ITW – Olivia Leray : « Le combat est permanent quand tu es une femme, et il ne faut pas se démonter. »

 

Olivia Leray

 

Pour la deuxième édition de l’opération « Portez Haut les Couleurs« , Olivia Leray a intégré le jury du concours national d’écriture. La journaliste qui anime chaque matin la chronique « On ne pouvait pas le rater » dans la matinale de France Info, joue au handball depuis plusieurs années, et va participer au choix des lauréats de cette nouvelle édition, articulée autour de la thématique des « Battantes ». En cette Journée Internationale des Droits des Femmes, nous avons pris le temps d’échanger avec Olivia Leray, femme engagée, et très enthousiaste à l’idée de faire partie de cette aventure, aux côté d’Alexandra Lacrabère et de Nikola Karabatic, pour ne citer qu’eux. 

 

– Olivia, vous êtes membre du jury du concours national d’écriture Portez Haut les Couleurs. Pourquoi avoir accepté de faire partie de cette aventure ?

C’est un honneur pour moi de pouvoir bientôt lire toutes ces histoires. Je dis merci 1000 fois à Nadège Coulet de m’avoir proposé ça. Déjà parce que nous sommes dans une période un peu compliquée, déprimante, et je pense que nous avons besoin de nous évader, de vivre des aventures par procuration, des destins extraordinaires. Je trouve cela inspirant, et ça permet d’entrevoir le bout du tunnel, de voir plus loin en tout cas. Et puis surtout parce que je trouve que c’est une super idée de mélanger le sport et la littérature. Beaucoup disent que sport et art ou littéraire ne vont pas ensemble. Beaucoup pensent que quand tu fais du sport, que tu es défenseuse et que tu mets des gros « taquets » sur le terrain, et bien la prose n’est pas pour toi… Alors que c’est totalement faux. Ce sont deux canaux d’expression différents, mais qui ont plein de choses en commun, comme la création et l’imagination. Si au handball tu n’es pas un peu imaginative sur le terrain, et que toutes tes actions sont téléphonées, ça va être difficile. C’est cool de pouvoir lier ces deux univers, et je suis très contente d’être dans ce jury. 

– En cette journée des droits de la femme, cette thématique « Battantes » autour de cette 2e édition retentit particulièrement. Que vous inspire ce thème pour vous en tant que femme, journaliste, sportive ?

Déjà je trouve que « battante » est un très joli mot. C’est un des compliments que j’aurais le plus de plaisir à recevoir. Si on me dit : « t’es une battante », c’est hyper cool et je suis contente. Dans le monde des médias, tu dois toujours prouver que tu es à la bonne place, parce que tu es une femme. J’ai le souvenir de deux, trois réflexions que j’ai eues quand j’ai couvert le Tour de France pour la première fois, et deux ans plus tard, quand je suis de nouveau allée sur l’événement, ces réflexions étaient toujours présentes. On avance dans le temps, mais pour autant, ces réflexions existent toujours… Le thème « battante » illustre bien cela, le combat est permanent quand tu es une femme, et il ne faut pas se démonter. Tu as le droit d’être à ta place, et tu es exactement là où tu dois être. Malheureusement en 2021 le combat est toujours présent pour dire que quand tu es une femme tu as le droit d’être à ta place. En cette journée du 8 mars, ça prend tout son sens. On progresse doucement, il ne faut pas en faire une généralité, mais pour beaucoup d’entre nous, dans le monde du journalisme et dans le sport, le mot « battante » prend tout son sens. Il y a encore du boulot. 

– Nous avons cru comprendre que vous avez un lien bien précis avec le handball. Est-ce-que vous pouvez nous en dire plus ? 

Cela fait 17 ans que j’ai commencé le handball, j’avais 11 ans. J’ai débuté dans ma Drôme natale, et je me suis ensuite déplacée au gré de mes études. Je suis passée par beaucoup de clubs, avec plusieurs saisons en Nationale 1 du côté de St-Etienne et à Colombes dans la région parisienne. Cette saison je joue en Nationale 2 avec Rueil-Malmaison, mais je n’ai pu jouer qu’un seul match avant l’arrêt des compétitions. Et j’évolue sur le poste d’arrière gauche. C’est une saison très difficile pour les clubs amateurs, pour tous les bénévoles qui s’investissent habituellement dans leur structure. En tant que joueuse c’est très frustrant, le terrain me manque, les après match aussi, les entraînements… C’est rageant et frustrant, mais nous ne pouvons pas y faire grande chose, et il faut prendre son mal en patience en attendant la reprise. 

– Suivez vous le championnat de Ligue Butagaz Énergie ?

Alors je ne vais pas mentir, je ne suis pas toutes les rencontres du championnat. J’ai beaucoup de choses à regarder avec mon travail, et je n’ai pas beaucoup de temps. Mais dès que je peux je regarde les rencontres de Bourg de Péage, qui est le club de chez moi. Ce qui est marrant, c’est que j’ai un peu vu grandir ce club. Quand j’étais petite, les matchs contre BDP étaient les derbys, et puis plus tard nous les jouions en Coupe de France. C’était un peu le match de malade pour faire bonne impression, et Bourg de Péage est aujourd’hui un club de première division, c’est juste génial, et ça illustre aussi le thème des « battantes ». Partir de presque rien, pour arriver au plus haut niveau, jouer les play-offs. 

– Enfin vous allez côtoyer dans le jury des champions tels que Alexandra Lacrabere et Nikola Karabatic avec qui vous avez pu rapidement échanger cette semaine ? Votre impression ?

On ne va pas se mentir, être dans le jury avec Alexandra et Nikola c’est la grande classe. C’est plaisant de savoir que nous allons échanger pour nous mettre d’accord, que nous allons défendre nos histoires préférées. Ce sont des figures de notre sport, je les regarde à la télévision depuis que je suis toute petite. J’ai suivi toutes les épopées d’Alexandra Lacrabère avec l’équipe de France, de Nikola aussi. C’est forcément marquant, et je suis très contente de participer à cette aventure.