“Je suis super heureuse de revenir“

Alexandra Lacrabère, internationale française, joueuse à l'Union Mios Biganos-Bègles

L’internationale française Alexandra Lacrabère est de retour en LFH, après une saison en Russie. 

Alexandra, tout d’abord comment allez-vous ?

Ca va super bien, merci. Nous avons repris lundi (22 juillet, ndlr) avec l’UMB-B. Le rythme est intense mais cela fait du bien après un mois de vacances. En plus il fait beau donc c’est parfait (sourires). L’ambiance est bonne, tout le monde a le sourire, on travaille dans une belle atmosphère donc c’est cool.

Ne souffrez-vous pas de la chaleur ?

Oui, un peu, surtout quand on est dans la salle. Mais on s’adapte, Manu Mayonnade (entraîneur de l’UMB-B, ndlr) avance parfois les séances tôt le matin. En même temps à choisir, je préfère +30° ici que -25° en Russie.

Qu’avez-vous fait pendant vos vacances ?

Je suis partie au Brésil pendant un mois. J’ai complètement coupé. J’en avais besoin après une saison qui n’a pas été forcément facile psychologiquement. Le fait de déconnecter à 100%, ce n’est pas plus mal avant de se remettre à fond dans un nouveau challenge. J’ai rechargé les batteries. Quelques jours avant la reprise, j’ai ressenti le besoin de retoucher le ballon, de retrouver le plaisir de m’entraîner. Donc là, tout va bien en fait.

Vous sortez d’une saison compliquée en club, mais qui se termine bien avec l’équipe de France, et la qualification au Mondial 2013 ?

Oui, après le match nul à l’aller chez nous (18-18, 1er juin 2013, ndlr), heureusement que l’on parvient à faire le nécessaire en Croatie (26-30, 9 juin 2013, ndlr). Après, cette qualification a plus été un soulagement qu’une grande joie. Le mois qui a suivi, je n’ai plus pensé au handball.

Comment appréhendez-vous votre retour dans le championnat de France ?

Je suis super heureuse de revenir. Cette semaine, un journaliste m’a demandé si le fait de revenir en France n’était pas une régression. Personnellement, je ne pense pas. Je suis dans la continuité de ma carrière. L’UMB-B a un beau projet, j’ai eu envie d’en faire partie. Maintenant, je veux aider le club à atteindre ses objectifs. Je veux prendre à nouveau du plaisir dans le jeu.

Et si l’on regarde bien ma carrière pour l’instant, je n’ai jamais été plus performante que lorsque j’étais en France (Alexandra a évolué à Bègles (2006-2008), Toulouse (2009-2010), Arvor 29 (2010-2012) ndlr). J’espère donc retrouver ici mon meilleur niveau et ma confiance.

Vous avez été sacrée “meilleure joueuse“ LFH en 2011-2012. Regrettez-vous votre départ en Russie ?

Non. Cela fait partie d’une carrière, les trajectoires de sportifs sont généralement faites de hauts et de bas. Là, c’était vraiment un bas… mais d’une manière ou d’une autre, cela te fait engranger de l’expérience. Sur le moment, quand j’étais à Zvenigorod, oui je regrettais car j’étais malheureuse mais avec le recul, je me dis que j’ai forcément appris et mûri de tout cela. Je me dis que j’en suis ressortie plus forte. Même si je ne le referai pas 2 fois.

Sportivement, je pense avoir progressé en défense, j’ai défendu toute l’année avec mon club, en ayant souvent de grands gabarits en face de moi. Par contre en attaque, j’ai perdu. J’ai juste retrouvé un peu de plaisir en équipe de France.

alexandra lacrabère LFH

Alexandra Lacrabère se rapproche de son département de naissance (Pyrénées-Atlantiques, 64), dont elle arbore le numéro.

Quel fut votre meilleur moment à Zvenigorod, et le pire ?

Le meilleur ? Honnêtement, je ne sais pas. (Elle réfléchit) Je crois qu’il n’y a pas de meilleur moment. Ou alors si, mon départ. C’est la 1ère fois que je n’ai pas ressenti de pincement au cœur au moment de quitter un club, un endroit où tu as passé du temps. Sinon parmi les “pires“ souvenirs, je dirais le froid, le fait de ne pas parler la langue, de ne pas toujours comprendre les consignes du coach avant le match. Dans l’équipe, ça ne parlait que russe, très peu anglais. Du coup, c’était difficile. Et dans la ville, il n’y avait pas grand chose à faire pour se changer les idées, s’aérer l’esprit. C’est sans conteste la saison qui m’a paru la plus longue.

A quand remontent les 1ers contacts avec l’UMB-B ?

Je connais bien Bernard Coly (Président de la société sportive UMB-B, ndlr), il était venu à Nantes lors d’un stage avec l’équipe de France (mars 2013, ndlr). On a discuté et c’est là qu’il m’a parlé du projet pour la 1ère fois, que la fusion entre Mios Biganos et Bègles allait peut-être se faire et si elle se faisait, est-ce que je serais intéressée par un retour en France.

C’est resté informel car à l’époque, ils n’étaient pas encore sûrs que la fusion se fasse. J’ai été réceptive. J’ai ensuite vu comment les choses évoluaient, les joueuses, et vu l’équipe, vu le coach, j’ai eu envie de faire partie du projet. Tout s’est fait naturellement.

Et quand on voit Mios Biganos, l’an dernier, qui termine 4è avec un effectif réduit, cela prouve leur valeur, leur mental. Même malgré plusieurs blessures en fin de saison, elles sont allées chercher une ½ finale de Play-Offs. C’est fort et cela laisse augurer de belles choses avec le collectif de cette année.

Quels sont vos objectifs avec l’Union Mios Biganos-Bègles ?

Je veux reprendre du plaisir et retrouver mon jeu, être à la hauteur de ce que l’on attend de moi. Et aussi pourquoi pas décrocher un titre avec l’UMB-B, parmi ceux qu’il y a en jeu dans les différentes compétitions. Mais il ne faut pas aller trop vite en termes d’objectifs. Mios Biganos et Bègles ont fusionné, ce n’est pas pour autant que le budget a triplé. Il faut que les ambitions restent en phase avec les moyens du club. On se concentre déjà sur notre début de saison et ensuite, on verra.

D’autres clubs vous ont-ils approchée cet été ?

J’ai eu des propositions à l’étranger, j’avais aussi l’occasion de rester en Russie. Mais le projet ici me plaît, le fait de revenir en France, en plus à Bordeaux qui est une ville que j’apprécie, fait qu’au final je n’ai pas hésité.

Et des clubs français ?

Oui, il y en a, mais ce n’est pas important de citer les noms je pense.

Vous vous rapprochez de votre région natale et par là-même de votre famille ?

Oui, du coup ma famille pourra venir me voir jouer plus souvent, ça fait plaisir. Pau est à une heure de Bordeaux, je pense que je ne vais pas redescendre souvent car il faut prendre la récupération quand elle est là. Donc ce sont eux qui monteront je pense et ils sont les bienvenus. Ce sera des supporters en plus pour l’UMB-B (sourires).

Désormais, qu’allez-vous faire de vos doudounes ?

(Sourires) Je ne sais pas encore mais ce qui est sûr, c’est qu’elles me serviront moins qu’en Russie. Il a fait -25° pendant 7 mois, d’octobre à avril… C’est assez difficile de se lever le matin et de marcher par -25° pour aller à la salle. Je ne pense pas vivre cela ici !

Suiviez-vous la LFH depuis la Russie ?

Suivre, c’est un grand mot. Je regardais davantage la Ligue des Champions car je n’avais pas beIN SPORT pour le championnat de France, sinon j’avais plus de nouvelles quand j’arrivais en stage avec la sélection.

Avez-vous jeté un œil au calendrier 2013-2014 ?

Oui, je sais que nous commençons par un déplacement à Toulon, avant de recevoir Le Havre. Ce sera une saison disputée je pense. Le championnat de France a progressé, il s’est densifié. Aujourd’hui, toutes les équipes peuvent se battre les unes les autres, chaque week-end. Il n’y a aucun match facile. Il ne va pas falloir se relâcher, mais ça me plaît. Je sais aussi que l’on joue face à une équipe polonaise en Challenge Cup (l’UMB-B affrontera le Vistal Gdynia, au 3è tour les 9/10 et 16/17 novembre prochains). Ce n’est pas un tirage facile.

Quels sont le(s) favori(s) de ce championnat ?

Je ne sais pas mais je pense que Toulon St-Cyr ne fera pas la même saison que l’an dernier, où ils n’ont pas été épargnés par les blessures. Fleury Loiret a eu grosse armada, beaucoup de joueuses étrangères, des internationales. Ensuite, Metz reste Metz…. Après, pourquoi pas 2-3 équipes qui jouent les trouble-fêtes et créent la surprise ? Nous verrons au fur et à mesure, étape après étape.