[D2F J03] Florence Sauval : « Il ne faut pas de relâchement »
En tête de la D2F avec deux victoires en deux rencontres, Clermont affirme déjà ses ambitions en haut de tableau. En recevant Le Havre, autre invaincu ambitieux, les protégées de Florence Sauval veulent déjà frapper les esprits. Interview.
Florence, Clermont réussit un début de saison impeccable avec deux succès en deux journées. Comment l’appréhendez-vous ?
Pour l’instant, effectivement, notre entrée en matière est plus que correcte alors que c’est un groupe qui est quand même renouvelé. On est parti sur une nouvelle dynamique avec un groupe assez jeune quand même. Et c’est vrai que sur cette préparation, on avait opté pour mettre les joueuses dans la difficulté, dans le souffrir ensemble et on a axé sur le fait de miser un maximum sur l’état d’esprit, la cohésion, les valeurs… Et toute cette période de prépa a été difficile en termes de résultats ! On a joué que des équipes de Ligue Butagaz Energie et on avait très peu de repères à la reprise du championnat. Avec le calendrier qui est arrivé un peu plus tard, c’était difficile de se projeter. Mais l’objectif était d’être prêtes dès le début en ayant peu de repères ! C’est une agréable surprise de voir le groupe à ce niveau après ces deux victoires, en sachant que l’on a un calendrier très difficile en ce début de championnat.
Vous avez en effet disposé du Pouzin et de Celles-sur-Belle de manière assez franche. Sans repères, vous êtes tout de même solides…
C’est un groupe qui s’entend bien avec des compétences différentes. La chance que j’ai aujourd’hui, c’est de pouvoir compter sur tout le monde. Et c’est ce qui permet de maintenir l’équilibre du jeu, sans avoir de vraie baisse de régime. Il y en aura toujours dans un match, mais ça ne s’est pas trop fait ressentir jusque-là. Et puis on est dans la capacité de se fixer des objectifs techniques sur chaque match pour que l’on soit dans la moyenne et pour que les rendements soient équilibrés.
Au regard de votre départ canon et des précédentes saisons, on ne peut pas s’empêcher de vous interroger sur les objectifs à long terme de cette équipe. Ont-ils changé ? Est-ce que c’est un piège de partir si fort ?
Il faut être ambitieux car c’est une source de motivation. On le sait, l’ambition, c’est de pérenniser ce que l’on a acquis ces dernières saisons et de toujours être dans ce haut de tableau. Cela a été fixé. Maintenant, on sait qu’une saison est longue, qu’il y a des pièges, qu’il y a des moments où on aura des temps faibles. Il faudra les rendre les moins faibles possibles dans cette saison et faire toujours preuve d’exigence au quotidien, de toujours mettre le bleu de chauffe, chaque jour, pour que l’on continue à travailler, à progresser. Cela a été le discours cette semaine… Il ne faut pas de relâchement. Il ne faut pas se voir plus belles que l’on est aujourd’hui. On a fait que deux matchs ! Effectivement, on a eu une belle victoire à Celles-sur-Belle, ça a été un match référence pour nous, mais le match que l’on joue le week-end ne peut être que le moment d’évaluation du travail effectué pendant la semaine. On sait que ça n’est jamais le même match. En terme de préparation et d’engagement à l’entraînement, ça doit être tout le temps au maximum.
Sur le court terme, vous affrontez une autre équipe invaincue, Le Havre, à l’occasion de la 3e journée de D2F. Est-ce déjà un petit sommet ?
Le Havre est un prétendant au haut de tableau, avec le statut VAP, leur recrutement a été fait de manière très intelligente. C’est un groupe très équilibré avec des joueuses aux compétences différentes, très polyvalentes et complémentaires. C’est un collectif riche qui, bien sûr, malgré son renouvellement, a déjà eu de très bon résultats. Elles veulent faire mieux que l’année passée donc ça sera un beau match, le genre de match que l’on aime jouer et préparer en tant que coach. Non pas que ça ne soit pas le cas pour les autres, évidemment, mais il y a toujours une envie très importante de remporter la victoire dans ce type de situation.
Avez-vous un peu plus de pression en jouant à domicile ce type de match ?
Il y a toujours de la pression. Il ne faut juste pas qu’elle soit énergivore et qu’elle nous paralyse. Il faut que ça soit une bonne pression qui permette d’évoluer sans complexe et d’exprimer nos compétences. Il faut avoir du répondant. On sait que l’on est devant nos partenaires, notre public. Quand on prétend au haut de tableau, on se fixe aussi des objectifs ambitieux à la maison. On se doit de répondre présentes sur ces instants-là. En face, il y aura un adversaire coriace qui aura envie de nous faire déjouer.
Tom Garnier, le coach adverse, disait en début de semaine qu’il faudrait probablement mettre un peu plus de folie pour vous faire déjouer. Qu’en dites-vous ?
Chacun aura sa stratégie. On a des groupes qui sont relativement jeunes. Quand on a des groupes comme cela, l’insouciance et la folie sont présents. Je pense que sa force sera dans la polyvalence et la complémentarité de ses joueuses. Il peut compter sur un effectif de 14 joueuses, avec des belles gardiennes. Ça se jouera aux petits détails, aussi à l’intensité et à la maîtrise du projet. Ce sont deux belles équipes qui vont se rencontrer… et que le meilleur gagne !