Camille Comte : “Il y a quelque chose de fort qui se passe“
Sladjana Pop-Lazic attentive aux consignes de son entraîneur.
Camille Comte, comment allez-vous ? Quels sont vos objectifs sur les 2 dernières journées de la saison régulière (ESBF-Nantes, Fleury Loiret-ESBF) ?
J’ai toujours pris beaucoup de plaisir avec ce groupe et en ce moment l’équipe est dans sa meilleure forme de la saison, donc ça va bien (sourires). Pour cette fin de saison régulière, les attentes sont de l’ordre de la manière. Nous devons confirmer que l’on a une qualité de jeu suffisamment stable et des attitudes à domicile d’équipe qui “mouille le maillot“.
Pour la première donnée, nous sommes en progression depuis le début de saison. Pour la seconde, c’est le cas depuis le 1er match.
Aviez-vous prévu de décrocher 3 victoires d’affilée au Palais des Sports de Besançon sur vos 3 dernières rencontres à domicile (30-21 face au Havre, 31-27 face à Nîmes, 30-25 face à Nice), et en plus aller faire match nul à Bègles (29-29) ?
Au début, on nous a attribué le statut de petit poucet du championnat, et c’est normal. Notre travail a été alors de construire une équipe opportuniste, capable de renverser des équipes plus fortes que nous sur le papier.
Petit à petit, notre capacité à faire des exploits a grandi, avec en parallèle une augmentation de la confiance en soi et du niveau de responsabilisation. On avait ciblé des rencontres, notamment la réception des 3N (Nîmes, Nice, Nantes). Pour le Havre, on a joué sur l’opportunisme.
Face à Mios Biganos-Bègles, on a profité de la bonne dynamique du moment, c’était en bonus. Mais c’est vrai qu’à domicile il y a quelque chose de fort qui se passe, une grande détermination et un partage avec le public.
Les joueuses remercient le public, le plus en plus nombreux au Palais des Sports.
Vous êtes actuellement 7è de LFH, est-ce une position que vous aviez envisagé occuper en début de saison ?
Le seul classement qui m’importe, ce sera le dernier, le classement final. Je ne regarde pas au jour le jour son évolution. C’est un championnat avec une formule particulière, que j’aime bien, dans lequel une équipe comme la nôtre n’avait pas les moyens de s’éparpiller.
Perdre des matches en début de saison ne nous a pas affectés, ce n’était pas l’objectif du moment. Je souhaitais que pas à pas cette équipe avance, pour qu’à l’approche des Play-Downs, on laisse la place de 10ème à d’autres.
Nous étions la seule équipe à dire que l’on jouerait les Play-Downs, je sais qu’il faut y arriver avec de la fraicheur et de la confiance. En août, nous étions d’accord avec les dirigeants et partenaires pour dire que finir 9ème de la phase régulière serait bien, 8ème serait un super résultat. 7ème, nous n’en n’avons pas vraiment parlé.
Y a-t-il eu un déclic en particulier ?
Je n’utiliserais pas le mot déclic car il y a eu de la continuité dans notre progression. Nous sommes très centrés sur nos objectifs et nous avons notre feuille de route. C’est aussi peut-être pour ça que le match en coupe de France, début janvier, à Stella Saint-Maur n’a pas été réussi. Mais il a été un tournant sur le plan de l’orgueil de cette équipe et depuis cette élimination, nous ne sommes jamais redescendus trop bas dans notre niveau de prestation et nous avons tenu depuis une forme de stabilité.
Sur le banc comme sur le terrain, Besançon affiche un collectif soudé.
Votre “feuille de route“ fonctionne-t-elle comme prévu, mieux que prévu ?
J’avais fixé comme objectif d’obtenir entre 3 et 5 victoires sur la phase régulière, avec un curseur qui dépendait des matches nuls et des confrontations avec nos adversaires directs. Je leur avais dit aussi que plus la saison avançait, plus les victoires “vaudraient des points“, je pense notamment sur l’aspect mental.
Pour l’instant, on est dans les clous de ce que l’on avait prévu, c’est très bien, et ce n’est pas le moment de sortir de notre stratégie. Il faut garder du sang froid, le maintien n’est pas assuré, nos adversaires ont aussi leur qualité, il y a de très belles équipes.
Comment abordez-vous la réception de Nantes, qu’avez-vous dit à vos joueuses ?
Contre Nantes je souhaite que l’on s’attache à s’appliquer sur ce que j’appelle les incontournables. Une solidité défensive, la gestion des inégalités numériques, les débuts et fins de période et notre main mise sur le rythme de la rencontre. Les derniers matches à domicile ont été réussis à ce niveau, le match va être très engagé, à nous de continuer à réaliser de belles prestations. Le public vient de plus en plus nombreux, je pense que l’on aura une belle affluence contre Nantes, c’est le jeu qui produit les émotions, cette équipe plait au public et aux partenaires.
Le maintien vous semble-t-il de plus en plus accessible ? Sentez-vous que vous montez en puissance ?
Nous allons y arriver, j’en suis persuadé depuis le premier jour, cette équipe et ce club mérite sa place en LFH. Je vois des jeunes qui avancent, cette équipe a de l’avenir, le club se développe dans le bon sens. La Franche-Comté est une place forte du handball féminin avec une ligue et un pôle espoir performant, nous sommes présents à haut niveau aussi grâce à tout ça.
J’ai dans mon équipe plusieurs filles qui ont pris leur 1ère licence de handball dans le club. C’est pour ça que les filles mouillent le maillot et que les gens apprécient la manière dont se passent les choses. Avec un environnement compréhensif, nous travaillons avec plus de sérénité et l’objectif de maintien est plus facilement réalisable.