ITW – Nodjialem Myaro : « Je souhaite qu’elles aillent le plus loin possible »

Nodjialem

 

Nodjialem Myaro (présidente de la LFH) :

Quel premier bilan (sportif) tirez-vous de la première partie de la saison ? 

La saison dernière, on a eu quatre clubs qui se sont un peu détachés (Fleury Loiret, Issy Paris, Metz et Nîmes), et on les retrouve encore aujourd’hui en tête du championnat. Une certaine constance dans les résultats pour ces clubs, qui se sont rapidement installés en haut, mais cela ne veut pas dire pour autant que le championnat est terminé. Toutes les équipes ont montré de très belles choses, et aucune n’est à l’abri d’un faux pas. 

Comme la saison dernière, on sent vraiment que chaque équipe peut l’emporter contre n’importe quelle formation du championnat… 

Il y a des équipes qui parviennent à se détacher grâce à leurs effectifs plus « étoffés », qui leur permettent de gagner en constance, mais derrière sur un match tout est possible. Il est toujours difficile d’établir des pronostics à l’avance sur les rencontres, de dire qui va gagner contre l’autre, tant chaque club de LFH dispose de joueuses de qualités. On a eu droit comme la saison dernière à notre lot de résultats un peu surprenants, et c’est aussi ce qui rend notre championnat attrayant et intéressant à suivre. Même si au classement il y a une petite coupure entre les quatre premiers et Nice (5e), on peut avoir des surprises, et la lutte pour les playoffs va être passionnante. 

Pour son retour en LFH, Besançon réalise une très bonne première partie de saison. C’est une chose positive de voir qu’une formation qui a certes une riche histoire parmi l’élite, mais qui arrive de D2F, parvient à tenir son rang en première division ? 

Même si Besançon a fait son retour cette saison en LFH, il y a un projet très fort dans ce club, avec notamment l’arrivée de Raphaëlle Tervel en tant qu’entraîneur. Il y a beaucoup de travail, et on sent que leur retour en LFH se construit sur de bonnes bases. 

 

On sent en tout cas que la lutte pour les playoffs va être acharnée à la rentrée. 

Il est difficile de définir les six équipes qui se qualifieront pour les playoffs. Même si Fleury et Metz se dégagent, pour le reste, c’est encore très ouvert. Le suspens va être bien présent pour la deuxième partie de la saison, et cela s’annonce très intéressant, d’autant plus que seules 4 équipes seront qualifiées dans les coupes d’Europe 2016-17. 

Quelles sont vos réactions par rapport au forfait général de l’UBB-MB ?  

C’est un coup dur pour un club historique du handball féminin français… Un club qui s’est construit avec des valeurs, avec des figures emblématiques de Mios et Biganos. C’est une situation difficile pour les joueuses, le staff, les salariés, mais aussi les bénévoles qui se retrouvent en difficulté. Même si je déplore de perdre un club de LFH en pleine saison, il faut néanmoins garder en tête qu’il s’agit d’un cas particulier, lié à des problèmes particuliers de gestion. 

Le passage à 12 clubs pour la saison prochaine est-il remis en cause ? 
Règlementairement, il est prévu en effet que la LFH compte 12 équipes la saison prochaine. La Fédération accompagne en ce sens les clubs de D2F-VAP pour que cet objectif, préparé depuis le début de l’olympiade, soit atteint. Le dispositif VAP travaillé en lien étroit avec les clubs de D2F depuis 4 saisons démontre que le cahier des charges intermédiaire proposé aux clubs volontaires a permis à ceux-ci de déployer les efforts de structuration leur permettant d’atteindre celles requises pour évoluer en LFH.
Concrètement, la procédure reste identique à celle des saisons passées : les clubs accédant et ceux maintenus devront déposer un dossier d’engagement en LFH au 1er juin 2016 afin de permettre aux commissions de statuer.
 
La LFH va être l’un des championnats les plus représentés au Danemark lors du Mondial, c’est une belle vitrine non ? 
Comme lors de l’Euro 2014 où la LFH était le championnat le plus représenté, il va y avoir beaucoup de joueuses de notre championnat au Danemark. C’est évidement une très belle vitrine pour la Ligue. Quasiment toutes nos internationales retenues par Alain Portes évoluent en France (14 sur 18), et on a aussi de nombreuses internationales étrangères qui sont attirées par notre championnat. C’est très positif.

 

On annonce un Mondial ouvert, que pensez-vous des chances de l’équipe de France dans cette compétition ? 
En tant que supportrice de l’équipe de France, je souhaite qu’elles aillent le plus loin possible, et si elles peuvent s’éviter un TQO, ce serait le scénario idéal ! Au delà du titre de championne du monde qui les qualifierai directement pour les JO, l’objectif minimun est de se qualifier pour faire le TQO en atteignant les 1/8. La France a déposé sa candidature pour l’organisation du TQO à Metz (18-19-20 mars) afin d’accompagner au mieux l’Equipe de France.  

Pour cette compétition, Alain Portes part avec un effectif au complet avec des joueuses expérimentées et des jeunes pleines de talents. Les joueuses se sont fixées comme objectif minimum de monter sur le podium.

 

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Les championnes du monde de 2003

 

De votre côté, quels souvenirs gardez-vous de la fantastique épopée de 2003 et du titre mondial ? 
Il y en a énormément. Mais avant tout c’est cette équipe formidable. On était tellement différentes, avec des qualifiés physiques, des manières de jouer différentes, mais il y avait une forme d’osmose entre nous. C’est une équipe qui n’a jamais baissé les bras, et l’image que je garde de la finale, c’est le public hongrois qui partait de la salle avant la fin du match, pensant que c’était gagné. Mais nous on eu ce grain de folie, qui nous a permis de revenir et de créer cet exploit. C’est une aventure humaine extraordinaire… Aujourd’hui même si on a pris des chemins différents, on garde un lien incassable entre nous. Par ce titre, on est lié à vie, on reste la seule équipe de France féminine à avoir remporté les championnats du monde. Maintenant l’envie que j’ai aujourd’hui, c’est de pouvoir passer le relai. Ca fait 12 ans maintenant, autant au début on voulait se le garder pour nous, autant maintenant on veut le partager avec la nouvelle génération ! 
 
Présentation et informations sur le dispositif VAP à découvrir ici : http://ligue-feminine-handball.fr/presentation/