L’avant match, avec Angélique Spincer
La capitaine des Lionnes veut “tout donner“ samedi soir en Autriche, pour “ne rien regretter“.
Angélique, tout d’abord comment allez-vous ?
Ça va… J’ai effectué mon retour sur les terrains le week-end dernier, après un mois sans jouer. Compte tenu des bobos et blessures dans l’équipe, j’ai repris un peu plus tôt que prévu. Je ne me sens pas encore à 100%, je joue un peu sur une jambe mais on serre les dents.
Cette finale aller, perdue de 8 buts (22-30) à Paris-Coubertin, vous laisse-t-elle un goût amer ?
Oui, forcément. Perdre chez nous de 8 buts en finale de Coupe des Coupes, c’est décevant, frustrant. Je ne sais pas si on aurait pu gagner, mais je sais qu’on aurait pu faire beaucoup mieux. Face à une équipe plus fraîche physiquement que nous, habituée aux joutes européennes, cela ne pardonne pas.
Nous avons des regrets sur le jeu. On a très à cœur de montrer un autre visage au retour, de montrer que l’on est capable de faire mieux, et que l’on mérite d’être en finale. On sait d’où l’on vient, on n’a rien lâché pour en arriver là, essayons de finir du mieux possible.
Pensez-vous pouvoir l’emporter, gagner cette finale ?
Quand on est compétitrices, on aime jouer ce genre de matches, on veut toujours gagner. On a vraiment envie de montrer autre chose, prendre le match par le bon bout et ne pas être ridicule. Gagner de 9 buts chez elles, cela paraît très compliqué, on le sait, même si sur un match, tout peut aller très vite.
Mais avant de penser aux 8 buts de retard, pensons à jouer notre handball et bien représenter le club. Nous faisons avec les moyens du bord, cela commence à être dur… Mais on va tout donner pour ne rien regretter.
Armelle Attingré face à Alexandra Do Nascimento (5 buts à l’aller), désignée meilleure joueuse de l’année 2012 par la Fédération Internationale de Handball.
Quel est votre sentiment sur vos adversaires d’Hypo Nö ?
Ce n’est pas n’importe quelle équipe, il suffit de voir leur palmarès (8 Ligue des Champions, ndlr). Elles ont la meilleure joueuse du monde, Alexandra do Nascimento (désignée joueuse de l’année 2012 par l’IHF, ndlr). Elle nous a posé des problèmes en contre-attaque et montée de balle. Rodrigues, Acimovic aussi (meilleure buteuse du match, 9 buts). J’avais déjà joué contre elles avec l’équipe de France.
Hypo a fait ce qu’il fallait et puis les internationales brésiliennes ont l’habitude de jouer ensemble. Elles ont un jeu bien rôdé, elles perdent peu de balles.
Avez-vous consulté votre ancienne coéquipière Mayssa Pessoa, gardienne de l’équipe de Brésil, au sujet des joueuses d’Hypo ?
Non, pas spécialement. Mais Karen (Gadelha), nous a donné des conseils. Elle n’est pas en sélection mais connaît pas mal de joueuses, qui sont ses amies dans la vie. Par exemple elle nous a dit de nous méfier, que quand les Brésiliennes étaient en réussite, elles étaient volontairement très démonstratives pour essayer de te déstabiliser, te faire douter encore plus et te mettre la tête à l’envers. Et qu’il ne fallait pas tomber dans leur piège, même si on le savait déjà un peu.
La joie des Lionnes après leur qualification en 1/2 finale de Play-Offs, mercredi 17 avril (22-26).
Malgré les nombreuses blessures, comment va le moral des Lionnes ?
On a la chance d’avoir un groupe très uni. Même si les blessées nous manquent sur le terrain, elles sont avec nous, toujours. Cette force collective ne doit jamais nous quitter. Le match au Havre (1/4 de finale retour de Play-Offs, 17 avril) l’illustre bien. On rentre de Russie (Rostov), le lundi on apprend la blessure d’Amélie (Goudjo, victime d’une phlébite et d’une embolie pulmonaire. Elle sera indisponible plusieurs mois, ndlr). Cela nous a vraiment mis un coup derrière la tête, même si le plus important reste qu’elle ait été prise en charge à temps.
Donc le surlendemain, le mercredi, c’était vraiment un match très spécial. En plus à l’aller, nous avions très mal joué (24-23). Juste avant ce match au Havre, on avait un sentiment bizarre, un mélange de fatigue, de nerfs, et on l’a transformé en quelque chose de positif. Pendant le match, on ne pensait qu’à Amélie. On est très proches d’elle, c’est un élément moteur du groupe, elle nous manque beaucoup dans le jeu, mais elle nous apporte autrement. On a besoin d’elle.
Quel sera le mot d’ordre, samedi soir en Autriche ?
Retrouver notre stabilité en défense, notre solidité, qui reste notre point fort. Et mettre nos adversaires en difficulté.
Et pour la fin de saison ?
Il reste encore 3 matches, et quand on est compétitrice, on a envie de tout gagner, même une finale qui est mal engagée. On veut aller chercher cette 3è place (LFH) car on préférerait jouer la Coupe EHF que la Challenge Cup. Et puis la défaite à Metz (1/2 finale retour, Play-Offs) nous reste en travers de la gorge. Cette fin de saison n’est pas évidente à gérer, on bricole un peu. Malgré tout, on arrive à tenir, et cela laisse présager de belles choses pour la saison prochaine, avec les recrues et une équipe au complet.
Samedi 11 Mai
Coupe des Coupes, Finale retour
20h15. Hypo Nö (Aut.) – Issy Paris, Finale retour Coupe des Coupes, Vienne.