Focus – Clarisse Mairot (Besançon) : « je suis née dans le handball »

Départs de joueuses cadres, nouveau staff, plus de responsabilités à sa jeune garde, la saison 2021-22 se présentait comme une année de transition pour Besançon. Malgré de nombreux chamboulements, la formation bisontine a répondu présente, en atteignant les 1/4 de finale de l’EHF European League, et en s’assurant une place dans le top 5 de la Ligue Butagaz Énergie à trois journées du dénouement final, synonyme de qualification européenne pour l’exercice 2022-23. L’ESBF a pu compter sur sa jeunesse pour performer, à l’image de Clarisse Mairot, qui réalise une excellente saison pour sa première année avec le statut de joueuse professionnelle. Focus sur l’une des pépites du handball féminin français. 

Fille d’une ancienne joueuse professionnelle (Lucile Mariot), nièce d’une ex-internationale tricolore championne du Monde en 2003 (Sandrine Delerce), petite fille de l’ancien Président de l’ESBF (Jacques Mariot), soeur ainée de Juliette Mairot, pensionnaire du centre de formation bisontin… Clarisse Mairot est issue d’une famille où le handball occupe une place prépondérante. « Quand j’étais petite, ma maman m’emmenait de partout avec elle. On se retrouvait aux matchs avec ma soeur et ma cousine, et nous pouvions nous amuser ensemble dans les tribunes. Ma maman et ma tante nous ont transmis leur passion pour ce sport, et c’est vrai que je suis née dans le handball. Par contre on passait plus de temps à jouer qu’à regarder les matchs (rires). ». commente l’arrière bisontine. Professionnelle à 20 ans, Clarisse Mairot a réalisé toutes ses classes au sein du club bisontin, du baby hand jusqu’aux parquets de la Ligue Butagaz Énergie, en passant par le Pôle Espoir de Bourgogne-Franche-Comté et le centre de formation de l’ESBF, sous la direction d’un certain Sébastien Mizoule, qui est aujourd’hui à la tête de l’équipe professionnelle. « J’ai la chance d’avoir Clarisse depuis que je suis arrivé à Besançon il y a six ans. J’ai pu la voir avancer, et aujourd’hui c’est une joueuse qui continue de progresser au quotidien, et elle est là où elle doit être, avec un peu d’avance même.« . Fille de deux professeurs d’EPS (Éducation Physique et Sportive), Clarisse Mairot a eu l’occasion de se tester dans de nombreux sports tout au long de son parcours scolaire, mais son coeur a toujours penché pour la petite balle pégueuse, « Au collège, au lycée, j’ai pu tester plusieurs sports et j’ai touché un peu à tout. Mais j’ai toujours préféré le handball en compétition. Je n’ai jamais eu cette envie de changer. Nos parents ont fait en sorte que nous ayons un esprit ouvert, pas seulement centré sur le handball. Mais nous sommes nées dedans avec ma soeur, et c’est un sport plaisant.« .

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(photo : Yoan Jeudy Sosuite / Besançon)

Lucie Granier, Louise Cusset, Juliette Faure, Roxanne Frank… Une génération Bisontine dorée, avec qui Clarisse Mairot a été formée. « C’est plaisant de jouer dans cette équipe. Nous sommes plusieurs à avoir joué ensemble au sein du centre de formation, et nous avons l’habitude d’évoluer entre nous. Nous avons un bon groupe, avec une bonne ambiance, et c’est très important pour progresser. Nous sommes des joueuses de « petits gabarits » et nous jouons sur notre vitesse pour performer. Nous avons la chance d’avoir un club qui donne sa chance aux jeunes en LFH, et je suis très heureuse d’y évoluer« . Entraîneur du centre de formation de l’ESBF avant de prendre la suite de Raphaëlle Tervel à la tête de l’équipe première, Sébastien Mizoule est bien placé pour parler de la réussite de la formation bisontine, « Nous avons toujours eu des jeunes au club qui ont performé au plus haut niveau, comme Alizée Frécon-Demouge, Chloé Valentini, Pauline Robert et j’en passe. Mais c’est vrai que cette année il y en a encore un peu plus. Les filles ont été sollicitées encore plus tôt pour jouer avec l’équipe première, et aujourd’hui je récolte les fruits du travail passé. Nous avons aussi mis en place une nouvelle manière de fonctionner. Toutes les joueuses sont importantes au sein du groupe, et il y a beaucoup d’échanges entre les joueuses et le staff sur le projet de jeu.« .

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(photo : Yoan Jeudy Sosuite / Besançon)

Une progression fulgurante pour Clarisse Mairot, qui fait déjà preuve d’une grande maturité au plus haut niveau. Performante la saison dernière, cette année était celle de la confirmation pour la Bisontine, qui n’a pas manqué de confirmer les attentes placées en elle. Deuxième meilleure buteuse de son équipe en championnat (72 buts en 19 matchs), précieuse au coeur de la défense de l’ESBF, elle occupe une place centrale au sein du dispositif de Sébastien Mizoule. « Clarisse est une joueuse qui est très mature et forte dans sa tête » commente le technicien bisontin, avant d’ajouter « Sa mère a joué en première division, sa tante aussi et a été championne du monde en 2003 avec l’équipe de France, et cet héritage pourrait être un poids. Mais au contraire c’est un moteur pour elle. Elle arrive à se détacher de cela, et elle se fait son propre chemin. ». Convoquée par Olivier Krumbholz à trois reprises pour participer à des stages avec l’équipe de France, Clarisse Mairot n’a pas encore vécu sa première sélection avec les Bleues, mais cette perspective semble se rapprocher de plus en plus. « Clarisse est aujourd’hui sur la liste des joueuses potentielles pour Paris 2024. J’échange régulièrement avec le staff de l’équipe de France, et bien sûr qu’elle peut avoir une belle carte à jouer pour les prochaines olympiades. » évoque Sébastien Mizoule, bien conscient du potentiel de sa jeune joueuse. De son côté, Clarisse Mairot se montre patiente, et veut profiter de chaque opportunité pour montrer ses capacités dans l’optique de gagner un jour sa place au sein de cette prestigieuse équipe de France, « J’ai été appelée sur le dernier stage suite à une blessure. J’ai participé à plusieurs entraînements, mais je n’ai pas été retenue pour jouer. Même si j’aurais aimé jouer, je suis très contente de me rendre compte qu’ils pensent à moi, qu’ils comptent sur moi, et qu’ils suivent ma progression. C’est le plus important, et je sais sur quoi je dois m’améliorer pour pouvoir un jour peut être y retourner et y faire ma place petit à petit.« .

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