LBE (ITW) – Raïssa Dapina : « Sensibiliser ma grand mère qui tient une auberge à Dakar »
(photo : Bertrand Delhomme)
Cette semaine, nous avons pris des nouvelles de Raïssa Dapina (Fleury) qui est actuellement confinée dans le bassin d’Arcachon. L’épidémie, la saison du FLHB, le report du tournoi de qualification olympique, son quotidien… l’internationale sénégalaise s’est confiée. Entretien.
« J’ai de la famille au Sénégal, et on garde le contact. »
Mon petit emploi du temps : généralement j’essaie de me lever entre 9H et 10H et je commence par faire ma séance de sport. Même si le périmètre est limité, j’ai de l’espace devant chez moi pour faire un peu de fractionné, et j’ai du matériel de musculation à ma disposition donc ça c’est cool. Après j’ai une deuxième activité en parallèle du handball, je vends des produits bio via les réseaux sociaux. Et j’ai en ce moment plus de temps pour suivre des formations, développer mon activité, et c’est un des points positifs. Et puis je prends des nouvelles de mes proches, par visio, par téléphone… J’ai de la famille au Sénégal, et on garde le contact. Je suis confinée dans le bassin d’Arcachon, et on a la chance d’avoir du beau temps ces derniers temps, j’ai une petite terrasse pour pouvoir m’aérer et prendre le soleil, donc je ne vais pas me plaindre.
« Je n’imaginais pas encore la gravité de la situation »
Les événements se sont enchainés très rapidement. Avant le premier discours du Président, Nous avions eu une réunion avec les dirigeants, pour nous annoncer que la saison était suspendue. Mais nous ne savions pas trop pour combien de temps. Je n’imaginais pas encore la gravité de la situation, mais une amie à moi est infirmière à Nancy dans le Grand Est, et elle m’a rapidement fait ouvrir les yeux. Je limite toutes mes sorties, je fais des grosses courses pour éviter les allers retours aux magasins. Cette épidémie touche tout le monde, et je pense qu’on doit vraiment tous faire attention.
« Je retiens que du positif de notre saison »
Nous avons réalisé une très bonne première partie de saison, qui nous a permis d’enclencher une belle dynamique. Je retiens que du positif de notre saison, même si ce serait dommage de ne pas pouvoir la clôturer. Nous nous sommes battues pour grimper sur cette troisième place, malgré les pépins physiques qui commençaient à toucher l’effectif. J’espère que nous serons capables de rééditer ces performances pour la suite. Nous avons un groupe restreint et nous nous sommes appuyées beaucoup sur les mêmes joueuses. Les organismes ont été sollicités, et nous avons fait preuve d’une grande solidarité entre nous. Le collectif a été très important dans notre réussite, avec une bonne ambiance aux entraînements, et beaucoup de solidarité pendant les matchs.
« L’effectif sera stable pour la saison prochaine »
Ce qui est positif, c’est que l’effectif sera stable pour la saison prochaine. Même si Bruna s’en va, notre effectif sera quasiment identique, avec les apports de nouvelles joueuses comme Doungou Camara et puis l’arrière polonaise. J’espère que ça va offrir plus de rotations, pour nous permettre d’atteindre nos objectifs. Nous serons forcément plus attendues la saison prochaine, à nous de nous adapter au mieux.
« Prendre son mal en patience. »
Le report des qualifications pour les Jeux Olympique était inévitable, et aujourd’hui ce qui est compliqué c’est de ne pas savoir la date de report de ce tournoi. Le virus vient d’arriver dans les pays africains, et on ne sait pas comment la situation va évoluer. Nous avons la Coupe d’Afrique en décembre prochain, et je ne sais pas si la compétition va pouvoir se tenir. On attend d’avoir des nouvelles pour les prochaines échéances avec la sélection, ça va être encore long je pense, mais il faut prendre son mal en patience.
« Sensibiliser ma grand mère qui tient une auberge à Dakar »
Nous essayons vraiment de protéger ma grand mère, qui a 84 ans et qui tient une auberge à Dakar au Sénégal. Il y a beaucoup de monde dans cette ville, et nous essayons de lui dire de faire attention. Les mesures de confinement ne sont pas aussi strictes que chez nous, et les gens vivent beaucoup du commerce, donc c’est compliqué. Par rapport à ce qui se passe en ce moment en France, nous essayons vraiment de les sensibiliser sur la gravité de cette épidémie.
Des nouvelles de Lara Gonzalez (Besançon)