L’avant match, avec Frédéric Bougeant

 

Fleury_14_Pillaud-1Un entraîneur au milieu de Panthères…. de Fleury. 

 

Frédéric Bougeant, qu’avez-vous pensé du match aller (25-25) dans le Chaudron boïen ?

Chaque équipe a eu son temps fort. On a bien démarré, Mios est ensuite bien revenu avant la mi-temps. Le début de 2è période était à leur avantage, nous avons tenu, avant de finir le match pas trop mal, dans une salle toujours un peu “traquenard“ pour les adversaires. Chaque équipe a eu son temps fort, le match nul (25-25) est assez logique.

 

Les compteurs sont donc remis à zéro ?

Les joueuses ont conscience que la qualification se joue sur la double confrontation, aller retour, sur 120 minutes. A l’aller, chaque équipe va chercher à préserver intactes ses chances pour le retour. On l’a vu avec Metz, malmené à Issy Paris, qui a cherché à limiter l’écart à 2 buts (24-22). Nous savions que cela se jouerait sur le 2è match.

 

Peut-on dire que l’objectif de Fleury Loiret, c’est la finale, voire mieux ?

L’objectif fixé en début de saison, c’était les ½ finales de Play-Offs. Nous l’avons atteint. Désormais, nous abordons la suite avec beaucoup de sérénité, mais aussi d’humilité. N’oublions pas d’où l’on vient. Après, évidemment, nous n’allons pas jouer pour perdre. J’ai déjà disputé une finale de Play-Offs (avec Le Havre en 2010, ndlr), forcément j’ai envie de revivre cela. J’aime bien cette formule de Play-Offs. On a envie de gagner, comme tout le monde, mais on aborde tout cela sans se mettre de pression.

 

Fleury Loiret sera-t-il favori face à Mios Biganos ?

Pour être favori, il faut avoir un titre à conserver (sourires). Ce qui n’est pas notre cas. Nous ne nous sommes jamais pris pour une équipe qui devait confirmer quoi que ce soit. Après avoir lutté pour le maintien ces dernières saisons, c’est la 1ère fois que le club se retrouve dans cette situation. Nous avons fait un pas important en l’espace de 10 mois mais il ne faut pas croire que nous allons marcher sur tous nos adversaires.

Aussi, si l’on compare le palmarès des 2 clubs, je ne crois pas que nous sommes favoris. Fleury n’a encore rien gagné, au contraire de Mios. C’est sûr que nous voulons grandir, et que pour cela, nous allons nous engouffrer dans chaque opportunité qui s’offre à nous. Mais ce qui me plaît avant tout, c’est qu’il y a une vraie cohérence par rapport au projet que l’on met en place. Nous sommes dans un cycle de développement qui pourrait aboutir sur quelque chose d’exceptionnel d’ici quelques années.

 

Vaitanaki_olivia_01_PillaudLa Fleuryssoise Olivia Vaitanaki a joué les 2 dernières saisons à Mios Biganos (2010-2012).

 

Comment s’est passée votre semaine depuis le match aller, samedi 27 avril ?

J’ai l’impression que l’on a bien travaillé entre les deux matches, j’ai senti mes joueuses concernées, impliquées. Il nous reste 2 séances (l’entretien a été réalisé vendredi en milieu de journée, ndlr), continuons sur cette lancée. Préparons bien ce match car face à nous, Mios est une très belle équipe, qui a malmené Metz en championnat, et battu Nîmes à 2 reprises en ¼ de finale. C’est une équipe solide, qui ne lâchera rien.

 

Cette 1ère saison avec Fleury Loiret se passe-t-elle aussi bien que vous l’avez imaginé ?

Terminer 2è de la saison régulière, est une 1ère satisfaction. Car si beaucoup voient notre saison comme linéaire, elle s’est avérée pleine de rebondissements, qu’il a fallu gérer. Nous avons perdu 3 joueuses importantes (Karolina Siodmiak, Nely-Carla Alberto, Livia Martins). On a pu recruter (Marta Mangué, Roxanne Bovenberg, Ionela Stanca) mais ce n’est jamais simple de retrouver un équilibre en cours de saison. Les filles ont beaucoup travaillé, nous savourons d’autant plus cette place dans le dernier carré, que nous savons qu’elle n’a pas été simple à aller chercher.

 

Quel est votre “secret“ pour enrôler de grands noms du handball féminin mondial, comme Marta Mangué ou Ionela Stanca ?

Il faut savoir que Marta Mangué avait failli signer à Fleury en fin de saison dernière, pour débuter cet exercice 2012-2013 avec nous. Quand le club s’est retrouvé relégable pendant les Play-Downs, elle a préféré ne pas s’engager, comme l’auraient fait d’autres très grandes joueuses. Le recrutement de l’intersaison a d’ailleurs été stressant de ce point de vue là. Nous avons gardé contact avec elle, et elle a pu venir cet hiver.

Pour Ionela Stanca, c’est un heureux concours de circonstances qui a joué en notre faveur. Plusieurs clubs français étaient intéressés par son retour en France (l’internationale roumaine a évolué à Nîmes de 2004 à 2006, ndlr), et nous nous sommes retrouvés bien placés, au bon moment. Il y a eu les soucis à Valcea (Rou.), son mari qui vit en France, pleins de choses qui nous ont été favorables. Et contrairement à ce que certains peuvent penser, nous n’avons pas cassé notre tirelire.

 

Bougeant_frederic_27_PillaudLa capitaine de la sélection espagnole, élue meilleure demi-centre des derniers JO de Londres, est une recrue de choc pour les Planthères de Fleury.

 

Et puis il y a votre 1ère recrue pour la saison prochaine, Katty Piéjos ?

Pour Katty, il y a une grande part d’affectif dans sa venue chez nous. On n’a pas cherché à l’arracher à Metz à des fins uniquement sportives. C’est un recrutement fait avec le coeur. Je la connais depuis toute jeune, quand elle est arrivée de Martinique au Havre (2001-2004). C’est une façon de boucler la boucle, comme elle a dit elle-même. D’ailleurs, ce qu’elle a dit au sujet de sa venue à Fleury m’a beaucoup touché. Au delà de ça, c’est une joueuse avec un palmarès et un vécu exceptionnels, qui va beaucoup apporter aux jeunes joueuses que nous avons.

 

Vous avez gagné la Challenge Cup l’été dernier avec Le Havre. Quel est votre sentiment sur les parcours d’Issy Paris et Metz, respectivement qualifiés en finale de Coupe des Coupes et de Coupe EHF ?

Je m’en réjouis. Malgré ce que l’on peut entendre ici ou là, c’est bon signe pour la santé sportive et économique des clubs de LFH. Car cela coûte très cher pour être capable de bien voyager, dans de bonnes conditions, faire quelques mises au vert. Depuis 3 ans et l’arrivée de Jean-Marie Sifre, qui est quelqu’un que j’apprécie, à la Présidence d’IPH, Issy Paris est dans un bon cycle. Je suis content aussi pour le Président de Metz Thierry Wiezman, récompensé de tout ce qu’il fait pour son club depuis des années. La Coupe d’Europe, quelle qu’elle soit, est une aventure humaine vraiment à part. Je suis leur parcours avec attention.

 

Peut-on dire de Manon Houette, nominée dans la catégorie “meilleure Espoir“ à la Nuit du Handball, qu’elle est l’une des révélations de cette saison ?

Je n’ai pas pour habitude de ressortir une joueuse plutôt qu’une autre. Il y a Manon Houette (20 ans) mais je n’oublie pas Gnonsiane Niombla (22 ans) qui fait une grosse saison, Marta Lopes (23 ans) qui a fait une 1ère partie de saison exceptionnelle, Laura Kamdop (22 ans) aussi a été remarquable après la blessure de Livia (Martins). Et concernant La Nuit du Handball, je suis assez abasourdi quand je vois par exemple qu’Ekaterina Andryushina, la pièce maîtresse de Metz, n’est pas nominée.

 

L’on vous laisse le mot de la fin ?

Simplement dire que l’on espère que dimanche sera une belle après-midi de handball féminin, une belle fête au Palais des Sports d’Orléans, que l’on espère voir rempli. Si la salle est pleine, et qu’en plus le match est télévisé, ce n’est que du positif pour le handball féminin. Je souhaite aussi bonne chance aux clubs français pour leur finale de Coupe d’Europe.

 

Dimanche 4 Mai
18h. Fleury Loiret – Mios Biganos, ½ finale retour du Championnat de France, Palais des Sports d’Orléans. En direct sur beIN SPORT 2. Prise d’antenne 17h50.