SPORTIVES & CYCLES MENSTRUELS : LIDL S’ENGAGE SUR UN SUJET « TABOU » AUX CÔTES DE LA LIGUE FEMININE DE HANDBALL

Nouveau partenaire majeur de La Ligue féminine de handball depuis la rentrée 2022, Lidl France organisait à Paris ce jeudi 16 novembre un talk d’experts et de sportives sur le thème des « cycles menstruels dans le sport ». Un échange riche et collectif qui a rassemblé pour la première fois autour de ce sujet « tabou » un entraîneur, des sportives et des scientifiques engagés.

Au sein du handball français, plusieurs joueuses ont individuellement pris la parole sur le sujet des cycles menstruels, à l’instar de Melvine Deba venue témoigner aujourd’hui. Les structures s’y intéressent, la parole des sportives se libère mais l’on manque encore d’études pour mieux comprendre l’étendue des conséquences du cycle sur les performances des sportives et faire bouger les lignes. « Notre objectif est d’être à l’initiative et de soulever des sujets importants, au-delà d’un simple partenariat financier. Nous avons initié ce débat dans le cadre de notre engagement auprès du handball », explique Léa Rubinsztajn (Responsable sponsoring sportif Lidl France).

« C’est une activation en trois phases puisque nous organiserons avec les clubs LFH en 2023 des ateliers de sensibilisation auprès de jeunes joueuses dans les centres de formation, portés par une joueuse de club LFH. Lidl mettra ensuite à disposition des protections périodiques dans les clubs LFH. Cette première saison 2022-2023 en appellera d’autres et nous espérons que ces initiatives permettront de faire avancer le débat sur ce sujet. » C’est pourquoi Nodjialem Myaro, Présidente de la LFH, apprécie cette initiative.

Autour de la table : Juliana Antero, chercheure à l’INSEP, en charge du projet EMPOW’HER, la Dr Carole Maître, gynécologue-médecin du sport à l’INSEP, Nodjialem Myaro, présidente de la Ligue féminine de handball et championne du monde handball 2003,  Léa Rubinsztajn, responsable sponsoring sportif Lidl France, l’entraîneur Camille Comte (Bourg de Péage Drôme Handball) et de trois joueuses professionnelles LFH, Melvine Deba (Chambray Touraine Handball), Maëlys Kouaya (Handball Plan-de-Cuques) et Manon Loquay (Les Neptunes de Nantes).

Quotes des intervenants

Nodjialem Myaro (présidente de la Ligue féminine de handball et championne du monde handball 2003) : « Il y a vingt ans nous ne parlions pas du sujet des cycles menstruels avec le staff médical et très peu entre joueuses. La parole se libère de façon intergénérationnelle et je suis heureuse de voir qu’un sponsor engagé comme Lidl accompagne la ligue et la fédération pour s’emparer du sujet. Nous ouvrons la porte d’un chantier qui s’annonce passionnant et qui fait suite à un vrai besoin des joueuses et du staff de nos clubs. Pour que demain le cycle menstruel ne soit plus vu comme une problématique pour la sportive mais comme un état de fait intégré à son plan d’entraînement pour améliorer la performance sportive. »

Camille Comte (entraîneur de Bourg de Péage Drôme Handball) : « A ce jour, nous ne distinguons pas la pratique féminine et masculine dans nos entraînements. Nous manquons cruellement de données quantifiables, nous devrions être plus informés dans les formations d’entraîneurs et développer un climat de confiance avec les joueuses pour qu’elles osent en parler avec le staff. »

Melvine Deba (joueuse de Chambray Touraine Handball) : « J’ai découvert ce qu’était le cycle à 20 ans dans le cadre d’une formation. J’avais conscience d’avoir des règles mais pas que cela s’inscrivait dans un cycle avec toutes les fluctuations qu’il implique notamment sur l’esprit d’équipe où l’on peut se sentir moins sociable. J’ai désormais conscience d’avoir un lanceur d’alerte en moi et j’ai appris à m’écouter. »

Manon Loquay (joueuse des Neptunes de Nantes) : « Nous parlons beaucoup entre coéquipières mais très peu avec le staff. Pour avoir connu deux coachs, c’est plus facile d’en parler avec une femme. Le handball est l’un des sports féminins les plus médiatisés et j’espère que nous allons contribuer à ouvrir la parole. »

Maëlys Kouaya (joueuse du Handball Plan de Cuques) : « C’est un sujet encore trop indiscret, nous parlons un peu des règles mais pas du cycle. Il faut lever les clichés, intégrer que celui-ci varie d’une sportive à l’autre et avoir un regard plus solidaire sur la question entre joueuses. »

Les chiffres clés :

  • Les troubles du cycle sont source d’inquiétude pour 1/3 des sportives de haut niveau.
  • 84% des sportives de haut niveau vivent leur période de règles comme une difficulté : douleurs, fatigue, crampes…
  • Seulement 23% des sportives de haut niveau déclarent avoir pu échanger sur les problèmes de cycle avec leur entourage sportif : médecin fédéral, de pôle, entraîneur, autres sportives
  • 37% des sportives n’ont jamais entendu parler des menstruations dans le domaine du sport, 50% « parfois », 13% « souvent ».