Aurélien Duraffourg, entraîneur heureux
Aurélien, quel a été votre “plan d’att’HAC“ pour contrer les Dragonnes ?
En préparant ce match, j’avais bien conscience que Metz est une équipe très talentueuse, qui aime utiliser les grands espaces pour exprimer ses qualités. Depuis le début de saison, les Messines mettent beaucoup de buts, elles aiment courir. Après avoir ciblé les qualités individuelles de chaque joueuse, notre objectif était de les empêcher de faire ce qu’elles savent faire de mieux.
La prestation défensive de vos joueuses a-t-elle été à la hauteur de vos attentes ?
Les filles ont réalisé une bonne performance défensive, bravo à elles. Nous savions que si nous empêchions notre adversaire de s’exprimer sur le terrain, alors le rapport de force pourrait peut-être tourner en notre faveur. La bonne défense a été ultra bonifiée par la prestation de notre gardienne Linda Pradel. Nous avons su résister et passer devant au bon moment.
Après 4 journées, le Havre possède la meilleure défense du championnat (21,75 buts encaissés/match en moyenne)
Nous avons posé des fondations intéressantes, je sens que le groupe est réceptif. La satisfaction aussi, c’est que l’équipe a su rectifier le tir après un début de saison mitigé. Lors de notre 1er match à domicile (J2, HAC – Issy Paris, 20-26), nous avions subi le jeu des Parisiennes. Nous avions à cœur, pour notre 2è match aux Docks, de montrer à notre public que nous pouvions montrer de belles valeurs collectives.
Jouer aux Docks Océane, cela vous galvanise ?
Nous apprécions vraiment cette salle, d’autant que dimanche il y avait bien 2 000 spectateurs. C’est un sentiment très agréable de se sentir poussé par son public. En plus face à Metz pour le 30ème “Classique“, c’est toujours un peu spécial. Nous sommes contents d’avoir été la 1ère équipe à faire chuter l’un des grands favoris au titre cette saison.
Avez-vous fêté la victoire ?
Les filles ont bien savouré entre elles dimanche après le match. Il faut savoir profiter des belles victoires. Mais aussi rester très vigilant, se remettre vite au travail. Je les attendais de pied ferme dès lundi à l’entraînement ! (Sourires) Il faut bien redescendre de notre “nuage“ avant d’aller à Nice vendredi (J5), avoir le même niveau d’exigence tous les jours et ne surtout pas rester prostrés sur de l’auto-satisfaction ou tomber dans l’euphorie.
En attaque, votre recrue serbe Jovana Stoiljkovic, termine meilleure marqueuse de la rencontre (10 buts) et occupe la 2ème place du classement des buteuses de LFH (29 buts)
Jovana nous fait un début de saison de haute volée. C’est une buteuse, certes, mais elle aussi capable de défendre et de jouer pour les autres. C’est une joueuse complète.
Votre groupe comporte pas moins de 9 recrues, est-ce facile à gérer ?
La vie de groupe se passe bien depuis le début. Pendant la préparation, on insiste sur la connaissance de l’autre, sur mais aussi en dehors du terrain. Nos performances dépendent de notre capacité commune à accepter de vivre des moments compliqués cette saison, et d’autres plus sympas comme hier. Il n’y a pas de star dans l’équipe, chaque joueuse doit apporter sa pierre à l’édifice.
Vous êtes actuellement 4ème, quel est l’objectif du Havre cette saison ?
Je pense que tous les clubs de LFH sont obnubilés par l’une des 6 1ères places au terme de la saison régulière (18 journées), synonyme de play-offs. Nous voulons en être. On sait que le championnat sera long, c’est comme un marathon. Alors autant partir à l’heure pour prendre un maximum de points.
Vous êtes au club depuis des années mais c’est votre 1ère saison comme entraineur principal…
Oui, je prends du plaisir car j’ai un groupe plaisant à entrainer et manager. Un groupe qui peut avancer, avec une vraie marge de progression. On peut demander aux filles plus tous les jours et le projet prend encore plus de sens.
Quelle est votre journée type ?
Elle commence tôt ! Le matin, je regarde beaucoup de hand à la vidéo, jusqu’au moment où l’entraînement approche (tous les jours à midi) j’enfile mon survêt et je monte à la salle. 1ère séance de travail avec les filles, avant l’autre séance en fin d’après-midi. Entre les deux… je regarde souvent d’autres vidéos (adversaires du championnat mais aussi matches étrangers) et je prépare la séance du soir.
Le Havre a remporté la Challenge Cup en mai dernier, comment appréhendez la Coupe d’Europe (C3) cette saison ?
C’est une compétition magique et pour laquelle les joueuses accordent une importance incroyable. Le parcours avec Fred Bougeant (Challenge Cup), la victoire en finale, c’était fort. La Coupe d’Europe est une aventure humaine qui appartient en grande partie aux joueuses. Notre travail avec le staff, c’est de les préparer à gagner, déjà chaque semaine en championnat. La Coupe d’Europe, on y pensera le temps venu.
Ce sera la 9ème campagne continentale du club en 10 ans
Exact. Le club a déjà connu plus de 12 destinations différentes et pour la 1ère fois, nous allons jouer une équipe néerlandaise (Westfriesland SEW). Niveau handball, les Pays-Bas travaillent très bien avec les jeunes handballeuses. Ils ont des équipes qui sont pétries de talents individuels. Nous aborderons ce match avec beaucoup de prudence.
Crédit Photo. Stéphane Pillaud (Sportissimo), HAC Handball