Dans la famille Naceur… avec Inès et Sanae !
Cette semaine, pour notre long format, nous vous proposons une nouvelle plongée « Dans la famille de… » à la découverte de deux sœurs du handball tricolore. Il s’agit cette fois d’Inès et Sanae Naceur qui évoluent depuis cette saison, ensemble, à l’ASUL. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’au cœur de l’hiver, les deux frangines réchauffent les cœurs. Interview.
Inès, Sanae, pouvez-vous vous présenter ?
Inès : Moi je suis Inès, j’ai 22 ans et j’ai commencé le handball à 5 ans dans un petit club de la ville de Vercel-Villedieu-le-Champ, tout simplement parce qu’il n’y avait pas beaucoup d’autres clubs de sport près de notre petite campagne. Et j’ai fait un parcours basique avec comité, ligue et pôle Bourgogne Franche-Comté. Après je suis partie en centre de formation pendant 2 ans à l’OGC Nice, j’ai fait 6 mois à Bourg-de-Péage ; mais il y a eu le dépôt de bilan, donc ensuite je suis allée à Saint-Amand et enfin j’ai signé mon premier contrat pro à l’ASUL, l’été dernier.
Sanae : Moi c’est Sanae, j’ai 18 ans, et j’ai commencé le handball vers 4 ou 5 ans aussi… Dans le même club qu’Inès, à Vercel Handball Plateau donc. J’ai choisi cette discipline car, tout simplement, mes sœurs en faisait déjà (rires). Je voulais faire comme elles. Ensuite j’ai fait le même parcours que ma sœur en comité, ligue et pôle et là c’est ma première année en centre de formation… dans le même club que ma sœur.
Cela a joué un rôle qu’Inès passe pro à l’ASUL pour que Sanae vienne au centre de formation ?
Sanae : Ça m’a motivée, évidemment ! J’ai pu faire des entraînements pour qu’ils puissent me voir. Et moi j’étais très contente d’être en même temps que ma sœur au club et d’avoir la possibilité de jouer ensemble.
Le handball a été une évidence pour vous ? Vos parents aimaient le sport ?
Inès : Nos parents étaient sportifs. Mon père faisait du foot et ma mère du basket… et un peu de handball. Elle a d’ailleurs été notre première coach.
Sanae : On a toujours fait beaucoup de sports ou d’activités : natation, équitation, football, musique. C’est quelque chose d’important.
Inès : Et puis à un moment, on a choisi de rester dans le handball ! Et Sanae a suivi dans le handball sans vraiment avoir le choix (rires). Car moi et notre grande sœur, on était déjà dedans. Notre aînée jouait et joue encore – elle est à Cagnes-sur-Mer en N3 en parallèle de son métier d’enseignante – et la petite dernière s’y est mis aussi.
On a l’impression qu’il faut savoir vous occuper les 4 sœurs Naceur ?
Inès : On n’est pas des hyperactives ! Mais on aime bien faire beaucoup de choses différentes. Ça donne le choix.
Vous êtes toutes les deux dans les filières du haut niveau français. Mais on imagine que vous poursuivez aussi des études en parallèle. Qu’est ce qui vous occupe ?
Sanae : Moi je fais une licence administration économique et sociale avec une mineure droit. C’est ma première année et c’est vraiment important pour moi d’avoir cela à côté. Le côté littéraire me plait beaucoup car je ne voulais pas être que dans le sport, faire STAPS.
Inès : Et du coup moi, je suis en STAPS en 3e année (rires) pour devenir professeure d’EPS. Toujours dans le sport, à fond. J’ai déjà fait des stages avec les petits au collège et j’ai adoré ça. Je suis donc restée dans le sportif. Un chemin un peu classique ! J’ai aussi déjà un peu entraîné quand j’étais à Vercel, mais aussi à l’OGC Nice, sur les U8.
Inès, vous avez même déjà entraîné Sanae ?
Inès : Oui, c’est vrai ! Quand elle était toute petite. C’était chouette.
Sanae : C’est vrai. En plus, c’était le duo avec elle et ma mère. Ça allait globalement car j’avais beaucoup de conseils mais, quand ça n’allait pas j’étais dans le viseur. Je me prenais tout (rires).
Inès : Notre mère a vraiment été très présente avec nous là-dessus.
Désormais vous jouez ensemble en club et en équipe nationale avec l’Algérie. On imagine que si ce n’est un « accomplissement », c’est tout de même une belle histoire, quelque chose de très cool à faire ensemble…
Sanae : C’est vraiment une vraie chance. C’est exceptionnel. J’ai toujours vu mes sœurs grandir avant moi, j’ai pris exemple sur elles. Là jouer avec Inès, c’est génial, surtout que je ne suis qu’au début de ma carrière handballistique. Je joue déjà avec ma sœur sur le plan pro et national, c’est super.
Inès : C’est vraiment une super expérience. La dernière CAN, c’était extra car c’était aussi ma première sélection nationale, avec ma sœur, les premiers matchs. C’était incroyable. Ça n’est pas tous les jours que tu peux avoir cette occasion d’être sur le terrain, avec ta sœur, dans un sport pro ou au niveau international. Quand je suis partie du collège, elle y arrivait, pareil au lycée… On s’est toujours « esquivée », là on se retrouve, c’est parfait.
Est-ce que vous vous entendez bien sur le terrain ?
Inès : Oui, ça va. On ne s’engueule pas, on se donne des conseils, on se guide. Elle est demi-centre et moi arrière droite donc on est très liées et complices.
Sanae : On essaye de créer la « Naceur connection ». Surtout, comme elle a plus d’expérience que moi, elle m’aide beaucoup pour les placements, prendre telle ou telle porte, dans le combat avec le pivot. Elle a une super vision du jeu et elle me facilite la tâche. Je la remercie beaucoup pour ça !
Inès : Elle m’épate vraiment. Elle revient du pôle où ça a été une année compliquée et directement, elle joue avec les pros alors que ça n’était pas tout à fait prévu. Elle s’est directement très bien entraînée, elle a montré ce qu’elle savait faire. Sur les matchs de prépa, elle a été en forme direct. C’est génial de la voir réussir.
Inès est un exemple pour toi Sanae ?
Sanae : Clairement oui, comme ma plus grande sœur d’ailleurs !
Je crois que vous vivez ensemble d’ailleurs ?
Inès : Oui, on est en colloc’ ensemble. On fait tout ensemble, le sport, le shopping, etc. Toute la journée on parle de hand, on fait des debriefs, on mange hand, on dort hand. Tout le temps.
Sanae, tu es chaperonnée toute la journée…
Sanae : Ah mais moi je préfère ! J’ai encore mon cocon familial. Je profite de son expérience. Je ne suis pas toute seule dans le grand bain. Et j’ai un peu de repères. Si j’avais été toute seule dans un appartement, ça aurait été compliqué. Là, c’est quand même plus simple.
Qui fait quoi à l’appart alors ?
Sanae : Les talents de cuistot, c’est du côté d’Inès, clairement. Moi je m’occupe plus du ménage.
Inès : On fait tout à 50/50 !
Vous êtes à 100 % ensemble mais dans vos équipes, vous ne faites pas qu’une ?
Sanae : Oui, tout le monde nous dissocie bien dans le jeu et en dehors. Mais on forme quand même un bon petit duo.
Inès : En équipe nationale, notre coach nous a dit : « Sur le terrain, vous n’êtes plus des sœurs ! C’est les joueuses. » Ça permet que chacune ait sa personnalité et il n’y en a pas une qui cache l’autre. On va être complémentaires et s’aider.
Quelles sont les qualités et défauts de votre sœur ?
Sanae : Inès a une très bonne perception du jeu, elle a une bonne vitesse et donc dans ses duels, elle a de bons résultats. Donc elle les gagne souvent. Mais quand elle est sur le terrain, on ne sait pas trop ce qu’elle ressent, car elle apparaît parfois un peu nonchalante.
Inès : Elle est très vive, parfois même un peu trop. C’est Speedy Gonzales ! Et en défaut, on peut dire qu’elle est quand même assez têtue. Quand elle a une idée en tête, elle fonce, elle fonce, elle fonce, jusqu’à ce que ça marche ! Ou pas…
Qu’est ce que vous piqueriez dans le jeu, à l’autre ?
Sanae : Moi je lui prendrais bien sa main gauche puisqu’elle est ambidextre !
Inès : Son tir au travers qu’elle fait assez rarement mais qu’elle réalise très très bien.
Vous avez l’air très joyeuses toutes les deux. D’où ça vient ?
Inès : C’est les parents, la famille, l’entourage qui donnent ça
Sanae : On est très famille, on adore être ensemble. Et puis là, ce sont les fêtes, on en profite car on est tous ensemble ! On est au top de notre forme !
Qu’est ce que vous aimez faire en dehors du handball ?
Inès : On aime bien faire des petites sorties shopping, cinéma.
Sanae : On visite Lyon aussi beaucoup.
Dernière petite question… Quelle est la plus grosse gaffe ou le plus gros dossier à propos de votre sœur ?
Inès : Alors ça, c’est facile… Sanae, quand elle est sur un terrain, elle a toujours la bouche ouverte (rires) !
Sanae : Olala (rires). Ça gâche toutes mes photos ! Inès, de son côté, elle a un petit côté Rafael Nadal. Elle a des tics comme remettre sa queue de cheval, ses pinces. Elle fait attention à être très chic ! Et on a un truc en commun au niveau des tics, c’est que quand on défend, on a les poignets qui « cassent » un peu (rires).
Photo : shootbybadis et DR.