Que sont-elles devenues… avec Céline Mansouri

Figure incontournable de l’ASUL où elle a fait la majeure partie de sa carrière, Céline Mansouri (Roussey) vient d’être élue co-présidente de l’association de son club. En parallèle du handball, elle est aussi devenue une greffière épanouie.

Elle a et elle a toujours eu ce que l’on appelle un débit « mitraillette ». Le tout habillant des conversations palpitantes et intéressantes autant concernant ce qui se passe sur qu’en dehors du terrain. C’est dire si partager un entretien avec Céline Mansouri à propos de reconversion est une partie de plaisir. Car l’ex arrière née en Franche Comté et qui a trimballé son baluchon au grès de ses contrats en a vu du pays. Et si elle s’est fixée sur le long terme dans la région lyonnaise, elle connait bien toutes les arcanes du handball hexagonal. Car après sa carrière riche en expériences, elle a continué à œuvrer pour le bien de la discipline. Comme coach au sein de son club mais aussi en s’engageant dans son fonctionnement. Si bien qu’elle vient d’en être élue co-présidente pour la partie associative. Pas vraiment un concours de circonstances et surtout une belle occasion de continuer à prendre les choses en main.

Elle détaille : « Il y a deux ans Pascal Jacquet, qui était président de l’association a créé une SCIC (société coopérative d’intérêt collectif) sur le modèle des socios du Barça. C’est un modèle participatif avec des actionnaires. Tout le monde peut en être : joueurs, dirigeants, parents, partenaires extérieurs. Et c’est Christian Guidani qui a pris sa tête. Malheureusement, il a eu un problème de santé l’année dernière qui l’a obligé à prendre un peu de recul. Ainsi c’est Pascal qui a repris le flambeau et il fallait donc dans le même temps quelqu’un pour la partie associative. On en a parlé avec un autre membre du bureau directeur, Jalil Ziadi et c’était parti. On faisait partie des personnes appropriées par rapport à l’ensemble des membres du BD. Je suis une ancienne de l’ASUL avec un fort engagement sur le sportif puisque j’étais déjà à la commission sportive, je suis très attachée au club et puis j’ai l’aspect juridique, avec mon master en droit et le fait que je sois greffière… Jalil, de son côté, est spécialisé dans la finance. Il a les compétences concernant les chiffres. On peut faire un bon binôme avec l’ambition de continuer à travailler. Il y a beaucoup de passion et d’envie. Notre arrivée doit marquer un nouvel élan sur ce que l’on souhaite devenir. Cela passe par la réforme de certaines choses, une structuration encore plus poussée du club. Il y a des enjeux économiques qui n’existaient pas quand moi j’étais joueuse par exemple et beaucoup de travail la dotation financière a déjà été fait. On doit poursuivre, aller chercher des partenaires. Au regard de son importance, une ville comme Lyon devrait avoir un club en LBE mais il y a beaucoup de concurrence avec l’OL notamment mais aussi les équipes féminines. Trouver des partenaires privés, c’est toujours compliqué. Donc on doit aussi former pour alimenter nos équipes. Il ne faut pas transiger là-dessus. »

Des perspectives qui demandent une énergie sans faille et un dévouement important pour une joueuse qui a toujours su fédérer – « j’ai souvent été capitaine » glisse-t-elle. Et a fait de ses atouts et ses sensibilités des clefs de sa vie pro. « Défendre la veuve et l’orphelin, ça a toujours été mon truc. Dans la vie, dans le sport, tu es parfois confronté à des situations où l’égalité n’est pas toujours présente, ça a activé quelque chose chez moi. Greffière n’était pas forcément mon projet initial car je me voyais avocate mais cela s’est fait comme cela. D’abord parce que j’ai rencontré celui qui allait être mon mari à Vaulx-en-Velin et puis parce que j’ai eu ce concours de greffière. C’est un métier passionnant. J’y prends beaucoup de plaisir, j’en suis très heureuse, même si on est un peu sous-payé par rapport à nos responsabilités. On est certes ceux qui tapent les échanges, mais on ne fait pas que ça. On authentifie aussi les actes de procédure. On est « du côté de personne ». On est là pour authentifier le respect de la procédure pour tout le monde. On est un verrou et un garant de la procédure. Quand il y un jugement, il y a obligatoirement une signature de greffier par exemple. S’il y a une reconstitution, elle doit être faite avec un greffier. On fait du civil, du pénal, c’est aussi beaucoup d’aide, c’est très vaste. »

Et cela permet d’être équilibrée, sans avoir eu « la peur de l’après ». « J’avais commencé mes études à Besançon puis j’ai poursuivi quand je suis allée jouer dans le Gard. Les autres étaient majoritairement en STAPS quand je faisais mon droit. Je révisais pendant les déplacements, j’avais des TD aménagés… » Déjà à l’époque, il fallait jongler entre plusieurs mondes. Ce qui n’a pas changé depuis : « Ah oui, là, avec le travail, le club, les entraînements, les enfants, c’est costaud. »

Mais encore une fois… palpitant !