« Sportives et cycles menstruels » retour sur l’atelier organisé avec Celles sur Belle

Dans la continuité du talk organisé avec des experts et des handballeuses en novembre 2022, la Ligue féminine de Handball et son nouveau partenaire majeur depuis la rentrée 2022, Lidl France, lancent, sur tout le territoire, la deuxième phase d’activation de la saison sur le thème des « cycles menstruels dans le sport ». Les clubs de Ligue Butagaz Énergie, vont organiser, entre début mars et fin mai, des ateliers de sensibilisation auprès de jeunes joueuses dans les centres de formation, les collèges et universités. L’objectif est d’échanger sur cette thématique des menstruations, encore trop « tabou » chez les joueuses et leur staff et d’analyser les conséquences, avec des études précises, sur les performances sportives. Le dixième atelier s’est déroulé la semaine dernière avec le club du Handball Club Celles-sur-Belle, en présence de l’ambassadrice, Laura Portes (joueuse professionnelle) et de Lisa Calvet (joueuse professionnelle) qui sont intervenues auprès de jeunes joueuses du club.

Laura Portes : Personnellement oui, je rencontre des difficultés à vivre au quotidien avec mon cycle surtout pendant le sport. Ça me fatigue énormément, j’ai des douleurs assez fortes et surtout je sens que ma performance est altérée par tous ces symptômes. Je pense que c’est une difficulté. J’ai moins de mal maintenant à en parler car on a un préparateur physique qui prend le cycle menstruel en compte donc j’arrive à lui en parler facilement. 

Lisa Calvet :  Moi je n’ai pas trop de douleurs, mise à part des migraines juste avant mes règles et un petit peu pendant. Les douleurs au niveau du ventre j’arrive à plutôt bien gérer pendant les entraînements. Moi aussi j’arrive facilement à en parler avec le staff, Fabien notre préparateur physique prend ce sujet en compte depuis cette année, on peut en parler directement avec lui et c’est vraiment plus simple. 

Laura Portes : Moi oui, je pense que ça a un impact, surtout les deux trois premiers jours des règles. Donc je sais que si ça tombe sur une journée de match, il va falloir que je me prépare bien physiquement, que je dorme bien, que je mange bien… J’essaie de faire avec. 

Lisa Calvet :  Je ressens un peu plus de fatigue pendant ces périodes-là mais sinon, vu que je n’ai pas vraiment de douleurs, je ne ressens pas trop de changements. 

Laura Portes : Moi je pense que c’est super important, ça brise des tabous, ça libère la parole. Je pense qu’une partie du travail doit être faite par les entraîneur(e)s, avec et sans « E », parce que ça permettrait aux filles d’être plus libérées sur ce sujet-là et ne plus hésiter à en parler. 

Lisa Calvet :  C’est bien qu’il y ait pu avoir une intervention comme ça puisque forcément ça a pu briser certains tabous et les filles se sentent plus en confiance à l’idée d’en parler plus tard avec le coach, étant donné qu’en plus de ça, le coach était présent le jour de l’intervention.

Pour voir l’interview en vidéo : https://fb.watch/kMDfHLd48H/  

Par rapport aux règles, je n’étais pas trop informé avant. Il y a eu cette intervention avec Laura et Lisa, suite à ça j’en prends beaucoup plus en compte. Les filles viennent me voir en début de séance et me disent qu’elles ont leurs règles si jamais ça leur pose des problèmes. 

Pour le moment pas du tout, je sors du titre 5 et je n’ai jamais entendu parler du cycle menstruel lors des formations. 

Je n’interviens que sur le secteur jeune et j’avoue que sur le secteur jeune c’est un sujet un peu tabou comme on disait avant. Il n’y a pas forcément de questionnaire de mise en place ou d’information par rapport à ces cycles menstruels mais c’est quelque chose à développer à l’avenir. 

Joueuse 1 :  Je me sens hyper à l’aise avec ce sujet. Ça ne me dérange pas du tout d’en parler avec le staff et les autres joueuses. 

Joueuse 2 : Moi je dirai plus moyennement parce que j’ose en parler à ma mère, à mes copines, à l’équipe, mais je ne sais pas si j’oserais en parler ouvertement à d’autres personnes.

Joueuse 1 :  Moi je dirais que oui, forcément, parce que quand on voit qu’elles arrivent à en parler à leurs coachs ouvertement ça nous donne aussi envie d’en parler. 

Joueuse 2 : Je trouve que c’est hyper intéressant qu’on ait pu avoir cet échange parce que les joueuses de haut niveau sont tout le temps sur un terrain et le fait d’avoir ses règles ça doit être compliqué à vivre. 

Joueuse 1 :  Je ne pensais pas qu’il y aurait quelque chose d’aussi gros autour de ce sujet-là. C’est super intéressant parce que c’est important et il faut en parler parce qu’on pourrait croire que c’est normal mais les douleurs ne sont pas forcément normales. 

Joueuse 2 : Je suis d’accord, j’ai adoré pouvoir en parler parce que je n’étais pas du tout à l’aise avec ce sujet. Le fait de parler ouvertement des règles ça détend un peu l’atmosphère.