Que sont-elles devenues… avec Isabelle Wendling.
Championne de France à 15 reprises, détentrices de 5 Coupes de France et pas moins de 6 Coupes de la Ligue ainsi qu’une médaille d’or mondiale couronnant notamment 338 sélections avec les Bleues, Isabelle Wendling est une légende du handball tricolore. Retirée des parquets depuis un peu plus de 13 ans, elle est désormais chargée de mission à la région Grand Est auprès des clubs et des athlètes de haut-niveau du territoire lorrain.
Elle connait tous les recoins des Arènes et mieux encore sûrement l’histoire du Metz Handball que bon nombre de supporters ou de suiveurs du club lorrain. Isabelle Wendling, 21 saisons au compteur de l’institution jaune et bleu et seulement « 1 ou 2 matchs manqués à domicile depuis sa retraite sportive » est plus une âme dévouée doublée d’un monument du sport tricolore qu’une sorte de fantôme qui hanterait un peu trop ses anciens lieux d’exercice en repassant de vieilles histoires. Car depuis qu’elle a raccroché ses stabils et après avoir écrit parmi les plus belles pages de son club de cœur, la pivot est désormais chargée de mission à la région Grand Est auprès des clubs et des athlètes de haut-niveau du territoire lorrain, si bien qu’elle continue activement à accompagner les grands phares du sport professionnel. Elle détaille : « Je gère les dossiers des clubs et sportifs de haut niveau du territoire lorrain. C’est un travail de chargé de mission très classique. L’avantage, c’est qu’on est aussi sur le terrain. Ça permet de rester dans le milieu sportif et de voir ce qu’il se passe autour de nous. » Et tandis que le plus grand évènement sportif planétaire approche, ça n’est pas rien. « À l’approche des Jeux, on essaye de soutenir les sportifs au maximum, surtout au niveau financier même si à notre niveau, cela reste marginal. Ils savent en tous cas que la région est derrière eux. Ils savent qu’ils peuvent nous solliciter. » Quand on se souvient de la solidité de la joueuse des deux côtés du terrain, il n’y a rien de plus rassurant quand on peut imaginer l’avoir à ses côtés !
Et c’est assez naturellement que celle qui est toujours membre de l’association de son club est venue à cette nouvelle activité post-carrière sportive. « L’opportunité est tombée pile au bon moment. Lors de mes dernières années, j’étais souvent au club à faire tout un tas de choses. Ça me permettait d’avoir deux activités en même temps. Je m’étais dit que, peut-être, je continuerais dans le club mais cette possibilité de rejoindre la région s’est présentée comme ça. J’ai été contactée par le président de l’époque qui m’a proposé d’intégrer le service des sports » poursuit l’intéressée. « Pour moi c’était une super opportunité car cela m’a permis de rester dans le milieu que j’appréciais et connaissais bien. J’ai arrêté ma carrière en juin et j’ai commencé en septembre. Au début, c’était un peu compliqué forcément car on ne passe pas d’une vie de sportif de haut niveau à une vie “derrière un bureau” comme ça mais cela a été ensuite. »
À une époque où l’idée de double projet était peut-être un peu moins ancrée dans les esprits, la plus capée des Dragonnes avait « pris les choses les unes après les autres ». Un bac en poche puis un DUT technique de commercialisation, elle s’était lancée à fond dans sa pratique sportive. « Après l’obtention de mon diplôme, j’avais cherché un travail qui soit potentiellement conciliable avec la carrière. J’avais 20 ans et même si ça n’était pas aussi compliqué qu’aujourd’hui, déjà là, j’avais senti des freins. Au fil des quelques entretiens que j’ai eus, on m’a fait comprendre que c’était soit le sport ou le travail. J’ai donc mis le travail de côté. » Difficile de dire aujourd’hui que le choix fut mauvais.
Les souvenirs des grandes épopées restent tenaces et dans une carrière aussi riche, il est impossible d’extraire tel ou tel moment. Même si finalement, quelques grandes lignes surgissent : des combats dans la douleur dont on sort vainqueurs, des temps forts olympiques ou mondiaux. Isabelle Wendling : « Il y a tellement de choses qui viennent en tête. Il y a tellement de moments magiques en club et avec les Bleues. C’est trop compliqué (sourires). Mais le titre de championnes du monde, ça a été fort, le fait d’aller aux JO, c’était extra, même s’il n’y a pas eu de médailles. Il y a aussi le titre obtenu au moment où le club a failli disparaître, car on l’emporte avec une équipe qui fait avec ses moyens du moment. »
Le genre de défi qui pourraient plaire aux joueuses d’aujourd’hui, 2e du classement, et qui vont devoir se surpasser pour aller quérir un nouveau titre face à leur meilleur ennemi du moment Brest. La joueuse termine : « C’est bien que le club continue sur sa lancée et progresse. Il a pris une autre dimension par rapport à l’époque où moi je jouais. Mais ça reste la même philosophie. Même si c’est un gros gros club, l’esprit familial reste quand même. Les valeurs perdurent et le public suit. »