
- Prix du Jury : « Dans la Matrice » par Mousa Mais
- Coup de Cœur du Jury : « Nuit » par Laurence Goergen
- Encouragements du Jury : « Pépite » par Frans-Alexandre Torreele