LFH – Allison Pineau : « Faire preuve de patience, et bien construire les choses »
Allison Pineau (arrière du Brest Bretagne) :
Vous n’avez pas pu prendre part à la première étape de la Golden League avec l’équipe de France à cause de votre cheville. Comment allez-vous ?
C’est moyen pour le moment… On met actuellement tout en oeuvre pour que ça aille mieux. Cela va s’améliorer avec le temps, mais ma cheville reste encore fragile et capricieuse. Il faut que je fasse encore attention.
Vous n’avez eu que très peu de repos entre votre retour de Rio et vos débuts avec le Brest Bretagne Handball. Comment s’est déroulée cette transition ?
Le début de saison a été difficile. Nous n’avons pas eu le temps de nous reposer au retour de Rio. Le fait d’arriver dans une nouvelle ville, un nouveau club, cela n’a pas été évident à gérer. Il y a eu beaucoup de sollicitations après les Jeux Olympiques, et le mois de septembre a été très chargé. Maintenant ça va un peu mieux, j’ai eu le temps de prendre mes marques, de m’installer.
Après la défaite contre Nice lors de la J01, le Brest Bretagne Handball est monté en puissance en enchainant les succès. Quel premier bilan tirez-vous de ce début de saison ?
Nous avançons dans la bonne direction. Il ne fallait pas s’attendre à ce que notre jeu soit extraordinaire et parfaitement huilé dès le début de la saison. J’avais déjà dis que la défaite contre Nice nous servirait pour la suite. Ce revers a confirmé le fait que les matchs ne nous seraient pas donnés, et que nous allions devoir nous battre sur chaque ballon, sur chaque rencontre. Nous sommes dans le viseur de pas mal d’équipes, et cette défaite a entrainé une prise de conscience collective de ce qui allait nous attendre cette saison. Le club n’est plus en D2, et la LFH c’est un autre niveau. Avec les ambitions du club, il va falloir faire preuve de patience, et prendre le temps de bien construire les choses.
Quels sont vos première impressions sur l’engouement que suscite le club dans sa région ?
Lorsque l’on est à l’extérieur, on entend beaucoup de choses. J’avais déjà eu écho du fait que le handball féminin était très apprécié dans la région, mais le vivre de l’intérieur c’est encore différent. Je m’attendais à cet engouement, mais c’est vraiment une agréable surprise de voir qu’à chaque match il y a beaucoup de monde dans les tribunes. Le club est parvenu à fédérer beaucoup de monde, des partenaires qui sont très actifs, et c’est important pour l’avenir.
(Photo : S.PILLAUD/FFHandball)
Vous allez être exempt de la J05 avant de retrouver Metz dans ses Arènes lors de la J06. Comment abordez-vous ce choc très attendu ?
C’est un match attendu par beaucoup de monde en effet. Les prochains jours vont être très importants pour nous, afin de préparer les grosses échéances qui arrivent en championnat et en Coupe EHF. Ca va être une quinzaine difficile sur le plan mental et physiologique, et ça va être important de sortir de cette période vivantes et en bonne santé. Le choc contre Metz, aujourd’hui j’ai envie de dire que nous ne sommes pas au même niveau. Metz n’a connu que peu de changements à l’intersaison, et leur point de départ n’a pas été le même que le notre. C’est un collectif qui évolue ensemble depuis longtemps, et puis le match se jouera aux Arènes. Même si ce n’est pas le même contexte, je pense qu’elles auront à coeur de prendre leur revanche par rapport à la Coupe de France de la saison dernière, et de marquer leur territoire. Nous allons faire le maximum pour réaliser la meilleure performance possible, mais aujourd’hui je ne m’attends à ce que nous gagnons. Nous ne sommes pas encore totalement rodées, il y a encore des choses en construction, mais ce qui est certain, c’est que nous allons jouer notre carte à fond. Quelque soit le résultat, le plus important sera le contenu et la manière.
Pour votre retour en France, quel regard portez-vous sur la LFH ?
En 2012 lorsque j’ai quitté Metz, il y avait eu une petite exode avec des départs à l’étranger. Cette saison aussi pas mal de joueuses françaises sont parties, mais ce que je peux remarquer, c’est qu’il y a une vraie homogénéité entre les équipe de LFH. Les écarts se resserrent, et cela donne des rencontres très accrochées.
On ne peut pas vous quitter sans parler de l’épopée de l’équipe de France aux Jeux Olympiques de Rio. Quelles images gardez-vous en tête ?
C’est quelque chose qui a été indescriptible… Une performance qui est rentrée dans l’histoire du sport français, la première médaille olympique du handball féminin… Il y a tellement de superlatifs pour décrire cette aventure, que c’est vraiment compliqué de mesurer l’importance de cette médaille. Nous avons fait tellement de sacrifices, d’efforts dans nos carrières pour y parvenir. C’est un souvenir qui restera à jamais gravé dans nos têtes, nous serons à jamais les premières… J’espère que cela va permettre de décomplexer cette équipe de France pour la suite. Cela nous donne encore plus de motivation pour les prochaines compétitions, et je souhaite que ça permette au handball féminin de continuer à grandir, et d’aller chercher des titres.
Un mot sur le but incroyable inscrit par Cléopatre Darleux hier avec les Bleues face à la Norvège…
Elle a cette folie et ça ne m’étonne pas ! Lorsque l’on fait des jeux à l’entrainement elle est toujours sur le terrain et pas dans ses cages. Elle a cette aisance technique et c’était un peu comme un rêve pour elle (rire). Pour une gardienne il n’y a rien à dire ! Main gauche, main droite, feinte de tir, but… c’est propre en terme de réalisation.