Que Sont-elles devenues… avec Mégane Ribeiro

Ancienne ailière gauche de la JDA Dijon, dont elle fut aussi la vice-capitaine, Mégane Ribeiro a rangé ses baskets à la fin de la saison 2022 pour partir, à seulement 28 ans, vers d’autres horizons. Aujourd’hui, elle est modeleur BIM au CHU de Dijon. Découverte.

Visage très familier des supporters bourguignons – et des suiveurs assidus de la Ligue Butagaz Energie – puisque formée à la JDA Dijon et ayant réalisé la majeure partie de sa carrière « à la maison », même si un petit crochet du côté de Lomme Lille et Octeville l’a éloignée deux saisons, Mégane Ribeiro a décidé de mettre un terme à sa carrière au couchant de la saison 2021-2022. Comme un coup de fusil, sa décision est tombée. « Il fallait que ça s’arrête maintenant » explique l’intéressée. « J’avais besoin de souffler et de me donner de nouveaux challenges. C’était tôt et j’aurais pu choisir de continuer, mais j’ai fait un choix de vie. J’avais bien mené ma barque jusque-là mais j’avais vécu une dernière saison compliquée physiquement – j’ai joué avec un arrachement osseux à la cheville – et personnellement. Je jouais plus avec de la douleur que du plaisir. Et je ne me voyais pas, à 28 ans, partir me réinstaller ailleurs. D’autant que j’avais réhabilité une maison sur place. »

Les adieux ont donc été émouvants, et si la suite a été préparée, la transition n’a tout de même pas été facile. La bondissante ex-internationale portugaise poursuit : « J’ai eu une période compliquée après ma carrière sportive. Même si je n’étais pas la joueuse la plus médiatique de l’équipe, j’étais installée dans une position que certains peuvent fantasmer un peu trop, celui de sportif de haut niveau qui a une vie tout le temps fantastique. Certes on fait beaucoup de choses qui sortent de l’ordinaire, mais on est aussi des gens simples, comme les autres. Et en même temps, c’est parfois compliqué à expliquer mais on est aussi vu comme : “Mégane Ribeiro, la numéro 11, qui score et qui défend.” Mais on peut être autre chose que cela… Quand j’ai arrêté, j’ai eu du mal à trouver mes repères, à savoir qui j’étais. À savoir comment être autre chose qu’une sportive justement, ce que j’allais faire car j’avais fait du sport la majeure partie de ma vie. Il y a eu de la peur, peur de ne pas y arriver, de ne pas trouver ma place. Mais j’ai été beaucoup aidée par mes proches, par mon compagnon qui m’ont permis d’avancer, en me donnant d’autres qualités que celles d’une sportive. »

En amont de son arrêt, « la petite teigneuse qui aimait bien gêner les plus costaudes » s’est néanmoins tournée vers l’AJPH afin de préparer l’après. Un déclic : « J’ai fait appel au syndicat qui m’a mis en relation avec quelqu’un afin de réaliser un “appui-conseil carrière”. C’est comme un bilan de compétences amélioré. Pendant les 6 mois avant la fin de ma carrière, quelqu’un m’a suivie, m’a aidée, m’a permis de me remettre en questions en m’interrogeant sur ma vie, sur ce que je voulais faire, mes appétences, mes connaissances, mes compétences. Et j’ai pris un sacré virage. J’avais obtenu un CAP petite enfance mais j’étais intéressée par l’architecture d’intérieur, le bâtiment. Après plusieurs échanges avec différentes personnes, notamment de l’entourage du club, je suis partie pour réaliser une formation de 8 mois afin d’être modeleur BIM. C’est l’évolution du métier de dessinateur/projeteur. Je travaille en collaboration avec tous les corps de métier qui interviennent dans le bâtiment afin de dessiner des plans uniques (une synthèse telle un mille-feuilles, ndlr) qui permettent d’éviter des problèmes tels qu’un balcon qui ne devrait pas être placé à tel endroit ou des gaines d’électricité manquantes. »

À la clef, elle obtient un CDI, un job qui a du sens et des acquis valorisés. Mégane Ribeiro : « J’ai été recrutée avant même d’avoir terminé, via LinkedIn. Je suis épanouie, avec une vie de famille équilibrée, une situation stable, dans un travail qui me plait puisqu’on travaille à du réaménagement d’unités de soin ou de bureaux pour les médecins. Et j’utilise au quotidien ce que j’ai appris au hand comme l’esprit d’équipe car mon métier est collaboratif, j’ai aussi pas mal de rigueur et dans le bâtiment c’est vraiment nécessaire, et puis je suis aussi très ouverte aux discussions, au fait de mettre les autres à l’aise dans le travail pour qu’il y ait une bonne entente. » Le tout avec un petit extra récent comme consultante avec France Bleu Bourgogne et le plaisir de voir, avec le recul, les partenaires sur le parquet, « même si l’envie de remettre les baskets peut démanger car on reste compétitrice. » Les ressources ne manquent pas !