Attention, choc au sommet

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Nina Kanto, Marta Lopez bientôt face à face pour un duel au sommet. 

Fred Bougeant, Sandor Rac, quel est votre état d’esprit à l’approche de ce choc de LFH ?

Fred Bougeant. Je sens mon groupe plutôt bien, serein. Nous avons 11 matches à jouer d’ici le 7 février, nous ne sommes pas omnibulés par celui de mercredi. L’environnement fait qu’il y a une attente autour de cette rencontre, le championnat à besoin de “classicos“. Les 2 équipes vont essayer de sortir un bon match mais cela reste compliqué vu le calendrier. Ce n’est pas cette semaine que se jouera le titre. 

Sandor Rac. Mercredi, on ne sera pas prêts comme on peut l’être généralement. Nous n’avons pas eu le temps de bien nous préparer. Fleury connaît de toute façon le même problème que nous. Au niveau de la qualité du jeu, je ne pense pas que ce soit un super match. On verra ce qu’il va se passer. 

Que vous inspire votre adversaire ?

F.B. Metz est une équipe qui peut, sans problème, jouer à 14 sans que leur niveau de jeu baisse. Leur effectif est de qualité. Si je devais isoler une joueuse, je dirais peut-être Paule Baudouin que j’ai eu au Havre et qui fait partie de ces joueuses qui peuvent faire changer le cours d’un match à elles toute seule.

S.R. Fleury une équipe très complète. Karolina Siodmiak (Pol.) a fait forte impression face à la France. Elles ont beaucoup d’internationales, dont plusieurs en équipe de France. Un collectif de 15-16 joueuses, avec certains postes qui sont triplés. L’équipe a peu bougé depuis l’an dernier, c’est stable, solide, avec plus d’expérience que nous. Metz est une équipe jeune mais nous ne doutons pas pour autant. La confiance en nous, c’est ce qui doit faire notre force. 

Metz HB LFH Ligue des Champions

Les Dragonnes de Metz, déterminées à décrocher une 11è victoire d’affilée en championnat. 

Mettez-vous en place une préparation spéciale ?

S.R Non… En fait, on n’a pas trop le temps de se préparer. Nous jouons à Besançon (vendredi, ndlr) puis mercredi à Fleury. On part la veille, donc mardi. pas besoin de grand discours pour motiver mes joueuses, elles se motivent toutes seules. A Metz, on veut tout jouer à fond, on ne calcule pas. 

Mais il n’y a pas que Fleury dont nous devons nous méfier, j’insiste là-dessus. Le championnat est très dense, la concurrence en LFH est de plus en plus large. Issy Paris, nous avons gagné de peu chez elles (20-23, J7). Nîmes va récupérer 3 joueuses importantes, Le Havre est une belle équipe, Toulon St-Cyr n’a pas encore donné sa pleine mesure, sans oublier l’UMB-B, Nice. Chaque match est toujours compliqué.

F.B. Il n’y a pas que 2 “grosses équipes“ dans ce championnat. Il faudra vraiment suivre Issy Paris. Le Havre est toujours compliqué à jouer, Toulon St-Cyr va se rebeller, Nîmes aussi. Je ne crois pas que le championnat se joue mercredi. La saison est encore longue. On sait que l’on va tous se recroiser à un moment. Nous, ce qui nous intéresse avant tout, ce sont les 2 premières places. On veut continuer à bien travailler pour faire un mois de janvier solide. L’an dernier, nous avons perdu énormément de temps à cette période. 

A l’aller, le 22 septembre 2013, c’est Metz qui l’avait emporté de 7 buts. 

S.R. Ce match aller (Metz 34-27 Fleury, J4) était très important pour nous, nous voulions rester invaincus. Et aux Arènes, le public nous a aidés. 

F.B.  Nous étions à +3 au bout de 20 minutes, puis dans l’incapacité de faire durer le plaisir. Physiquement et mentalement, nous n’avons pas suivi. C’était notre 4è match en une semaine (Tournoi qualification C1, 14-15/09, Fleury Loiret 29/28 Nice 18/09 puis Metz-Fleury Loiret le 22/09, ndlr), cela devenait très compliqué niveau énergie. Il y avait la déception de l’élimination en C1, que nous avons mis une semaine à évacuer. C’est la seule semaine où nous avons perdu. 

Fleury Loiret LFH

Les Panthères de Fleury veulent être les premières à faire chuter le leader Metz. 

Vous êtes engagé dans la même Coupe d’Europe (C2). Que pensez-vous du tirage des 1/8è de finale ?

S.R. On n’a pas été très gâtés, avec un long déplacement en Russie… Zvezda Zvenigorod a terminé 4è de son championnat mais joue très souvent la C1. Beaucoup de joueuses jouent en équipe nationale de Russie. Ce ne sera pas simple, mais on essaiera d’aller le plus loin possible comme d’habitude.

F.B. On joue Veszprem (Hongrie) qui est un club partenaire de Györ, sorte de “centre de formation“ du champion d’Europe, avec de jeunes talents. Veszprem a fait la demande de jouer les 2 rencontres en France. Je ne suis pas très fan en général mais nous avons accepté, exceptionnellement. Avant la Coupe de la Ligue et après un mois de janvier intense, cela nous fera 3 matches à domicile (2 en Coupe d’Europe, Le Havre en championnat). C’est un bon compromis pour les filles, à qui j’ai demandé de vite reprendre après les fêtes.

Tomber face à face en Coupe d’Europe, ce serait un “bon tirage“ ?

F.B. Personnellement je crois qu’il est préférable de jouer Metz lors des tours qualificatifs, plutôt qu’en finale. Comme en Coupe de la Ligue l’an dernier, nous les battons d’un but en 1/4 de finale, pas sûr qu’il en ait été de même en finale. Nous ne faisons pas de complexe d’infériorité face à Metz et s’il faut les jouer en Coupe, nous jouerons le coup à fond. 

S.R. Notre défaite en Coupe de la Ligue a été rageante, d’autant que le lendemain Fleury a perdu de 10 buts face à Nîmes (34-24). En Coupe d’Europe, comme en Coupe de France ou en Coupe de la Ligue, nous pouvons nous croiser n’importe quand. Je n’ai pas trop envie tout de suite. Par contre, on aurait bien aimé tirer leur adversaire en Coupe d’Europe (sourires). 

Gnonsiane Niombla LFH Fleury Metz, défense de Paule Baudouin, Metz Handball

4 internationales, Mondialistes sur cette photo. Elles seront 17 sur le terrain ce soir dans ce choc au sommet. 

Quelles relations entretenez-vous en dehors des parquets ?

S.R. On s’entend bien, nous avons de bonnes relations. Je m’entends bien avec tous les coaches de LFH. On sait faire la part des choses entre le terrain et le privé. Adversaires sur le terrain mais pas dans la vie (sourires). 

F.B. Je n’ai aucun problème avec Sandor. Nous n’avons pas forcément la même façon de travailler donc j’échange moins avec lui qu’avec d’autres entraîneurs mais il reste une personne que j’apprécie.

Quel est votre objectif en 2014 ?
F.B. Tout jouer à bloc. Pour Fleury, il s’agit de gagner le 1er titre dans l’histoire du club. Ce ne serait pas très intelligent de choisir ou miser sur telle ou telle compétition. Pour que le projet de Fleury soit plus exposé, qu’on parle de nous comme d’un “grand club“, avec de “grandes joueuses“, cela passe par des titres. Nous sommes très centrés sur nous et sur ce que nous devons faire.

S.R. On donne tout, c’est notre façon de joueur. On ne veut faire l’impasse sur aucun match. Pour l’instant, on est invaincu, on va essayer de le rester le plus longtemps possible. L’an dernier en saison régulière, on avait perdu un match au Havre. Mais le championnat est tellement dense, qu’il peut aussi nous arriver de perdre, même si on va tout faire pour gagner.

Championnat, Coupe d’Europe, Coupe de France, Coupe de la Ligue, on joue toujours tout à fond. L’an dernier, cela aurait pu nous jouer des tours, car avec 3 finales au mois de mai, on aurait pu tout perdre. Mais nous voulons toujours tout donner. 

Bon match à tous les deux ce soir, et souhaitez-vous ajouter quelque chose ?

F.B. Je tiens à souhaiter une bonne année à tout le monde, des salles pleines et des beaux matches !

S.R. Meilleurs voeux aux lecteurs, aux joueuses et à tous ceux qui suivent le handball féminin.