LBE (Besançon) – Alice Lévêque annonce sa retraite sportive

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Une blessure à la cheville, et l’épidémie COVID-19 ont empêché Alice Lévêque de terminer sa carrière sportive à la hauteur de ce qu’elle a apporté au handball féminin français ces dernières années. A 31 ans, et après plus de dix ans à sillonner les parquets de la Ligue Féminine de Handball, l’ex-internationale tricolore (45 sélections), a annoncé sa retraite sportive dans un long message publié sur sa page Facebook. Entretien avec la buteuse bisontine, qui aura également porté les couleurs de Dijon, Mios et Metz au plus haut niveau du handball féminin français. 

 

« Avant le début de cette saison, je m’étais dit que c’était la dernière« , la décision était prise, Alice Lévêque prendrait sa retraite sportive à l’issue de l’exercice 2019-2020. Mais la Bisontine n’avait pas prévu de ne pas pouvoir faire ses adieux au public de son club de coeur, après plus de dix saisons à défendre les couleurs de l’ESBF. « C’est difficile de terminer dans ce contexte. J’avais pas mal d’objectifs cette saison… sur la transmission d’expérience, prendre un maximum de plaisir… et avec la blessure et l’épidémie, c’est forcément difficile à vivre. ». Opérée de la cheville, la capitaine de l’ESBF n’a pas pu disputer la première partie de la saison en Ligue Butagaz Energie, et préparait son retour pour les phases finales, « J’étais en train de terminer ma rééducation à Capbreton lors de l’annonce du confinement, et j’étais censée reprendre les entraînements à mon retour… J’ai l’impression d’avoir eu l’herbe coupée sous les pieds, l’impression qu’on m’a enlevé quelque chose de beau à vivre.« . Une fin de carrière qu’elle aurait souhaitée différente, mais qui n’enlève rien à la richesse de ses nombreuses saisons passées au sein de l’élite. 

 

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Difficile d’isoler un souvenir précis pour la native du Grand Est, qui en a tellement connu pendant sa carrière, « Je retiens une sorte de ressenti général. Une richesse dans la rencontre des gens tout au long de ma carrière. Je suis beaucoup portée sur l’humain, et les rencontres que j’ai pu faire pendant toutes ces années resteront gravées.« . Parmi ces moments forts, ceux passés à Besançon occupent une place particulière, « Je suis arrivée très jeune à Besançon, j’ai commencé ma formation dans ce club, et c’est ici que j’ai posé les bases de ma carrière. » explique Alice Lévêque, qui ne cache pas son attachement à une structure que l’on pourrait définir comme une deuxième famille pour la canonnière bisontine, « J’ai eu la chance d’évoluer dans d’autres clubs, mais à Besançon j’étais chez moi. C’est mon club de coeur ! Je n’aurais pas pu terminer ma carrière ailleurs…« . Partie à deux reprises pour poursuivre son apprentissage loin de ses bases, elle s’est imposée comme l’une des meilleures joueuses françaises à son poste. Vainqueur de la Challenge Cup en 2015 avec Mios, championne de France avec Metz en 2016, Alice Lévêque s’est construit un joli palmarès avant de revenir dans le Doubs. « A Metz, c’était hyper riche d’enseignements de jouer avec de nombreuses internationales françaises et étrangères. Même si il y a eu des passages difficiles, c’est une expérience qui m’a permis d’évoluer.« . 

 

De retour à Besançon en 2016, Alice Lévêque a contribué au retour au premier plan de la formation bisontine, emmenée par Raphaëlle Tervel, avec qui elle avait joué au début de sa carrière. « Revenir à Besançon pour y terminer ma carrière était une évidence. Je me retrouve dans les valeurs bisontines, et la présence de Raphaëlle, avec qui j’avais joué, était forcément un plus.« . De retour dans les hauteurs du championnat, l’ESBF est parvenu à retrouver le chemin de l’Europe, bien aidé par sa capitaine dévouée, « C’était incroyable. Je pense que certains avaient perdu l’espoir que le club puisse retrouver l’Europe un jour, et c’était juste énorme de pouvoir revivre ça ici. La saison dernière nous avons vraiment réalisé un beau parcours en Coupe EHF, et nous avons vécu des moments très forts avec cette équipe. Je suis contente d’avoir permis au public de revivre l’ambiance européenne au Palais des Sports.« . Des moments intenses, qui vont forcément lui manquer, « Le vestiaire, la vie de groupe, et puis l’adrénaline du terrain… Marquer un but, faire une passe décisive, lever le poing, l’ambiance de la salle… ça provoque des sensations qu’on ne retrouve nulle part ailleurs…« .  

 

Alice Lévêque équipe de France

 

Une carrière riche en club, ponctuée par plus de 40 sélections avec l’équipe de France. Une carrière internationale débutée en 2009, à seulement 20 ans, dont la première sélection a eu lieu à… Mulhouse sa ville natale. « C’était en 2009, j’avais tout juste 20 ans, et c’était à Mulhouse, juste à côté de chez moi. Toute ma famille était présente, j’étais hyper fière, hyper heureuse de porter ce maillot, de chanter la marseillaise. Mais j’étais très stressée aussi, j’étais jeune par rapport aux autres (rire). C’est un moment incroyable dans une carrière, je rêvais de ça depuis l’âge de 8 ans… » se remémore Alice Lévêque

 

Et l’après ? Titulaire d’un diplôme de kinésithérapeute et dans la nutrition sportive, Alice Lévêque a bien anticipé sa reconversion, « J’ai un diplôme de kiné, et dans la nutrition du sport, et je suis actuellement en train de me former dans la micro-nutrition. J’ai principalement envie de développer mon activité dans l’accompagnement nutritionnel, et de compléter avec de la kiné. Maintenant je ne sais pas encore quelle forme donner à mon projet, je suis en phase de réflexion.« . Mais avant de se lancer dans cette nouvelle aventure, l’intéressée va « d’abord profiter des moments que je vais avoir pour moi, et je ferai mûrir mes idées progressivement.« . 

 

Pour clôturer, Alice Lévêque a tenu à adresser un message à toutes les personnes qui l’ont accompagné pendant sa carrière, « Je veux vraiment remercier toutes les personnes qui m’ont accompagné pendant ma carrière, qui ont contribué à ma formation, que j’ai pu croiser ces dernières années. Mes entraîneurs, mes co-équipières, et surtout ma famille, mes amis, qui ont été essentiels… J‘ai vraiment une pensée très forte pour eux !« .

 

Merci Alice et bonne continuation !