Focus – Estelle Nze-Minko, l’une des dernières rescapées à l’étranger
(photo : Bertrand Delhomme)
Le choix de la stabilité
Toulouse, Mios, Nîmes, Nantes, Fleury… avant de s’envoler pour la Hongrie en 2016, Estelle Nze-Minko avait réalisé son petit tour de France, avec des expériences enrichissantes dans plusieurs formations de la LFH. Parmi les 20 joueuses initialement convoquées cette semaine par Olivier Krumbholz pour prendre part au stage de préparation pour l’EHF EURO 2018 avec l’équipe de France, la joueuse de Siofok fait partie des deux dernières à évoluer à l’étranger, avec Amandine Leynaud (Györ). Si certaines ont voulu revenir en France cette saison comme Alexandra Lacrabère (Fleury Loiret), Camille Ayglon Saurina (Nantes) ou bien encore Gnonsiane Niombla (Metz), la question ne s’est pas posée pour Estelle Nze-Minko. « Par rapport à l’argument de l’Euro organisé en France, au contraire personnellement je me sens bien dans mon projet club, et je n’avais pas d’intérêt à revenir en France, dans un nouveau club, une nouvelle dynamique… J’ai préféré rester dans ma stabilité, pour ne pas chambouler mon quotidien qui l’a déjà beaucoup été par le passé« .
(photo : Siofok KC)
Un choix audacieux, assumé
Si au départ le choix de Siofok pouvait interpeller lorsque l’internationale tricolore a quitté le Fleury Loiret Handball en 2016, après avoir disputé la Ligue des Champions, cette décision a très vite pris du sens. « C’est vrai que même moi lorsque je suis arrivée à Siofok, j’avais des doutes, des peurs sur les projets du clubs. C’était tellement ambitieux que cela pouvait paraître irréalisable… Mais au final aujourd’hui j’ai la vraie satisfaction de me dire que je sus partie pour de bonnes raisons. Je suis très heureuse dans ce club, dans ma vie privée et j’ai vraiment trouvé un équilibre.« . Dans le championnat le plus prestigieux sur la scène européenne qui compte notamment une équipe comme Györ, Siofok s’est fait une place parmi les meilleurs, et a pu compter sur l’explosion au plus haut niveau de l’ex nantaise, qui avait notamment marqué les esprits lors de l’EURO 2016 en Suède, qui s’était soldé par une belle médaille de bronze pour les Bleues. Aujourd’hui, en plus d’être une joueuse cadre de son club, Estelle Nze-Minko porte cette saison le brassard de capitaine. Pas commun dans un club hongrois pour une joueuse étrangère, « j’ai été très étonnée d’abord lorsqu’on ce rôle m’a été attribué. Mais j’ai été très heureuse, presque émue de me voir confier ce rôle. Je n’ai jamais forcément rêvé d’être capitaine, ce n’était pas une ambition, mais à Siofok c’est différent. C’est vraiment un club qui est particulier pour moi, et je suis très reconnaissante d’être la capitaine de mon équipe« .
Un regard avisé sur la LFH
Estelle Nze-Minko entame sa troisième saison en Hongrie sous les couleurs de Siofok, mais garde un oeil avisé sur le championnat français qui lui a permis de faire ses armes dans le monde professionnel. « Il y a la construction de gros clubs qui viennent concurrencer encore un peu plus Metz, qui gagne presque tout depuis plusieurs années. Le nombre d’équipes a évolué et c’est une très bonne chose pour l’exposition du championnat, avec également les arrivées de nouveaux visages, de nouveaux clubs. C’est un championnat très intéressant, je suis curieuse de voir comment cette saison va évoluer. Le championnat hongrois est le meilleur dans les rankings, mais je pense que la LFH est le plus technique. Si on doit faire ressortir les trois meilleures championnats, je dirai que le Danois est le plus rapide, le Hongrois est le plus agressif, et le Français et certainement un bon mix entre les trois. ».
(photo : FFHandball/S.PILLAUD)
L’Euro dans la tête
Exilée en Hongrie, l’EHF EURO 2018 va forcément avoir une saveur particulière pour Estelle Nze-Minko, qui pourrait retrouver sa région d’origine en cas de qualification des Bleues pour le tour principal à Nantes. « De base, jouer une compétition à la maison c’est quelque chose d’extraordinaire, et en plus de cela je suis Nantaise, et pouvoir jouer le tour principal chez moi ce serait… j’ai du mal à poser des mots sur ça… Ce sera forcément très fort pour moi.« . Lorsque l’on évoque la pression que peut représenter une compétition comme l’Euro à venir, « pour beaucoup d’entres nous ce sera notre première compétition disputée en France, et une compétition à la maison implique beaucoup de choses. Nous aurons le public derrière nous, ce sera une force, mais c’est difficile à appréhender. Nous allons être beaucoup plus sollicitées, et il faudra parvenir à gérer tous ces paramètres. Nous avons réalisé notre meilleure compétition il y a un an pour aborder cet Euro dans les meilleures conditions possibles, à nous de faire le travail maintenant ». Le message est passé, merci Estelle !