Dans la famille Plotton avec Pauline et Mathilde
Première épisode de notre nouvelle série intitulée « Dans la famille de… » consacré aux soeurs Plotton. À 24 ans, Mathilde et Pauline s’imposent comme des éléments très importants du collectif de la Stella St-Maur. Réunies la saison dernière en terre francilienne après quelques années à évoluer dans des clubs différents, les soeurs jumelles ont fêté leurs retrouvailles avec un titre de champion de France de D2F, et une accession au plus haut niveau du handball féminin français. Une belle récompense pour ces deux passionnées, très actives sur les parquets mais pas que… Partons à la découverte de ses deux personnalités attachantes, qui ont pris du temps pour répondre à nos questions.
l’interview croisé avec les soeurs plotton
- Pouvez-vous vous présenter ?
Pauline : Bonjour, je m’appelle Pauline Ploton, j’ai 24 ans et je suis demi-centre à la StellaSaint Maur Handball depuis 1 an et demi. En dehors du handball, je suis œnologue.
Mathilde : bonjour, je m’appelle Mathilde Plotton, j’ai 24 ans et je joue à la stella saint maur au poste d’arrière gauche
- Pauline, il y a un peu plus d’un an, tu es passée du Club Athlétique Béglais à la Stella Saint-Maur. Comment as-tu vécu le fait de rejouer avec ta sœur ?
Pauline : Il est vrai que je suis arrivée au club au cours de la saison 2021-2022. Retrouver Mathilde sur les terrains a été un vrai plaisir, on a pu renouer des relations et les affinités de nos années passées, et on a pu s’apporter mutuellement. C’est toujours une relation particulière dans une équipe, bien que j’essaye de la considérer comme une coéquipière lambda. C’est malgré tout une personne avec qui j’échange beaucoup et on essaye de s’aider de manière objective pour progresser et évoluer.
- Mathilde, tu as terminé ta saison avec le titre de meilleure joueuse de championnat de D2F, Pauline tu commences cette nouvelle saison en étant capitaine, on peut dire que vous occupez toutes les deux des rôles majeurs au sein de votre équipe, comment arrivez-vous à vous tirer vers le haut l’une et l’autre ?
Pauline : Ce nouveau rôle de capitaine me démontre la confiance de mon club, de mon staff et de mes coéquipières, je le prends positivement. J’essaye tous les jours d’être à la hauteur de ce rôle et d’apporter ce que je peux apporter sur le terrain et en dehors, tout en restant fidèle à mes valeurs. J’essaye ainsi d’aider au mieux Mathilde mais aussi toutes mes coéquipières, en étant au maximum à l’écoute.
Mathilde : J’avoue ne pas agir différemment avec Pauline qu’avec les autres coéquipières, du moins j’essaye. L’avantage d’être sœurs est la possibilité de pouvoir se passer des messages beaucoup plus directs et sans soucis de mettre les formes. J’essaye d’être la plus franche possible sur ses performances et j’attends la même chose de sa part. Nos réussites individuelles et collectives sont aussi partagées de manières très intenses d’un point de vue émotionnel car c’est une énorme chance de partager tout ceci avec sa sœur jumelle
- Parlez-nous de votre expérience précédente en tant que coéquipières au sein de l’équipe de France jeune. Comment cela a-t-il influencé votre lien en tant que sœurs et joueuses de handball ?
Pauline : Porter le maillot tricolores lors de nos jeunes années a été une magnifique expérience, c’est toujours une fierté de représenter notre pays sur l’ensemble du globe. Cela restera à jamais une expérience formatrice et enrichissante, que l’on a eu la chance de partager ensemble. Je m’estime chanceuse d’avoir pu vivre cela avec Mathilde.
Mathilde : personnellement, je l’ai vécu comme une immense fierté, surtout de partager ça avec Pauline. La famille a forcément suivi davantage nos résultats et nos aventures. En tant que joueuse, c’est une chance de pouvoir représenter son pays avec sa sœur sur le même terrain, et j’ai aussi énormément appris avec une génération remplie de très grandes joueuses. Ça a été nos premières expériences communes au très haut niveau et c’est forcément une étape importante de nos carrières respectives.
- Y’a-t-il quelque chose que vous aimez faire ensemble en dehors du terrain ?
Pauline : Mon rêve est d’acheter un vignoble et de produire mes propres vins. Cela serait incroyable de pouvoir partager ça avec Mathilde, bien que ce ne soit pas réellement son domaine de compétence. On en a déjà parlé, je sais que ça serait quelque chose qui lui plairait.
Mathilde : beaucoup de choses ; nous partageons beaucoup de centres d’intérêts communs. Nous avons la chance d’habiter près de Paris donc on essaye d’aller voir des expositions, visiter des musées, partager des bons repas. On a souvent notre rituel de café avant l’entraînement où l’on discute de tout et de rien, même si souvent de handball je dois le reconnaître.
- Pouvez-vous nous partager un moment hors du terrain qui vous a rapproché en tant que sœurs ?
Pauline : Un évènement marquant de notre vie a été notre déménagement à Toulouse avec ma mère lorsque nous avions 12 ans, qui nous a géographiquement éloignées de notre famille et de nos racines. On a profité de nos liens de sœurs pour affronter ensemble la construction de nos nouvelles vies et cela nous a encore plus rapproché selon moi.
Mathilde : nous avons toujours été très proches donc j’ai du mal à choisir un moment en particulier. Mais je peux dire que la période où elle est partie jouer à Begles et moi à Strasbourg a été particulièrement marquante à ce niveau-là pour moi, car elle nous a permis de construire nos deux environnements de manière séparée tout en se les faisant découvrir très régulièrement et elle a montré que nous étions très proches et indépendantes en même temps.
- Comment vous inspirez-vous mutuellement en dehors du handball ? Y’a-t-il des aspects de personnalité de l’autre que vous admirez ou que vous essayez d’incorporer dans votre propre vie ?
Pauline : Mathilde est la personne la plus foncièrement gentille que je connaisse. Elle peut renvoyer l’image d’une femme sûre d’elle mais est pleine de sensibilité. J’admire beaucoup le fait qu’elle remarque toujours d’abord la beauté des gens ou des choses, elle est extrêment tolérante et ouverte aux autres, ce qui en fait une sœur et plus largement une personne sur qui on peut toujours compter et en qui avoir confiance.
Mathilde : Je pense que la meilleure manière de s’inspirer est d’avoir un avis objectif sur nos performances ainsi que sur celle de l’autre. Moi, ce que j’admire chez Pauline, c’est sa stabilité, sa manière de communiquer avec les autres, de faire front avec son équipe quand elle la sent en danger. C’est un modèle de diplomatie pour moi. Et d’un point de vue plus handballistique, sa défense m’épate très souvent !
Merci les filles !