Focus – Valentin Porte : « un joli clin d’oeil que peut me faire le club de Chambray
(photo : Icon Sport)
Champion d’Europe, champion du Monde, champion Olympique, Valentin Porte a tout gagné avec l’équipe de France ces dernières années. Un palmarès XXL pour le joueur du Montpellier Handball, qui endosse depuis plusieurs saisons le rôle de « parrain » du Chambray Touraine Handball. Malgré un planning chargé, l’international français qui a débuté le handball à Toury dans le Centre Val-Val de Loire, garde un oeil avisé sur l’actualité et les résultats du CTHB, qui dispute cette saison la première campagne européenne de son histoire. Son rôle, l’évolution du club chambraisien, le handball féminin français, son actualité… Valentin Porte a pris le temps de répondre à nos questions dans l’entretien de la semaine.
Peux-tu nous parler de la relation que tu entretiens depuis plusieurs années avec le Chambray Touraine Handball…
Cela fait quelques années que je suis le « parrain » du Chambray Touraine Handball, et avant d’être un rôle officiel, cela reste un joli clin d’oeil que peut me faire ce club. Ça me permet de garder une attache avec ma région d’origine, je connais encore du monde au CTHB, et c’est un vrai plaisir d’occuper ce rôle. J’essaie de suivre au maximum leur parcours en championnat et en coupe d’Europe, même si ce n’est pas toujours simple avec mon planning très chargé. J’ai l’occasion d’échanger de temps en temps avec Guillaume Marquès, et puis j’ai des amis qui vont régulièrement voir leurs matchs, et ils peuvent me faire de petits debriefs.
Tu as tout gagné avec l’équipe de France, tu as gagné la Ligue des Champions avec Montpellier. Le CTHB peut compter sur ton image pour rayonner…
Quand j’ai accepté ce rôle, je ne pensais pas du tout à cela. Ça m’a fait plaisir et j’ai trouvé cette proposition très sympathique et c’est une certaine fierté. Si mon image peut aider le club tant mieux, mais sur le coup je n’ai pas pensé à cela quand je me suis lancé dans cette aventure.
Quel regard portes-tu sur l’évolution du CTHB, qui dispute cette année sa première campagne européenne ?
Pour suivre le club depuis quelques années, j’ai l’impression que la progression est linéaire. Chambray est monté en première division en 2016, et s’est installé depuis dans la première partie du classement de la LFH. Ils ont été intelligents dans la construction de leur collectif, avec de jeunes joueuses talentueuses et des filles expérimentées comme Jovana Stoiljkovic et Alexandra Lacrabère. L’équipe a décoché une magnifique qualification européenne la saison dernière, et cette année le club découvre un nouvel univers. Au-delà des résultats, je suis certain qu’elles ont pris une vraie bouffée d’oxygène avec cette expérience en European League, et cela va faire grandir la structure dans son ensemble. Elles sont sorties de leur « cocon », et ça forge de jouer de nouvelles équipes, d’évoluer dans des salles à l’étranger. C’est une étape forte dans l’histoire du club, et ça vient confirmer la progression de ces dernières années. Maintenant le plus dur reste à venir, il va falloir s’installer dans la continuité. Je ne veux pas parler à la place des Présidents, mais je pense que l’objectif principal de cette saison est de pérenniser le classement en LBE en essayant d’aller chercher toujours un peu plus haut.
On voit aujourd’hui les clubs féminins français performer sur la scène européenne en Ligue des Champions et en European League. Le niveau du championnat a bien évolué ces dernières années, quel est ton regard sur cela ?
J’ai l’impression que le championnat féminin est en train de vivre ce que nous avons vécu il y a quelques années dans le championnat masculin. Les clubs se sont structurés, est le niveau de la Ligue est de plus en plus homogène. Avant il y avait Metz qui écrasait la concurrence, un peu comme le faisait Montpellier à l’époque, et on a pu voir l’émergence de nouveaux clubs comme Brest qui est arrivé avec un très beau projet. On peut voir un vrai duel avec Metz, et c’est très bien pour le développement du handball féminin. Et puis il y a aussi des clubs comme Nantes, Paris qui ont de beaux projets. J’ai une petite pensée pour Guillaume Saurina qui est à la tête de la formation nantaise, et qui amène aussi son expérience du handball masculin. Il y a aussi des formations à plus petit budget qui arrivent à se faire une place, comme Chambray, ou Bourg de Péage qui réalise une très belle saison. Je suis ami avec Manon Houette et elles font une saison magnifique. Cette homogénéité offre toujours plus de spectacle et c’est top.
Les équipes de France brillent sur la scène internationale avec de nombreuses médailles glanées ces derniers années. C’est une fierté de contribuer au rayonnement de notre sport ?
Évidemment que nous sommes là pour performer et gagner des titres, mais nous sommes aussi là pour faire rayonner notre sport et prêcher la bonne parole du handball. Je suis hyper heureux quand je sors d’un match et que je croise une personne qui est venue à la salle pour la première fois, et qui me partage son enthousiasme. Mais aussi quand les sponsors s’engagent de plus en plus parce qu’ils aiment l’image dégagée par notre sport. Que nos équipes de France performent c’est génial, tous les Français sont fiers quand il y a une nouvelle médaille de gagnée chez les filles ou les garçons.
De ton côté, comment s’est déroulé le retour de l’Euro, qui s’est clôturé par une quatrième place…
Le retour de l’Euro s’est fait rapidement et ce n’est pas simple d’évacuer la frustration de cette quatrième place. Je ne peux être que fier de cette équipe de France, de ce que nous avons montré pendant cette compétition, mais c’est frustrant d’avoir échoué si près du but. Je ne parle pas d’une défaite de dix buts en 1/2 finale, mais ça c’est joué sur un tir pour aller chercher les prolongations face au futur champion d’Europe. J’ai rapidement repris l’entraînement avec Montpellier, et ce n’est pas simple de switcher, mais il faut le faire. Nous ne sommes pas au mieux en championnat avec le MHB, et nous devons nous remettre au boulot deux fois plus pour nous sortir de cette situation délicate. Nous avons eu de bons résultats en Ligue des Champions, mais je ne te cache pas que l’objectif principal est de remettre à flot Montpellier en championnat.
Merci Valentin
B.D