Les premières fois de… Prunelle Kingue

Valeur montante du handball tricolore, la jeune arrière gauche de l’Entente sportive Besançon féminin, Prunelle Kingue ne cesse d’épater sur les parquets depuis plusieurs mois. À l’âge où les premières fois sont encore régulières, on a voulu lui en faire parler. Interview.

Prunelle, comment est arrivée votre première fois au handball ?

Ça a été un vrai hasard car je faisais du volley et les horaires ne coïncidaient finalement pas avec ce que je faisais à côté. Je suis donc partie vers le handball, à Jacou. Mon père connaissait le hand, il coachait, donc je m’y suis mise assez facilement. J’ai assez vite bien aimé car cela regroupait plein de sports que je faisais déjà puisqu’on courrait beaucoup et comme en athlétisme que je pratiquais. Il y avait les sauts aussi, comme en athlé. Et puis le tout autour d’un collectif, c’était parfait.

Est-ce que vous vous souvenez de votre premier match de handball ?

Oui, parfaitement. Et j’ai une bonne anecdote à ce sujet. En fait, je ne connaissais pas encore totalement les règles et sur ce match, j’ai pris 2’… J’ai fini en pleurs car je ne comprenais pas pourquoi j’étais obligée de sortir. Du coup je m’en souviens très bien.

Et votre premier but en première division ?

C’était il y a deux ans, à Plan-de-Cuques. Et c’est vraiment un super souvenir parce que toute ma famille était présente car c’est l’endroit le plus proche de chez nous. Sébastien Mizoule était le coach de notre équipe, à cette période-là, et il me fait rentrer sur un moment où je dois jouer arrière droite, alors que je suis arrière gauche, et que je ne me suis pas du tout entraîné sur le poste. Du coup, je panique un peu, ce sont mes premiers vrais pas sur le terrain… Mais je vois qu’il y a fille isolée en face de moi, l’équipe a fait le travail et j’y vais. J’ai fait mon petit duel et j’ai marqué !

Dans la lignée de vos nombreux matchs avec l’ESBF, vous êtes passée pro cette saison. Comment cette première année de « pro » se déroule-t-elle ?

Je n’ai pas l’impression que les choses ont beaucoup changé cette saison. Ça a été plus important quand je suis partie du pôle et que j’ai signé au centre de formation. Là, mon quotidien est le même depuis quelques mois. Ça avait été différent de ne plus trop voir ma famille, d’être seule, d’être au contact de la D1. Il y avait eu une grosse adaptation, mais j’avais bien aimé. Et puis le staff avait été très bienveillant. Seb était cool avec les jeunes et Thom (Garnier) aussi.

Cette saison, vous disputez votre première Coupe d’Europe. Quel regard portez-vous dessus ?

Pour l’instant, on a fait que deux matchs. Les deux matchs ont été un peu comme les autres, même si on est quand même parti jouer à l’étranger. Là, on va évoluer avec un autre enjeu sur le prochain tour car si on gagne on se qualifie pour la phase de poules. Ça va être face à Chambray. Bon je suis contente de les jouer et ça risque d’être serré – car ça l’est souvent entre nous -, même je suis un peu déçue car on reste en France (rires). On ne va pas voyager très loin, mais il va y avoir un peu de pression ! Et franchement, j’ai aimé découvrir cet autre handball lors de notre première confrontation, cette autre ambiance, ça fait gagner en expérience.

Dans tous les cas, ça serait top de pouvoir accéder à cette phase de poules et découvrir d’autres adversaires et destinations.

Prunelle, vous êtes aussi internationale jeunes. Vous souvenez vous de votre premier maillot ches les Bleues ?

C’était avec les U16, pendant le Covid si je me souviens bien. Ma coach m’avait dit à l’époque que j’étais appelée par Eric Baradat à rejoindre un stage national. Je ne savais même pas qui c’était (rires) et ce qu’était un rassemblement de ce genre. J’y suis allée et pour moi c’était comme aller à un interligue, je ne savais pas trop où ça me mènerait. À la fin du stage, j’ai eu un entretien et ça a commencé à être plus clair. Il y a eu un autre stage où le groupe a été plus réduit et c’est là que j’ai eu mon premier maillot. On a joué contre la Pologne je crois. Et depuis, ça a enchaîné. Je suis très fière de représenter la France mais je crois que je ne me rendais pas compte de tout cela au début.