Focus – Blandine Dancette : « Je suis comblée d’avoir terminé ma carrière de cette manière. »
Blandine Dancette et Camille Ayglon Saurina avec le Trophée de l’European League 2021 (photo : Bertrand Delhomme)
Figure emblématique du handball féminin français, Blandine Dancette a pris sa retraite sportive à l’issue de la saison 2020-21. Un dernier exercice qui a amené la native de Saint Étienne sur le toit de l’Europe avec Nantes – vainqueur de l’European League – et au sommet du handball international avec l’or olympique décroché à Tokyo avec les Bleues. Un finish en apothéose, qui est venu clôturer une page de son histoire, « Finir ma carrière de cette manière, je ne pouvais pas rêver mieux » évoque l’intéressée, avant d’ajouter « Gagner une coupe d’Europe avec les Neptunes, et puis faire partie de l’aventure olympique et ramener l’or, c’était au-delà de mes espérances. Je suis comblée d’avoir terminé de cette manière.« .
Après un été 2021 riche en émotions et éprouvant, Blandine Dancette s’est donc tournée vers de nouveaux horizons, de nouveaux challenges, avec une reconversion au sein du groupe Réalités – partenaire majeur des Neptunes de Nanteset dont le PDG Yoann Choin-Joubert est devenu président du club également – qui avait été anticipée plusieurs mois avant la fin de sa carrière, « J’ai continué de faire des études pendant ma carrière, et j’avais intensifié cela pendant mes dernières années pour préparer les choses avant la fin. Je n’étais pas stressée d’arrêter, et j’étais prête pour cela. Quand le groupe Réalités est arrivé au mois de janvier (2021), son Président, Yoann Choin-Joubert nous a fait visiter les locaux et nous a présenté le fonctionnement de son entreprise, je me suis reconnue dans son discours et dans cette structure, et j’ai pris contact avec eux en février pour travailler sur ma reconversion.« . Le contact engagé, sous la houlette de son Président, Blandine Dancette a rencontré différents interlocuteurs du groupe Réalités, qui lui ont permis de trouver le secteur qui l’intéressait et collait à son profil, « Je suis plus dans le secteur de « l’usage ». J’ai rencontré des directeurs des différentes filiales, et cela m’a permis d’affiner mes envies. J’ai laissé mon CV, et quand il y a eu un poste de disponible qui correspondait à mes attentes, ils m’ont contactée. Ça s’est passé pendant les Jeux, et même si ils m’ont laissé un peu de temps, ils avaient besoin de savoir si j’étais toujours intéressée car il avait un besoin à court therme. J’ai rencontré la direction d’une des filiales du groupe en septembre, et j’ai attaqué début octobre. ». Le titre olympique à peine digéré, Blandine Dancette a donc pris ses nouvelles fonctions au sein du groupe Réalités, loin des parquets, « j’officie dans la « maitrise d’usage », je suis chargée d’exploitation et je travaille depuis le mois d’octobre pour une filiale qui s’appelle MedCorner City, qui a pour but de créer et d’exploiter des Pôles santé pluridisciplinaires. En parallèle, je travaille également sur l’exploitation d’un espace de bureaux partagés suite à la réhabilitation de l’ancien siège du groupe.« .
(photo : S.Pillaud)
Un emploi du temps bien chargé, qui n’a pas laissé le temps à l’ex nantaise de tergiverser, « J’ai très bien vécu cette transition. J’étais prête pour cela et je l’avais tellement bien préparée que ça ne m’a pas fait bizarre. Comme tout le monde, j’étais très fatiguée à la sortie des Jeux. J’ai eu un peu de temps pour souffler avant de prendre mes nouvelles fonctions, et je suis très contente aujourd’hui d’aller encourager les filles depuis les tribunes ou derrière ma télévision.« . Si les nouvelles fonctions de Blandine Dancette sont éloignées du cercle sportif, la passionnée du petit ballon rond garde un lien étroit avec son sport de toujours et son club, avec également un rôle auprès des jeunes joueuses pensionnaires du centre de formation des Neptunes. « J’avais envie de mettre mon expérience au service des jeunes joueuses. Je ne prends pas beaucoup de place dans ce rôle, mais j’essaie d’aider et d’accompagner ces jeunes. J’ai eu une carrière plutôt bien, et elles peuvent s’appuyer sur moi pour construire leur propre carrière. Je suis là pour les accompagner pour qu’elles arrivent à mener à bien tous leurs projets, sportifs et scolaires. Elles sont souvent loin de leurs parents, et si elles ont besoin, je suis là pour elles.« . Un rôle qui tient à coeur à la joueuse qui a été formée à Nîmes, et qui a toujours aimé transmettre aux plus jeunes pendant sa carrière. « J’ai tellement vécu dans le milieu du handball, j’ai tellement aimé faire ce métier passionnant. J’ai eu de la chance en tant que sportive professionnelle de pouvoir vivre de ma passion. J’aime toujours cet environnement et je n’avais pas envie de m’en éloigner trop. Maintenant, je ne voulais pas non plus travailler dans le club. Je voulais me faire une expérience dans un autre milieu. Je ne sais pas de quoi sera fait demain, mais aujourd’hui j’ai trouvé un équilibre entre ma passion et ma vie professionnelle.« .
(photo : Icon Sport)
Championne Olympique (2021), championne du Monde (2019), Blandine Dancette a laissé une empreinte dans l’histoire de l’équipe de France. « Lorsque l’on est sélectionnée pour la première fois et qu’on enfile le maillot bleu, blanc, rouge et qu’on chante la marseillaise, c’est énormément d’émotions. Cela a été une grande fierté de faire partie de cette équipe, j’ai essayé de toujours tout donner pour les Bleues et je réalise la chance que j’ai eu de vivre toutes ces aventures. Les jeunes qui arrivent ont beaucoup de qualités et cette équipe est bien partie pour performer pendant encore longtemps. Il y a une vraie stabilité dans ce groupe, avec un vrai équilibre entre les cadres et les plus jeunes, et les filles se sont vraiment imprégnées du projet. Elles avancent dans le même sens avec le staff. C’était plaisant d’avoir été à l’intérieur du groupe, et c’est plaisant maintenant de les voir évoluer de l’extérieur.« .
Très occupée par ses nouvelles activités professionnelles, Blandine Dancette ne s’est pas engagée dans une équipe amateur malgré les sollicitations. L’envie ne manque pas, mais le désir de profiter des week-end en famille a pris le dessus, même si le manque de sport se fait parfois ressentir. « Avant je n’avais pas besoin de m’organiser pour faire du sport, aujourd’hui c’est plus compliqué de trouver des créneaux. C’est quelque chose qui n’est pas si facile (rires). Pour l’instant je fais des footings et je m’entretiens au niveau musculaire. J’ai fait un peu de tennis, et je vais essayer d’aller nager un peu, mais ce n’est pas évident quand on a des journées de travail complètes. Je ne dis pas que je ne retournerai pas un jour sur les parquets de handball, mais j’avais envie de garder mes weekends pour profiter de ma familles. Mais je ne m’interdis rien, c’est possible que ça me titille un peu… ».
Merci Blandine.
B.D
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