L’avant match, par Christophe Maréchal
Qualifié en finale de Coupe de France, Christophe Maréchal n’en n’oublie pas l’objectif premier, le maintien en LFH.
Christophe Maréchal, votre qualification en finale de Coupe de France à Bercy fait-elle du bien au moral ?
Les victoires font toujours du bien ! Surtout qu’en saison régulière, nous n’enregistrons que 3 victoires (3 victoires, 3 nuls, 12 défaites ndlr), plus 1 victoire en Play-Down, et 3 victoires en Coupe de France (face à Nice, Fleury Loiret, Toulon St-Cyr, ndlr), dont celle de vendredi (1/2 finale) face à une équipe double tenante du titre (CDB 33-20 TSCVHB), qui nous était à priori supérieure.
Ce n’est pas un exploit mais aller en finale à Bercy alors que nous sommes derniers en saison régulière, cela fait plaisir notamment pour les joueuses, les supporters encore très présents vendredi soir. Nous sommes un groupe qui travaille beaucoup. Cette victoire vient valider ce fort investissement. Il ne faut surtout pas s’arrêter là, l’objectif principal reste le maintien.
Et ce, dès demain face à Nice, qui vous précède au classement ?
Oui, nous avons conscience de l’importance de ce rendez-vous. Nous sommes et nous devons rester très concentrés pour chacun des matches qu’il nous reste à disputer, en particulier celui de demain.
Quel discours allez-vous tenir à vos joueuses ?
Je ne veux pas qu’elles cogitent. Je veux qu’elles jouent. On essaie de ne pas trop parler de résultats, de ne pas faire de calculs. Il nous reste 4 matches. Sur les 4 matches, 3 victoires peuvent nous permettre de nous maintenir. Une fois que l’on sait cela, il ne sert à rien de calculer. Juste tout faire pour gagner, se concentrer sur le jeu. Faire un résultat à Nice demain est une nécessité. Nice vient de battre Toulon St-Cyr (36-29), ce ne sera pas simple. Mais je crois en mon équipe, nous sommes capable de ramener quelque chose.
Vous venez d’enchaîner 2 victoires (Play-Downs, Coupe de France) pour la 1ère fois cette saison. De bon augure ?
Il me semble que c’est notre meilleure “série“, si je puis dire. J’espère qu’elle ne s’arrêtera pas là. Cela vient valider le travail à l’entraînement, notamment en défense et montée de balle. Cela fait 2 matches de suite que nous nous montrons solides en défense (CDB 27-13 Besançon, CDB 33-20 TSCVHB) et que nous faisons la course en tête. Dans le contexte actuel, c’est quelque chose de très important. Evitons au maximum de courir après le score.
Votre équipe présente un meilleur visage en 2013 que sur la 1ère moitié de saison. Pourquoi ?
Avec les seuls résultats de 2013, c’est vrai que nous serions 6è ou 7è du championnat. Il a fallu un certain temps pour que les choses se mettent en place. Nous avons beaucoup de jeunes joueuses, qui commencent à bien s’exprimer, à prendre leurs responsabilités. Je pense par exemple à Marie François (19 ans), qui vient de signer son 1er contrat pro, Laurine Daquin (22 ans). Et puis il y a Martina Skolkova, qui revient à son meilleur niveau après sa blessure au genou (ligaments croisés). Quand le travail paie, les résultats suivent, en espérant que cela dure jusqu’au bout.
Lina Krhlikar et ses coéquipières du CDB s’apprêtent à affronter Nice pour la 4è fois cette saison. Pour le match le plus important ?
Que vous inspire votre adversaire de demain, l’OGC Nice ?
Une belle équipe, avec la Croate Maida Arslanagic en “métronome“. Quand elle est en forme, cela se ressent au tableau d’affichage (3è meilleure buteuse de LFH, 103 buts en saison régulière). Je dis cela mais je voyais tout à l’heure que sur les derniers matches, 5 de leurs joueuses ont inscrit 5 buts au moins. Elles ont une gardienne expérimentée, internationale suédoise (Cécilia Grubbström).
Leur pivot espagnole Elizabeth Chavez est selon moi l’une des meilleures du championnat. Un grand gabarit (1m92) qui est dure à prendre. Ce sera à nous de bien défendre, sur les mêmes bases que face à Besançon (27-13) et prendre le moins de buts possible (Dijon est la 5è meilleure défense de LFH en saison régulière, et 10è attaque ndlr).
Comment l’entraîneur que vous êtes vit-il cette fin de saison ? Est-ce usant psychologiquement ?
J’ai déjà connu cela avec Fleury et à Dijon, la plupart des joueuses également ont déjà connu cette situation l’an dernier. Ce qui n’est pas le cas de tous nos adversaires. Alors certes, ce n’est jamais agréable mais j’espère que cette “expérience“ jouera en notre faveur, qu’elle nous servira pour gérer les tensions et les moments clés.
Cela fait un certain temps que je suis entraineur, et c’est aussi dans ce type de matches, de challenges que notre métier prend son sens. La mise en place tactique, chercher à tirer le meilleur de son équipe, etc. Alors oui, jouer le maintien c’est usant, éprouvant mais dès l’instant où j’ai toujours la passion, la boule au ventre pour apporter quelque chose, c’est que j’ai toujours la flamme et que j’aime ce métier.
Vous êtes à ce jour, le seul entraîneur français à avoir remporté une Coupe des Coupes (en 2003 avec Besançon et le quadruplé magique Championnat, Coupe de France, Coupe de la Ligue, Coupe d’Europe). Juste un mot sur Issy Paris (Coupe des Coupes) et Metz (Coupes EHF) qui s’apprêtent à disputer une finale historique ?
Je me réjouis pour eux. 10 ans, c’est long… Je suis content qu’un club français, même 2 aient à nouveau l’occasion de remporter une finale. Je suis très heureux pour Metz qui tient enfin sa finale, heureux pour le travail accompli depuis des années par son Président Thierry Weizman. Cela concrétise et valide le travail du meilleur club français actuellement. Issy Paris réalise également un incroyable parcours. N’oublions pas que les équipes qui débutent la Ligue des Champions sont ensuite reversées en C2, c’est une compétition très relevée. Bonne chance à eux pour la finale.