Que sont-elles devenues… avec Adeline Bournez
Ancienne arrière polyvalente de Sambre-Avesnois Handball où elle a passé la partie la plus longue de sa carrière, Adeline Bournez a été une figure du handball national pendant plus de 23 ans, elle qui a commencé sa carrière pro très jeune (17 ans) et a joué plus que les prolongations jusqu’à l’été dernier, raccrochant les stabils, la quarantaine passée. Championne de France et d’Europe avec Besançon, passée aussi notamment par Yutz, Saint-Maur ou encore Angoulême et Bergerac mais aussi par l’Allemagne, elle œuvre aujourd’hui à la transmission du jeu à 7 avant d’attaquer, prochainement, une formation pour accompagner, notamment, des personnes à handicaps via le sport.
Les années ont glissé sur elle sans que l’on s’en rende vraiment compte. Et ça n’est qu’en faisant quelques soustractions rapides, lorsqu’elle a décidé de raccrocher, que la vérité a frappé un peu plus nettement. Adeline Bournez, championne de France et d’Europe avec Besançon, routarde invétérée et enthousiaste du jeu à 7, mettait fin à une carrière de joueuse de près de 23 ans dans la ferveur de son ultime club Sambre-Avesnois Handball, à l’aube de l’été 2023. Une paille ! D’autant que la quadra n’a connu que très peu de très grosses blessures au fil de sa carrière. Seulement un doigt, pour son ultime tour d’honneur la saison passée. « Cela a contribué à ma longévité et à l’envie de continuer de jouer. Là j’ai raté 4 matchs à la suite sur cette dernière saison, j’avais un peu les boules. C’était la première fois que j’étais arrêtée aussi longtemps, même si j’ai connu quelques déchirures ou bobos dans le genre » détaille-t-elle. « Et puis j’ai surtout toujours été très joueuse dans l’absolu. J’aime partager avec mes partenaires, le public. J’ai eu envie de ça très longtemps. Je ne pensais pas en avoir fini tant que je n’avais pas arrêté. Cela faisait deux saisons que je me disais qu’il allait être temps. Sur la fin, je n’avais plus le même plaisir qui m’empêchait de partir. Je me suis dit que j’avais bouclé ma boucle et que j’avais mon compte. J’avais fait le tour de ce que je devais en tant que joueuse. »
Pourtant la peur du vide, de la « vie normale », a tout de même été présente en filigrane pour celle qui travaille actuellement dans le club nordiste. L’intéressée glisse : « Je pense que j’ai prolongé le plaisir comme joueuse pro parce qu’il y avait en partie cette inquiétude. J’appréhendais vraiment l’après-handball par rapport au fait de revoir des matchs ou des entraînements, sachant que je travaille au club. Je me disais que ça allait être dur. J’ai même dit à l’entraîneur : “si tu as besoin de moi la saison prochaine, je peux quand même venir m’entrainer avec vous. Je ferai pas la prépa, juste m’entraîner.” Et en fait, non, j’ai rien fait depuis 6 mois. J’ai été vraiment très étonnée de me dire que ça ne me manquait pas du tout. Je suis contente et je peux même prendre des week-ends pour faire l’anniversaire de ma mère par exemple, car je ne suis plus tout le temps sur la route. Je vais très bien loin de parquets ! »
Enfin pas si loin que ça puisque dans la vie de la joueuse, la balle pégueuse est toujours présente. «
Je suis actuellement employée comme éducatrice sportive au sein du club. Je fais découvrir le handball aux primaires du secteur et je m’occupe d’une partie des mini-hand et des -11 ans. Je m’occupe aussi d’une formation pour les jeunes en réinsertion à l’emploi par le sport. À la fin de la saison dernière, j’ai fait un bilan de compétences pour savoir de quoi j’étais faite car je n’avais été que sportive de haut niveau depuis mes 17 ans et que je n’ai pas mon bac. Je me suis découvert une vraie volonté de me tourner vers les métiers de l’accompagnement et du bien-être à la personne. Comme ergothérapeute ou coach APA (éducateur sportif d’activités physiques et adaptées, ndlr). J’ai trouvé ce que je voulais faire et j’ai envie de bien le faire, d’être efficace pour cette 2e partie de vie ! »
Reste maintenant à tout mettre en place pour que le succès soit au bout du chemin car reprendre le cours des études n’est pas simple. « J’étais perfectionniste dans le handball, je le suis aussi dans le travail. » Et de ça personne ne peut en douter de la part de celle qui commente aussi, comme consultante, les matchs à domicile de ses anciennes partenaires et rêvent de voir les actuelles leaders grimper dans l’élite. « La montée n’a jamais été aussi proche mais il faut rester très attentifs. Une saison, c’est très long et pour le moment, seulement la moitié a été faite. Il y a d’autres équipes qui promettent, il ne faut pas s’enflammer. »
La voix de la sagesse plane donc toujours au dessus des Nordistes