Kristina Liscevic : “Ce que j’aime le plus, c’est faire marquer“
La rage de vaincre d’une Dragonne, Kristina Liscevic.
Pour commencer, comment allez-vous Kristina ?
Je vais très bien, merci.
Le 23 février dernier, vous avez remporté la Coupe de la Ligue. Qu’avez-vous ressenti ?
Beaucoup de joie. Je suis très fière de l’équipe, gagner la Coupe de la Ligue a été très difficile mais c’était très intéressant. Nous étions un peu moins bien avant la compétition mais ce sont des périodes qui arrivent toujours lors d’une saison, dans tous les sports… Pendant la Coupe de la Ligue nous avons prouvé que nous pouvions être fortes et solides lors des matches difficiles, serrés.
A titre personnel, vous êtes la meilleure buteuse de la compétition (20 buts).
J’étais heureuse mais le titre de meilleure buteuse est la dernière chose qui importait pour moi. Cela peut paraître bizarre mais ce que j’aime le plus, c’est faire marquer.
Ce titre vous donne-t-il davantage de confiance pour la fin de saison ? Comment la voyez-vous ?
C’est une question très difficile… J’aimerais le savoir (sourires). Mais oui, le championnat français a la réputation d’être de très grande qualité, avec de grosses équipes et une compétition très disputée où tu ne connais le vainqueur qu’à la fin, parfois même dans les dernières secondes du dernier match des Play-Offs.
J’aimerais évidemment que Metz l’emporte à la fin. Mon souhait le plus grand est de disputer la Ligue des Champions et pour cela il faut finir premier du championnat… Pour la confiance, bien sûr, chaque bonne performance dans la saison nous permet de prendre confiance, d’être plus forte. C’est exactement ce qui peut nous arriver à Metz avec la Coupe de la Ligue.
Kristina Liscevic au côté de son entraîneur, et compatriote serbe, Sandor Rac.
Que pensez-vous de votre adversaire, mardi soir, Issy Paris ?
Issy Paris est une excellente équipe, une équipe qui possède de nombreuses internationales et qui a une grosse défense. Ca va être une sorte de “derby“, un gros duel à domicile et l’équipe qui remportera le match prendra une grosse option dans cette saison. Nous devons donner le meilleur de nous-mêmes !
Quelle est l’équipe de vous “craignez le plus“ dans ce championnat ?
Ce n’est pas facile de vous répondre car toutes les équipes sont difficiles. Je pense que c’est face à Issy Paris et Fleury que j’ai sans doute joué les matches les plus durs.
Vous êtes l’une des “chouchou“ du public, est-ce que cela fait chaud au cœur ?
Oui, c’est très important pour moi. Les supporters sont très importants, notamment dans les matches serrés, dans les moments les plus difficiles tu les entends, ressens leur énergie, ils te poussent pour l’emporter et faire de bons résultats.
Et ils aiment participer aux matches, à nos victoires en nous encourageant énormément. Le moment que je préfère, ce sont les premiers encouragements mais aussi quand ils sont heureux, qu’ils nous encouragent et qu’il y a une communion entre l’équipe et eux.
A Metz, on vous appelle “Kiki“, avez-vous d’autres surnoms ?
Ma meilleure amie serbe m’a donné le surnom de Kiki. Elle estimait qu’il me correspondait bien, qu’il allait avec mon caractère. Il m’a suivie toute ma vie, en plus il sonne bien… et il est simple à prononcer pour tout le monde (sourires).
Main dans la main avec les supporters, après la victoire en finale de Coupe de la Ligue 2014.
Vous êtes nominée parmi les 3 Joueuses LFH du mois de février ? Est-ce que cela fait plaisir ? (L’entretien a été réalisé samedi 15 mars, ndlr)
Etre nominée parmi les 3 meilleures joueuses du mois de février à ce moment-là est très important pour moi, je vais vous expliquer pourquoi. J’ai connu un début de saison très difficile avec un poignet cassé et au bout de six mois, je ressens encore de temps en temps des douleurs importantes. Je ne peux pas toujours bouger la main comme je le voudrais. Donc parfois mes tirs ne sont pas terribles mais cette nomination me donne beaucoup de confiance.
“Meilleur espoir de la Ligue des Champions en 2012“, “Meilleur Joueuse LFH 2012-2013“, vous semblez bien vous sentir à Metz ?
Pour les trophées de “meilleur espoir en C1 en 2012“ et “meilleure joueuse de LFH en 2012-2013“, ce sont vraiment d’excellents souvenirs… que je vais garder à vie (sourires).
Meilleure demi-centre, meilleure joueuse LFH 2012-2013 au côté de Nikola Karabatic, meilleur joueur LNH 2012-2013, salle Wagram lors de la 2è Nuit du Handball.
Qu’avez-vous ressenti lors de votre sacre à la dernière Nuit du Handball ? Le fait d’être récompensé au côté de Nikola Karabatic était-il un bon moment ?
Oh oui ! Nikola Karabatic est un super gars… Tout le monde en Serbie aimerait qu’il joue pour l’équipe nationale (sourires). Je considère que c’est un très grand joueur et c’était un honneur de recevoir un prix à ses côtés.
Il est difficile de décrire ce que j’ai ressenti quand j’ai quitté la scène où m’a été remis le prix. Je suis très émue encore quand je repense à ce moment. Mais c’est quelque chose que j’aimerais revivre.
Quelle est la plus belle joie, jusqu’ici avec Metz ? Et depuis le début de votre carrière ?
Il y a déjà cette remise de prix à Paris ! Et bien sûr la finale européenne avec Metz la saison dernière. Nous avons perdu mais c’était extraordinaire de participer à un tel événement.
Parlez-vous un peu français ? Que savez-vous dire ?
Voilà ma question préférée (sourires) Je comprends beaucoup de choses mais je préfère répondre en anglais… (L’interview a été réalisée en anglais, ndlr) Peu de filles au club parlent français avec moi. Mais (silence) Je pense qu’en lisant ma réponse à cette question, mon professeur de français Marck Albert va me “disputer“ après cette interview ! (Sourires) Mais c’est génial de l’avoir à nos côtés, il est l’une des personnes que je préfère.
Qu’aimez-vous particulièrement en France ?
J’aime la vie ici, les gens et aussi les fromages (sourires)
En décembre 2013, Kristina Liscevic est devenue vice-championne du monde dans son pays, la Serbie.
La Serbie, que vous avez quittée assez jeune, vous manque-t-elle ? Votre famille ?
Ma famille et mes deux frères me manquent beaucoup. Je remercie le bon dieu d’avoir inventé Internet et Skype… Cela me permet de les voir et les entendre tous les jours. L’un de mes frères qui a 23 ans est footballeur professionnel. Le deuxième a 10 ans, il est le plus gâté dans la famille… et il est toujours de bonne humeur (sourires). Nous allons bientôt être tous réunis pour un mois.
J’aime porter le maillot de mon pays, le fait de jouer pour l’équipe nationale est un honneur et une fierté pour moi.
Pourquoi portez-vous le numéro 71 ?
Le 71 est un numéro très important pour moi. Mais ça reste un secret, et je ne me vois pas jouer avec un autre numéro.
Qu’aimez-vous faire en dehors du handball ? Avez-vous des passions ?
J’aime pratiquer tous les sports quand j’ai du temps. J’aime aussi la musique, rencontrer des gens, visiter des villes et différents pays. J’ai prévu d’apprendre à jouer des instruments, et je vais commencer très bientôt.
Avez-vous un modèle dans la vie ? Dans le handball ?
Bien sûr… Je suis fan du handballeur Ivano Balic et du musicien Tose Proeski.
Kristina Liscevic, l’amour du maillot, et du public Jaune et Bleu.
Quel est votre geste préféré en handball ?
Le plus important pour moi est de prendre du plaisir dans les Arènes de Metz et que le match soit le plus intéressant possible.
Que dire des Arènes, du public messin ?
Je trouve que le handball est un sport très populaire à Metz, et la majorité des supporters vivent à fond chacun de nos matches. C’est génial d’avoir de tels supporteurs car ils nous poussent vraiment.
A quel âge avez-vous commencé le handball ? Quel est le nom de votre 1er club ?
J’ai commencé le handball à l’âge de 11 ans et c’était à Sombor (ZRK Sombor). C’est ma ville natale, une petite ville tranquille de Serbie.