Sandor Rac : “Dans les têtes, on est prêts“
Sandor Rac, Kristina Liscevic et le Metz HB visent la 1ère place, également convoitée par Fleury Loiret.
Sandor Rac, dans quelles dispositions abordez-vous la réception de l’UMB-B ?
Pas vraiment dans les meilleures conditions (sourires). Après la semaine de trêve internationale, préparer ce match est une affaire compliquée. Entre les internationales A, les internationales Juniors, je n’ai pas vu la plupart des filles pendant 9 jours. Je me suis entraîné avec seulement 3 joueuses de LFH. Kristina Liscevic rentre seulement aujourd’hui (l’interview a été réalisée mardi 1er avril, ndlr).
Certaines joueuses, comme Nina Kanto en équipe de France, Yvette Broch avec les Pays Bas, ont beaucoup joué. On est un peu dans l’inconnu quant à leur état de forme. C’est un peu embêtant mais je sais que dans la tête, l’équipe est prête. On sait que si on gagne, on termine 1er de la saison régulière. La motivation sera grande.
Terminer 1er de la phase régulière, est-ce primordial à vos yeux ?
Notre 1er objectif en championnat, c’était de finir dans les 2 premiers de la phase régulière. Nous l’avons rempli. Le 2è, si on se qualifie en finale des Play-Offs, c’est d’essayer de disputer le match retour aux Arènes. Nous allons tout faire pour l’atteindre demain soir (mercredi). En début de saison, nous nous étions dit que nous souhaitions occuper la 1er place dès que possible et qu’ensuite, nous devions essayer de la garder jusqu’au bout. Il reste une journée à tenir.
Terminer 1er, c’est aussi, dans la logique des choses, éviter de croiser Issy Paris en ½ finale.
La capitaine Nina Kanto a connu toutes les saisons (2006-2009, 2012-2014) de Sandor Rac à Metz.
Que vous inspire votre adversaire de mercredi, l’UMB-B ?
La rencontre à Bègles fut notre match le plus dur de la phase aller (UMB-B 29-30 Metz, ndlr). Nous avions été derrière tout le match et nous l’emportons dans les dernières secondes. L’UMB-B une équipe qui, quand elle est en forme, est capable de battre n’importe quelle autre équipe.
Alexandra Lacrabère est une grande joueuse, mais il y a également Myriam Borg-Korfanty qui apporte beaucoup, de par ses qualités, son expérience. Elle revient fort sur les derniers matches. Ils n’ont plus rien à jouer mais je pense qu’ils voudront bien préparer leur ½ finale de dimanche (Issy Paris-UMB-B, 1/2 finale Challenge Cup).
Le 23 février, vous avez remporté la Coupe de la Ligue, 1er trophée de la saison, votre 9è avec Metz*
Cette compétition, à ce moment-là de la saison, nous a fait énormément de bien psychologiquement. Les victoires, le public, tout a été très positif, je pense que nous avons gagné en confiance et que nous avons été mieux ensuite.
Il faut dire que notre début d’année 2014 a été compliqué… L’après Mondial 2013 a été difficile pour nous. Déjà pendant 1 mois et demi, 9 joueuses étaient avec leur sélection. Après une compétition internationale, je donne toujours 7 jours aux joueuses. Ensuite, nous devons normalement avoir 7-10 jours de préparation avant de reprendre les matches, c’est indispensable. Or là, nous ne les avons pas eus, ce fut très juste.
Dès le début 2014, nous avons repris avec un rythme intense, trop intense, avec 7 matches en janvier. Nous n’étions pas du tout prêts. Le championnat, la Coupe de France… Selon moi, on a repris trop tôt.
Le 23 février, Metz remporte la finale de la Coupe de La Ligue devant son public.
Là, nous allons avoir 4-5 semaines sans match (La 1/2 finale aller des Play-Offs aura lieu les 9,10 ou 11 mai 2014), alors qu’en janvier, quand nous avions besoin de souffler, on a joué 7 matches. J’aurais aimé que le calendrier soit mieux équilibré.
On a été éliminés de la Coupe de France (1/4 de finale, Metz 27-34 Nice, 24 janvier, ndlr), on y était pas, et juste après, le Zvezda Zvenigorod nous a éliminés en Coupe d’Europe.
Contrairement à l’an dernier, vous avez plus de temps de préparer les Play-Offs, est un avantage ?
C’est à double tranchant car avec cette équipe, nous avons l’habitude de jouer, d’enchaîner les matches, comme lors de la Coupe de la Ligue. On partira en stage une semaine et on calera des matches amicaux pour garder le rythme de la compétition.
Le retour au plus haut niveau de Gervaise Pierson vous satisfait-il ?
Oui. Cela fait plaisir pour elle et aussi bien sûr pour nous, pour l’équipe. En septembre, octobre 2013, elle n’était pas bien, elle était à côté. Elle a repris l’entraînement en 2014 mais je ne m’attendais pas à la voir revenir aussi vite. Elle a fait une Coupe de la Ligue vraiment bonne, et ensuite elle a continué sur sa lancée. Sa saison dernière avait été exceptionnelle, elle est capable de grandes choses.
C’est votre 5è saison avec Metz et chaque année, vous avez réalisé un doublé. Sera-ce le cas en 2014 ?
Je l’espère de tout coeur. Si j’y arrive cette année, ce serait vraiment beau. 10 trophées en 5 ans, ce serait bien quand même (sourires).
Sandor Rac se réjouit du retour en grande forme de sa gardienne Gervaise Pierson.
Votre départ de Lorraine a été officialisé le 12 mars. Avez-vous été surpris, déçu, ou simplement peiné que l’aventure s’arrête avec Metz ?
Vous savez, je suis un professionnel et je fais mon boulot. Et dans mon boulot, je dois respecter la décision de mes dirigeants. En 2012, j’étais heureux de mon retour à Metz, notamment la saison dernière qui a été extraordinaire, peut-être l’une des meilleures dans l’histoire du club. L’équipe était rajeunie, Amandine Leynaud, Claudine Mendy, Allison Pineaud venaient de partir. Avec cette équipe, je suis heureux d’avoir remporté des titres. J’ai vécu de fortes émotions ici.
Pourriez-vous vérifier l’adage “Jamais 2 sans 3“ et revenir à Metz pour un 3è passage ?
(Sourires) Dans la vie, il ne faut jamais dire jamais. Je suis à 3000 % avec Metz jusqu’au 30 juin, ensuite, vous savez que je me suis engagé 3 ans avec Le Havre. Je suis content car cela laisse le temps de pouvoir bien travailler, de construire une belle équipe. J’espère continuer à gagner des titres.
Etait-ce un choix de votre part de rester en France, en LFH ?
Je me trouve bien dans le handball féminin. Je commence à bien connaître la LFH, c’est ma 5è saison dans le championnat, qui évolue dans le bons sens. Il y a encore de belles choses à faire.
Avez-vous eu d’autres propositions ?
La 1ère proposition est venu du HAC, elle est intervenue après notre match au Havre (9 mars, J9, HAC 20-33 Metz). La proposition a été sérieuse et tout est allé très vite. Il se trouve que juste après avoir donné ma parole, j’ai eu des propositions de quelques clubs masculins mais je ne regrette rien. Le Havre est un joli challenge, et 3 ans, c’est bien pour essayer de faire les choses bien.
Un mot sur votre futur club ?
C’est un club avec une histoire, qui dégage de bonnes valeurs, avec un public fidèle. Lors de mon 1er passage à Metz (2006-2009), on luttait pour le titre avec Le Havre, c’était un grand adversaire, une grande équipe. Et puis pour l’anecdote, cela fait 38 ans que je connais Marko Ivanovic (actuel coach adjoint du HAC Handball, ndlr), je l’ai connu quand j’évoluais en équipe Espoirs de Yougoslavie.
Ensuite, nous nous sommes à nouveau croisés en France, lui à Cherbourg, moi à l’ACBB, puis sur les terrains de LFH.
*En 5 saisons à Metz Handball (2006-2009, 2012-2014), Sandor Rac a remporté 4 titres de champion de France (2007, 2008, 2009, 2013), 4 Coupes de la Ligue (2007, 2008, 2009, 2014), 1 Coupe de France (2013) et disputé la finale de la Coupe EHF (2013). Pour succéder à Aurélien Duraffourg, le HAC Handball a fait signer Sandor Rac pour une durée de 3 ans.