Focus – Déborah Lassource : « Jouer en équipe de France avec ma soeur, une vraie fierté »
Capitaine du Paris 92, convoquée au dernier regroupement de l’équipe de France, à 22 ans, Déborah Lassource a passé un cap dans sa jeune carrière professionnelle. Formée en terre francilienne, la Parisienne a honoré ses premières sélections avec les Bleues, un peu plus d’un an après la grave blessure qu’elle avait contracté au tendon d’Achille lors de son premier stage à la Maison du Handball avec les Bleues. Depuis son retour aux affaires, la cadette des soeurs Lassource monte en puissance, et s’impose depuis le début de l’année comme une joueuse clé du dispositif de Yacine Messaoudi avec les Lionnes.
Vous occupez la troisième place du championnat derrière Metz et Brest. Quel regard portes-tu sur vos performances en LBE ?
En championnat nous sommes sur une bonne dynamique. En dehors de la contre-performance à domicile contre Besançon, nous avons réalisé un bon début d’année. Nous aimerions aller le plus loin et le plus haut possible, mais il ne faut pas griller les étapes et la saison est encore longue. Nous allons devoir bien gérer les dernières journées, en gardant en tête que nous ne pouvons pas maitriser tous les facteurs. Nous avons eu beaucoup de blessures cette saison, et il a fallu s’adapter régulièrement aux absences. Ce n’est pas évident, et puis il y a toujours le spectre du COVID qui est toujours présent. Nous allons devoir faire preuve de régularité, en évitant de perdre des points en route.
Tu as participé au dernier regroupement de l’équipe de France, qui a marqué tes grands débuts avec les Bleues. Comment as-tu vécu cela ?
Je ne m’attendais pas du tout à être convoquée pour ce regroupement. J’ai été très contente d’être appelée et de pouvoir fêter mes premières sélections avec l’équipe de France. Je fière, et c’est une belle récompense après l’année de galère que j’ai pu avoir suite à ma blessure. Maintenant ce n’est pas une fin en soi, et je vais travailler encore et encore pour avoir une chance d’y retourner. Je suis très contente d’avoir pu rencontrer le public français à Toulouse, et d’avoir pu jouer des matchs qui ont compté dans la qualification pour l’Euro 2022.
Comment as-tu appris ta sélection pour ce regroupement ?
J’étais en déplacement à Mérignac. Quelques heures avant le match j’ai eu un appel d’Olivier pour m’annoncer ma sélection suite au forfait de Kalidiatou. Je ne savais pas trop comment le prendre sur le coup. J’étais étonnée, contente, surprise… Il y avait un mélange de tout, et puis il y avait le match juste après. Je n’ai pas forcément réalisé sur le moment, mais quand je suis arrivée à la Maison du Handball, que j’ai commencé les entraînements, j’ai vraiment pu me rendre compte que j’étais bien là. Je me suis blessée là-bas, et je suis revenue… C’était cool.
Tu as joué en équipe de France avec ta soeur, Coralie, comment as-tu vécu cela ?
C’est une fierté pour nous, pour la famille. On ne se rend pas toujours compte des choses quand on a la tête dedans, mais nous avons pris conscience que nous étions vraiment chanceuses de vivre cela toutes les deux. Pouvoir jouer ensemble sous le maillot de l’équipe de France ce n’est pas rien ! Je suis aussi contente parce qu’elle a été là pour m’accompagner. J’étais la seule Parisienne présente au stage, et Coralie a été un soutien pour moi. Nous sommes fières, et reconnaissantes d’avoir pu rejouer ensemble sous le même maillot.
Quelle a été la réaction de vos proches suite à cet événement marquant dans vos carrières ?
Nos parents étaient très contents pour nous forcément. Dès qu’ils peuvent faire un déplacement ils le font. Ils sont derrière nous depuis le début, et c’est aussi une récompense pour eux. Ils ont fait énormément de gymnases depuis que nous avons commencé le handball, des milliers de kilomètres pour nous emmener et nous suivre, et ils étaient vraiment très fiers de nous voir jouer ensemble avec l’équipe de France.
De ton côté, tu réalises un très bon début d’année 2022. Tu as notamment été nommée dans le trophée FDJ de la meilleure joueuse du mois de février. Quelles sont tes sensations ?
Je me sens bien. Mon début de saison a été plus compliqué, pas comme je l’imaginais. On veut toujours revenir vite après une blessure, mais il faut prendre le temps pour se reconstruire. On a l’impression que physiquement tout va bien, mais il ne faut pas griller les étapes. J’ai pris mon temps, et aujourd’hui je suis là où je dois être. J’ai de bonnes sensations, et je donne le maximum pour aider l’équipe.
À 22 ans, tu endosses déjà de nombreuses responsabilités avec ton club. Qu’est-ce qui te pousse à aller encore plus loin ?
J’aime ce que je fais. À partir de là c’est plus facile de s’investir chaque jour. J’ai envie de progresser, que mon équipe performe et je mets tout en oeuvre pour atteindre mes objectifs et ceux du club. Je veux être la meilleure joueuse possible, et même si je ne me mets pas trop de pression, je veux avancer et je me donne les moyens pour y parvenir.
Paris affiche de belles ambitions pour la saison prochaine avec un recrutement prometteur. En tant que capitaine on imagine que c’est plaisant d’être dans ce projet…
C’est un vrai plaisir d’être au coeur du projet, et je me rends compte de l’évolution du club ces dernières saisons. Paris a pris le temps de se reconstruire, sans bruler les étapes, avec la volonté d’avancer petit à petit pour revenir dans les hauteurs du championnat. J’espère que le projet va aboutir, et que nous allons parvenir à gagner des titres rapidement. Je suis contente de vivre cela avec mon club formateur.
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photos : Icon Sport