ITW – Léa Terzi : « Je suis amoureuse de ce club »
Léa Terzi (ailière gauche et capitaine de Dijon)
Dijon occupe la première place du championnat depuis plusieurs journées. Comment vivez-vous cette position de leader ?
Lorsque nous avons pris la première place provisoire du classement après notre victoire à Nice, nous en rigolions un peu plus qu’autre chose entre nous. Nous avons fait des captures d’écran du classement avec nos téléphones, car c’est vrai que c’est inhabituel de voir Dijon en haut de tableau, surtout sur ces dernières saisons. Après nous sommes conscientes que des équipes ont un match de retard sur nous, mais mine de rien, nous occupons la première place, elle reste provisoire, mais nous sommes dans le Top 4. C’est un super début de saison qui fait du bien à tout le monde, notamment au club qui peut communiquer sur ces bons résultats. Nous n’en espérions pas tant, il ne faut pas se le cacher, mais tant que cela pourra continuer, nous ne nous en priverons pas.
Le CDB a démarré cette saison un nouveau cycle avec de nombreux changements au sein du collectif. Cela semble avoir eu un impact bénéfique sur les performances du club…
Quand il y a une volonté de renouveau cela fait un petit peu peur, notamment pour des anciennes comme Martina et moi-même, qui voulions toujours prendre part au projet du CDB. Il y a un risque à prendre, mais lorsque le président et le staff nous ont dis qu’ils comptaient sur nous, cela nous a rassuré. Les joueuses qui sont arrivées à l’intersaison ont des ambitions personnelles, mais également collectives, et cela tire le groupe vers le haut. Le coach a amené une exigence que peut être l’habitude du bas de tableau, avait involontairement baissé lors des dernières saisons. Le staff, l’entraîneur, les nouvelles et anciennes joueuses ont parfaitement pris le virage de ce nouveau projet, et c’est une vraie bouffée d’oxygène.
Sur vos premiers matchs, on sent une force collective très forte qui vous permet d’aller chercher des résultats dans des matchs très accrochés.
Ce qui est bizarre c’est que l’année dernière et sur les saisons précédentes, il y a avait aussi une vraie cohésion collective entre les joueuses. On manquait peut être de leader, au sens propre du terme. Nous avions des filles superbes, et nous nous entendions très bien. Mais des joueuses comme Sonja Frey, Audrey Deroin, ont peut être ce petit truc en plus sur le terrain, qui fait qu’on doute moins pendant les matchs. A l’image de la fin du match contre Toulon, nous n’avons rien lâché malgré ce but encaissé en toute fin de match, et nous sommes revenues dans les dernières secondes pour arracher ce match nul. Il y a une certaine sérénité qui se dégage, et c’est sur ça que je ferai la différence par rapport à la saison dernière.
Il vous reste un match à disputer avant la trêve internationale, à Nantes dans le cadre de la J08. Comment abordez-vous ce déplacement ?
Un peu à l’image de Toulon qui montait en puissance avant de nous recevoir, Nantes est sur une très bonne dynamique. Ce match va valoir encore plus de points, car nous seront exempts sur la dernière journée. Nous aurons à coeur de prendre le maximum de points lors de ce déplacement, avant le 9ème journée qui ne comptera pas pour nous. On va voir tout le monde nous rattraper, mais au delà de ça, avant on aurait regardé nos adversaires s’éloigner, alors que dans le contexte actuel ils vont se rapprocher. Nous n’aurions pas pensé faire un début de saison comme celui-ci, et nous allons nous déplacer à Nantes avec des ambitions.
Cette première place au classement doit naturellement nourrir des ambitions…
L’ambition des playoffs était indéniable et clairement affichée en début de saison. Après une préparation qui s’est bien déroulée, nous attendions de voir comment le groupe allait réagir en championnat. Au bout de deux / trois journées, nous avons senti que nous étions plus que jamais dans la course pour les playoffs. Maintenant c’est certain que ce début de saison nous fait espérer mieux comme aller chercher une place européenne, réaliser un beau parcours en Coupe de France… Nous avons un super groupe, et c’est l’année des 20 ans du CDB, et cela serait magnifique d’offrir ce cadeau au club. La différence avec les saisons précédentes, c’est que nous nous sentons de plus en plus crédibles lorsque nous parlons de nos objectifs, et nos adversaires nous prennent plus au sérieux.
Vous avez un rôle important au sein du collectif en tant que capitaine, mais aussi au sein du club. Comment gérez-vous tout cela ?
J’assume mon rôle au sein du groupe de manière spontanée et naturelle, quand je défends le club, auprès de mes co-équipières, des collectivités, des partenaires… Je suis amoureuse de ce club, et je vais toujours faire passer son intérêt avant le mien, et c’est pour ça je pense que les gens vont m’écouter. Si je fais une critique, ce n’est jamais pour casser la personne qui est en face de moi, mais c’est toujours constructif et dans l’intérêt du club. Sur les trois dernières saisons j’avais beaucoup de frustration. Nous avions levé le Trophée de Champion de France de D2F avec Béatrice Edwige, et depuis cette saison pleine de victoires, nous avons eu des moments difficiles. Quand je suis arrivée dans le groupe pro, le CDB occupait le Top 3, disputait la Coupe d’Europe… C’était une dynamique hyper positive, avec beaucoup d’ambitions, et nous ne perdions jamais au Palais des Sports. Les trois dernières saisons ont été difficiles, je commençais à m’essouffler un peu, et j’appréhendais cette nouvelle saison par rapport à ma motivation personnelle. Mais grâce à mon équipe c’est un immense plaisir de jouer, et à titre personnel, c’est une saison importante pour moi.