ITW – Beatriz Escribano (Nantes) : « Garder la tête froide »

Escribano-Nantes

(photo : Denis Valence / Surf’Up Prod)

 

1/4 de finaliste de l’EHF European League, Nantes vise une qualification pour le Final 4 de la compétition. Vainqueur du premier round en Russie contre Zvezda (29-33), le NAHB n’est plus qu’à 60 minutes d’une performance qui serait historique pour le club ligérien, qui n’est jusqu’à aujourd’hui jamais parvenu à se hisser dans le dernier carré d’une compétition européenne. Les protégées de Guillaume Saurina ont bien négocié le match aller, et vont maintenant devoir terminer le travail à domicile, face à une formation russe qui va vendre chèrement sa peau. Les Nantaises se préparent à un gros combat, qui va se tenir ce dimanche 4 avril, à suivre en direct sur Eurosport Player (14h), avec Valérie Nicolas aux commentaires. Avant ce duel décisif, nous avons discuté avec Beatriz Escribano, Nantaise depuis 2015, qui a effectué son retour à la compétition il y a quelques semaines, après la naissance de son premier enfant. Sa reprise, la fin de saison palpitante à venir pour Nantes, la demi-centre espagnole s’est livrée sur tous les sujets, avant la rencontre décisive du weekend.  

Beatriz Escribano (demi-centre, Nantes) : 

Après plusieurs mois loin des terrains, comment s’est passée la reprise ? 

Très bien. Je retrouve du rythme petit à petit, et j’avais besoin de temps pour cela. Je n’imaginais pas récupérer aussi vite, et même si je dois encore monter en puissance, les sensations sont bonnes. J’attendais avec impatience mon premier match. Entre la Covid, la grossesse, j’ai été éloignée des terrains pendant de nombreux mois. C’est la première fois que je passais autant de temps sans jouer, et j’étais vraiment contente de retrouver la compétition avec Nantes. L’entraînement c’est bien, mais ça ne remplace pas les matchs. 

 

Tu découvres un groupe qui a changé à l’intersaison, avec de nouveaux visages. Comment s’est déroulée ta « réintégration » ? 

Le handball ne s’oublie pas, c’est quelque chose que j’ai en moi. Après il y a des nouvelles filles dans l’équipe, et je dois apprendre à les connaitre. Je suis demi-centre, et j’ai besoin d’avoir le maximum d’informations sur mes partenaires, pour pouvoir les mettre dans de bonnes situations. Avec la confiance du coach, j’espère pouvoir aider l’équipe sur cette fin de saison, je veux vraiment bien faire. Maintenant, j’ai ma fille, qui a toujours besoin de moi. J’ai passé cinq mois sans me séparer d’elle, et le premier déplacement n’a pas été facile. Je suis sportive professionnelle, et les déplacements font partie de mon travail. Et puis je sais que quand je pars, elle est dans un excellent environnement. Par contre ce qui est certain, c’est qu’après les matchs, j’ai hâte de rentrer à la maison pour la retrouver. 

 

Sous l’impulsion de l’Union des Clubs Professionnels de Handball Féminin (UCPHF), de l’Association des Joueuses Professionnelles de Handball (AJPH) et du Groupement des entraîneurs et des professionnels de la formation de Handball (7Master), la Convention Collective du Handball Professionnel Féminin a été signée cette semaine. Quel est votre sentiment sur cette avancée historique ? 

C’est la meilleure nouvelle qui pouvait nous arriver. Il y a encore beaucoup de travail à réaliser, mais je suis vraiment heureuse de la signature de cet accord. Pour moi, c’est quelque chose de normal, et ça vient récompenser le travail de toutes les personnes qui se battent pour ça depuis des années. Il y a une certaine fierté, et j’espère que cela va arriver dans d’autres pays. 

 

Sur le plan sportif, vous êtes encore en lice sur tous les tableaux, avec dès ce weekend, le 1/4 de finale décisif en European League contre Zvezda. 

C’est pour vivre ce genre de moments que nous faisons ce travail. C’est motivant d’avoir une fin de saison aussi palpitante, avec toutes les compétitions à jouer. Nous avons l’équipe pour cela, et j’ai confiance en notre capacité à bien gérer ces échéances. Le match de ce weekend en European League va être décisif. J’avais joué le 1/4 de finale de l’EHF Cup en 2017, et nous n’étions pas parvenues à nous qualifier. C’est le moment de faire un nouveau pas en avant, et ce serait trop cool de jouer le Final 4. En Coupe de France, nous allons avoir un gros duel à disputer à Fleury, et puis après en play-offs tout peut se passer. Le championnat est très relevé, il n’y a pas de « petite équipe », et chaque journée est difficile. Il va être très important de prendre les matchs les uns après les autres. 

 

Un mot sur le 1/4 de finale retour à venir ce weekend en European League. Vous abordez ce rendez-vous avec quatre longueurs d’avance. 

En Coupe d’Europe, tu ne peux pas te permettre de relâcher la pression, même avec un avantage de dix buts. Toutes les équipes qui sont présentes à ce niveau de la compétition ont le même objectif : jouer le Final 4, et nous allons devoir garder la tête froide. Il faut mettre de côté le match de la semaine dernière, repartir de zéro, et aborder ce duel avec la même intensité, la même détermination. Il ne faut pas calculer, et jouer à 100%. 

 

Une qualification pour le Final 4 serait un bel événement pour Nantes, qui s’installe depuis plusieurs saisons sur la scène européenne. 

C’est évidement. Le club a eu une belle progression ces dernières années, peut être parfois un peu en deçà des attentes de certaines personnes. Mais nous avons participé à de nombreuses campagnes européennes, et si cette saison nous arrivons à nous qualifier pour le Final 4, cela permettrait d’envoyer un message fort, et de consolider la place de Nantes en Europe. Ce serait une très belle chose pour le club, pour le nouveau projet du NAHB. 

Le programme : 

  • Zvezda 29-33 Nantes (1/4 de finale aller de l’European League)
  • Dimanche 4 avril à 14h : Nantes vs Zvezda (1/4 de finale retour de l’European League – en live sur Eurosport Player)