J6. Estelle Nze Minko : “Repartir au combat“
Estelle Nze Minko (Nantes) vs Audrey Bruneau (Fleury Loiret).
Estelle, comment allez-vous ?
Ça va, contente de reprendre pour repartir au combat. Pendant la trêve, nous avons eu 5 jours off, j’en ai profité pour aller me ressourcer dans le sud (Nîmes, Montpellier), où j’ai encore pas mal d’amis. Cela fait du bien de couper, recharger les batteries, ensuite nous avons repris l’entraînement, et travaillé dur.
Après 5 matches sans victoire, la trêve internationale (Golden League) arrivait-elle au bon moment ?
Oui et non, car sincèrement, nous avons eu 2 semaines sans jouer, alors que nous n’avions qu’une envie après Issy Paris (24-27, J5), c’était repartir au combat pour gagner ce 1er match. Mais oui, peut-être que le fait de se poser, cela nous a fait du bien.
Avec Metz, vous êtes la 1ère équipe à reprendre, ce mercredi 15 octobre (20h30, Sport+).
Oui, c’est un peu spécial comme trêve, puisque nous rejouons dès mercredi, les internationales (Fabiana Diniz, Wendy Lawson, Jelena Popovic, Jovana Stoiljkovic) arrivent lundi et 2 jours après, nous jouons à Metz. Pendant la trêve, nous nous sommes entraînées sans elles, et Marie Prudhomme nous a rejoints jeudi après le stage à Deauville.
Cette saison, vous êtes plusieurs fois passées très près de la victoire, sans concrétiser. Est-ce frustrant ?
Oui, c’est très énervant. Cela se joue chaque fois dans le money time. C’est vraiment frustrant. Après, chaque match est différent, donc j’ai été frustrée, mais différemment. Le premier match, perdre d’1 but face à Nîmes (Nantes 26-27 Nîmes, J1), on se dit que cela arrive. Le 2è match à Dijon (28-28, J2), on mène de 3 buts à 3 minutes de la fin, et on se fait égaliser. Là, c’est très, très frustrant, c’était le pire je pense.
Ensuite Le Havre (HAC 22-23 Nantes, J3), Fleury Loiret (FLHB 30-27 Nantes), Issy Paris (Nantes 24-27 IPH)…. En fait, nous aurions dû gagner certains matches avant d’attendre les dernières minutes ou secondes. Nous devons tuer le match plus tôt.
Revenue à Nantes l’été dernier, Estelle Nze Minko veut vivre de belles choses avec son club formateur.
L’effectif des Roses 2014-2015 est-il meilleur que celui de la saison dernière ?
Oui. L’équipe a certes pas mal changé cet été (6 arrivées, ndlr) mais maintenant, cela n’est plus une excuse. Pour les premiers matches, d’accord. Mais chaque club recrute de nouvelles joueuses. A nous de les intégrer au mieux, et ne pas se cacher derrière des excuses.
Nous avons une vraie bonne équipe. Il ne nous manque pas beaucoup pour inverser la tendance. Il faut s’accrocher et surtout se mettre à gagner pour ne pas se mettre en danger par rapport à nos objectifs : les Play-Offs, il faut absolument que l’on y arrive.
Cette saison, on voit que le championnat est très dense. Metz a perdu lors de la 2è journée, ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps (Nîmes 24-18, J2). Tous les week-ends, il peut se passer beaucoup de choses.
A titre personnel, comment vous sentez-vous ?
Pendant la prépa, j’ai fait un gros travail physique, et aussi au niveau diététique, préparation alimentaire, donc aujourd’hui, je me sens en forme. Je dois améliorer ma réussite aux tirs (20 buts sur les 5 premières journées, ndlr). Sinon, je me sens bien en défense, dans le repli, en attaque placée.
La vice championne du monde Jovana Stoiljkovic, et la championne du monde Fabiana Diniz, à Nantes depuis cet été.
Vous avez débuté votre carrière professionnelle à l’âge de 17 ans, gagné 1 Coupe d’Europe (Challenge Cup, 2011), terminé sur le podium avec Nîmes, comment avez-vous vécu les Play-Downs la saison dernière ?
C’était ma 1ère expérience en Play-Downs, c’est très stressant, usant… Se battre jusqu’au bout pour le maintien, c’est dur. Je ne connaissais pas, et psychologiquement, c’est éprouvant. J’ai eu la chance de vivre de belles choses, à Mios Biganos, à Nîmes. Gagner, cela aide à resserrer un groupe.
Se maintenir avec Nantes, pour la 1ère saison, c’était une joie bien sûr, mais j’aimerais maintenant vivre de belles choses avec ce club, plus dans le haut, que dans le bas du tableau. Bref, tout cela pour dire que nous sommes bien décidées à ne pas revivre les Play-Downs.
Jouer pour son club formateur, cela représente quelque chose de fort ?
Oui. J’accorde toujours une grande importance au maillot que je porte, partout où j’ai joué. Et Nantes, c’est sûr que c’est encore particulier. Je suis partie de chez moi à 17 ans, et aujourd’hui je profite de pouvoir retrouver ma famille. Je suis frustrée de ne pas m’épanouir dans mon handball, car j’ai vraiment à coeur de gagner avec le NLA.
Comment abordez-vous le déplacement chez le Champion de France, Metz ?
Nous abordons tous les matches de la même façon, Metz ou pas Metz. On se dit que si on a perdu d’1 but face à Nîmes et que Nîmes battu Metz de 5 buts, alors on peut battre Metz. Ce sont des statistiques un peu idiotes… Mais tout le monde peut battre tout le monde, donc oui nous pouvons le faire.
1ère sélection en équipe de France le 24 octobre 2013, face à la Slovaquie.
Votre 1ère sélection en équipe de France A, c’était il y a un an (24 octobre 2013, France Slovaquie) ? Comment l’aviez-vous vécue ?
Oui, je l’ai très bien vécue, comme une fierté. Sur le moment, j’étais très heureuse. C’était une période où, handballistiquement, je me sentais vraiment bien. Je n’ai pas été rappelée depuis. Je n’ai rien prouvé encore. Je suis très humble sur le sujet car quand je vois qui est à mon poste en Equipe de France, je me dis que je n’ai pas à rougir de ne pas y être. Mais c’est clair que cela reste toujours un objectif.
Après, ce n’est pas moi qui décide, mais de mon côté je donnerai le meilleur pour avoir une nouvelle chance.
Où en êtes-vous dans vos études ?
Je suis en Bachelor communication et médias, dans une école à Nantes. Je fais le cursus en 2 ans. J’ai passé la plupart des matières la 1ère année, donc cette 2è année, j’ai un emploi du temps très léger. C’est aussi un quotidien qui me va bien, je me concentre sur le handball.
Et la musique* ?
Juste avant que vous m’appeliez, j’étais en train de jouer du piano (sourires). La musique est toujours ma passion, j’aime chanter, composer, je suis toujours à fond (sourires). J’ai quelques projets, même si ma priorité reste le handball.
*En 2013, Chloé Bulleux créé une Page Facebook pour sa coéquipière d’alors au HBC Nîmes Estelle Nze Minko, avec des morceaux, très réussis, interprétés par celle-ci.