ITW (St-Amand-Les-Eaux) – Sophie Palisse : « Une reconnaissance, qui vient récompenser l’engagement au féminin »

Palisse St Amand

(photo : Antoine Bréard / Exuleo)

 

En lice dans l’élection Femix Sports pour le prix de l’engagement associatif, Sophie Palisse a pris le temps de répondre à nos questions. La Présidente de Saint-Amand-Les-Eaux revient sur son rôle au sein du club Nordiste, qui a retrouvé cette saison l’élite du handball féminin français. Entretien. 

Sophie Palisse, Présidente de Saint-Amand-Les-Eaux, en lice pour le prix FEMIX de l’engagement associatif.  

Vous êtes nommées dans la catégorie de l’engagement associatif des Trophées Femix. Que représente cette nomination ? 

Cette nomination est une surprise, je ne m’y attendais pas. C’est une reconnaissance, qui vient récompenser « l’engagement au féminin ». Nous avons des pairs masculins qui s’engagent de la même manière, mais c’est vrai qu’il y a moins de femmes présentes sur le terrain, moins de femmes engagées sur le plan associatif. Le temps fera évoluer les choses, et cette nomination vient mettre en lumière un message fort pour toutes les femmes qui ont la volonté de s’engager, c’est possible. 

 

Quels sont les aspects de votre engagement associatif, qui vous motivent au quotidien dans votre rôle de Présidente ? 

Il y a plusieurs paramètres. Le premier, c’est le projet. Ce qui m’anime, c’est la conduite de projets, avec la volonté d’atteindre des objectifs fixés, en mettant en mouvement les collaborateurs salariés, bénévoles, licenciés etc. Et puis partager ce projet, en y amenant une réflexion. Mon travail m’amène à manager des équipes, et c’est ce que je retrouve au club, c’est ce qui m’anime en quelque sorte. Inspirer, impliquer autour d’un projet, pour le voir aboutir. C’est très valorisant de créer, en étant bénévole. Je ne fais pas tout toute seule, ce serait impossible. Mon rôle est de définir un cadre, de mettre en place une stratégie, et d’impliquer les personnes qui vont le mettre en mouvement, en étant force de proposition. Je reste décisionnaire, mais je le répète, je ne suis pas seule, et je suis à l’écoute des idées, qui vont nous aider à avancer. Le partage est important à ce niveau, car si vous n’arrivez pas à fédérer autour de votre projet, ça ne marche pas. 

 

Est-ce-que vous ressentez de la fierté lorsque vous voyez évoluer votre club au plus haut niveau ? 

Cela peut paraitre paradoxal, mais je suis rarement dans l’euphorie. Même après un match gagné, après une accession, j’ai eu la chance d’en vivre plusieurs, l’euphorie va durer le temps d’une soirée, et ça va vite retomber derrière. Je vais vibrer le temps du match, je ne suis d’ailleurs plus Présidente pendant soixante minutes, je suis une spectatrice lambda, avec tous les excès que l’on peut attribuer à une supportrice. Je m’autorise ça, car c’est le seul moment où je peux profiter. Je ne ressens pas de fierté à travers mon rôle, en revanche, je suis très attachée à mon club, à l’image qu’il peut renvoyer sur notre territoire. Nous avons un territoire riche dans la pratique sportive, mais pauvre selon moi en ce qui concerne sa présence au plus haut niveau. Je suis fière lorsque des partenaires institutionnels, privés, croient en notre projet, et se fédèrent autour de celui-ci. L’objectif à venir est de faire rayonner notre projet sur notre territoire, dans notre département, dans notre région. Les résultats sportifs sont la base de notre projet, mais quand je vois ce que le club peut générer en terme d’emploi, de lien social, il y a une vraie fierté. 

 

La fin de saison s’annonce animée, avec la dernière partie des play-downs et le maintien en ligne de mire. Comment abordez-vous cette dernière ligne droite ? 

Pour être honnête avec vous, après la défaite concédée contre Mérignac lors de notre dernier match, j’ai à peine dormi pendant trois nuits. Je pensais avoir dépassé ce cap, être moins dans l’émotion en quelque sorte. Il y a beaucoup d’enjeux dans ces play-downs, et je mesure pleinement ce que peuvent générer les résultats derrière lorsque nous perdons un match qui était ciblé. Ce sont les aléas du sport, rien n’est jamais joué, et c’est la même chose pour toutes les équipes. C’est à nous, aux joueuses, au staff, à l’encadrement, de mettre tout en place pour y arriver, pour sortir un jour de ces play-downs. La formule actuelle n’est pas évidente, et je suis pour un championnat linéaire, avec des matchs aller et retour entre toutes les équipes. Mais le contexte actuel à chambouler les choses, et nous devons nous adapter. Il va falloir s’accrocher jusqu’au bout, prendre les matchs les uns après les autres. J’ai confiance en l’équipe, je sais que les joueuses ont des ressources, qu’elles n’ont pas encore conscientisé. Nous sommes dans un combat de tous les instants, il n’y a encore rien de fait, et il va falloir aller chercher notre maintien. Nous allons devoir montrer ce que nous avons dans le ventre. 

 

 

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