Focus – Allison Pineau : « J’avais vraiment envie d’écrire l’histoire de mon sport. »
(photo : Bertrand Delhomme)
Ce weekend, Allison Pineau devait retrouver le chemin des Arènes de Metz avec son club du Krim Mercator en Ligue des Champions. La formation slovène touchée par le COVID, la rencontre a été reportée et le match retour entre les deux formations va être reprogrammé. Alors que le match devait se jouer ce dimanche, Allison Pineau a pris le temps d’échanger avec nous sur sa carrière, l’équipe de France… Entretien avec l’une des joueuses emblématiques du handball féminin français et international.
En 2007, l’année de ses 18 ans, Allison Pineau connait sa première sélection en équipe de France senior. C’est le début d’une épopée qui va l’amener sur les sommets du handball féminin international, avec le palmarès incroyable qu’on lui connait. Désignée meilleure joueuse du monde par la fédération internationale en 2009, la Francilienne marque très vite les esprits. Précoce, joueuse de caractère, formée dans le 93 du côté d’Aubervilliers et de Villemomble, Allison Pineau connait une ascension fulgurante, qui débute à Issy les Moulineaux en 2006 et qui prend une dimension d’une grande envergure pendant ses trois années passées à Metz. « Issy a été mon club formateur, et Metz a vraiment été mon tremplin. C’est tout simplement le meilleur club français, qui a permis à de nombreuses jeunes joueuses d’évoluer au plus haut niveau. C’est un club historique qui m’a apporté beaucoup dans ma carrière et dans mon parcours. » évoque l’intéressée, qui a évolué en Lorraine de 2009 à 2012 avant de s’envoler pour l’étranger.
(photo : Icon Sport)
Championne de France en 2011 avec le Metz Handball, bien installée en équipe de France, Allison Pineau se retrouve alors sollicitée par les plus grands clubs européens, dont Valcea, qui recrute l’arrière française pour la saison 2012-13. « Je n’ai jamais eu peur de sortir de ma zone de confort. J’ai une âme d’aventurière, je veux découvrir de nouveaux pays, de nouvelles cultures, avec la volonté de me confronter aux meilleures. Quand je suis partie en 2012, je sentais que j’avais fait le tour en France, et que si je voulais encore grandir, franchir un cap, il fallait que je parte. Ça a été le meilleur choix et il s’est passé énormément de choses. » explique Allison Pineau. Si toutes ses expériences n’ont pas toujours été faciles à vivre pour l’internationale tricolore, elles lui ont permis de grandir, de s’aguerrir, dans un contexte concurrentiel très fort, « Je n’ai pas toujours eu de la chance, mais ça fait partie de mon histoire. Je me suis toujours nourrie de la concurrence pour repousser mes limites, et atteindre le niveau que je souhaitais avoir. À l’époque où je suis partie à l’étranger, nous n’étions pas beaucoup de Françaises, mais je suis partie dans un grand club qui me voulait. C’est très enrichissant pour moi de jouer à l’étranger. ».
De retour en France de 2016 à 2020 dans les clubs de Brest et Paris, Allison Pineau refoule les parquets de la LFH, l’occasion de constater l’évolution du championnat de France après plusieurs saisons passées dans les pays de l’Est. « Notre Ligue a énormément évolué depuis dix ans, et quand je suis partie, la LFH n’était pas au niveau d’aujourd’hui. C’est très important d’avoir deux clubs français qui brillent au niveau européen. ». Partie au Monténégro en 2020, avant de s’envoler pour la Slovénie l’été dernier, Allison Pineau a évolué dans quatre championnats étrangers, et entretient sa soif d’apprendre, avec la volonté de se confronter aux meilleures pour continuer de performer avec les Bleues.
(photo : Bertrand Delhomme)
Avec l’équipe de France, Allison Pineau entretient une relation d’amour qui a débuté il y a plus de quinze ans. Elle y a tout connu. Des moments difficiles jusqu’au toit de l’olympe, elle fait partie de celles qui ont tout gagné : l’or olympique, l’or mondial et l’or européen. « J’avais vraiment envie d’écrire l’histoire de mon sport. » admet Allison Pineau, avant d’ajouter « Lorsque tu évolues dans une équipe aussi compétitive que cette équipe de France, tu en veux toujours plus. On ne va pas se mentir, nous sommes au sommet de la vague, et nous voulons y rester le plus longtemps possible. Depuis Rio 2016, nous avons créé quelque chose d’extraordinaire, nous avons réalisé des choses qui n’avaient jamais été réalisées avant. Ça apporte énormément au quotidien. ». Depuis 2016, les Bleues brillent, amassent les médailles, les titres, et l’équipe de France s’impose comme l’une des toutes meilleures nations de l’histoire du handball féminin international. À 32 ans, Allison Pineau est la dernière rescapée des « anciennes », qui avaient débuté leur carrière internationale avant 2010. Toujours précieuse sur le parquet comme elle l’a démontré aux Jeux Olympiques de Tokyo et plus récemment en Espagne lors du Mondial, Allison Pineau a également un rôle important dans la transmission d’un héritage aux plus jeunes, « Je suis la dernière survivante de la génération qui était présente depuis 2007. Le renouvellement est important pour apporter du sang neuf, mais c’est aussi important d’avoir des joueuses expérimentées derrière, qui vont transmettre aux jeunes. C’est un équilibre. Personne n’est éternel, tout le monde va partir à un moment, mais perpétuer cette transmission est un facteur important dans la réussite de cette équipe de France. Il y a toujours une fin dans les cycles, l’important est d’arriver à le faire durer le plus longtemps possible. ».
Toujours dans le coup, Allison Pineau n’a pas encore dit son dernier mot, « J’ai envie de bien terminer ma carrière. Je ne veux pas finir en « eau de boudin », je veux terminer en haut, et c’est une énorme source de motivation. ». Avec les Jeux Olympiques de Paris à venir en 2024, nul doute que l’intéressée va tout donner pour y arriver en forme, et postuler à une place dans le groupe qui disputera cette prestigieuse compétition en France.
(photo : Bertrand Delhomme)
En partenariat avec Butagaz depuis plusieurs années, Allison Pineau évoque sa relation avec le « namer » du championnat de France, « J’ai la chance de collaborer avec des personnes que j’apprécie énormément. Je suis fière d’avoir un partenaire comme Butagaz qui me soutient depuis plusieurs années. Je pense qu’aujourd’hui nous avons dépassé la simple relation de partenaire, et ils sont entrés dans ma vie. Il y a eu toute l’histoire créée autour de Bob, que j’aime beaucoup. Je sais que ce n’est pas donné à tout le monde, et c’est une vraie belle expérience pour moi qui m’apporte énormément dans ma vision entrepreneuriale. ». Le plus chaud des supporters appréciera l’attention !
B.D