Sport Féminin Toujours – A. Spincer : « Une semaine importante et essentielle pour le sport féminin »

(photo : Icon Sport)

À l’occasion de l’opération Sport Féminin Toujours qui se déroule du 14 au 20 février, la Ligue Féminine de Handball interroge, chaque jour, divers acteurs et actrices du handball féminin sur leur vision. Premier entretien avec Angélique Spincer, l’entraineuse du Handball Plan de Cuques et seule femme à diriger une équipe en Ligue Butagaz Energie cette saison*. « Angel » nous donne son regard en tant que coach, elle qui entraine le HBPC depuis 2020, après trois ans à Stella Saint Maur. Mais également en tant que joueuse : elle a évolué notamment dans deux clubs de la LBE, Fleury et Paris et connait 69 sélections en Equipe de France. Enfin, elle baigne dans le handball depuis toute petite avec un père ancien handballeur de haut niveau, Maxime Spincer et un frère également ancien joueur professionnel et actuel entraineur de Bléré.

Cette semaine, le monde sportif se mobilise aux côtés du ministère chargé des Sports et du CSA pour une meilleure médiatisation de la pratique sportive féminine à travers l’opération Sport Féminin Toujours. Que vous inspire cette semaine ?

C’est une semaine importante et essentielle pour le sport féminin, malheureusement encore trop peu mis en avant, et pour le valoriser. Cette opération permet de parler de divers sujets au-delà du sport, et également de permettre aux acteurs et actrices de cette semaine de continuer à œuvrer pour que le sport au féminin puisse être apprécié à sa juste valeur.

Dans votre métier de joueuse et entraineuse, quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ou rencontrez en évoluant dans le sport féminin ?

La plus grande difficulté est évidemment de se faire accepter en tant que femme dans ce milieu : que mes compétences sont moindres pas rapport à un homme qui fait le même métier que moi, c’est la chose la plus insupportable que j’ai pu entendre me concernant. J’ai la sensation de devoir toujours prouver qu’on existe, qu’on est capable… D’autre part, mon métier est entraineuse et je tiens à cela : le terme « entraîneuse » a en effet l’air de poser des problèmes à certaines personnes… qui y font un rapprochement sexiste ! Par exemple, on m’a déjà dit « ça me dérange « entraîneuse » ça me fait penser à ….. ». Quand on vous dit ça, c’est dégradant.

A votre échelle, comment contribuez-vous à la réussite du sport féminin et plus particulièrement quel(s) conseil(s) apporteriez-vous en priorité à des sportives qui souhaitent réussir ou tout simplement se faire plaisir en faisant du sport ?

L’expérience que j’ai en tant que joueuse et entraineuse me permet de faire passer des messages peut-être plus facilement auprès des joueuses, du staff et autres. Pour les conseils, je dirais qu’il faut toujours croire qu’on peut être meilleure que l’autre à force de travail et d’efforts. Qu’il ne faut pas chercher à être quelqu’un d’autre non plus mais soi-même. Enfin, c’est aussi important de pouvoir véhiculer des valeurs de respect, de plaisir, de partage.

Quel regard portez-vous sur la place occupée par le handball féminin dans le paysage médiatique. Avez-vous constaté une évolution dans les médias depuis vos débuts dans le milieu ? 

L’évolution est constante ! Les derniers résultats de l’équipe de France féminine ont forcément eu un impact favorable pour notre sport : les joueuses professionnelles sont notamment beaucoup plus encadrées et sollicitées par les médias et le sponsoring.

Sport Féminin Toujours souhaite mettre en avant des grands moments du sport féminin. Quel serait celui que tu retiendrais de ton côté ?

Je vais forcément parler de handball car c’est ma passion depuis petite et je continue à être une passionnée par ce qui est mon métier aujourd’hui. Je retiens donc évidemment le titre olympique de nos Françaises à Tokyo en 2021, obtenu dans une période très délicate. Je crois que personne à part elles ne peuvent décrire les durs moments qu’elles ont affrontées avant le sacre. Entre la préparation dans une bulle, le temps passé loin de leurs proches, le travail acharné, des Jeux Olympiques à huis clos sans spectateurs…. Ce qu’elles ont fait est juste incroyable et historique !

*Ekaterina Andryushina est l’adjointe d’Emmanuel Mayonnade à Metz