Squad LFH – Arnaud Gandais : « Permettre aux jeunes d’éclore au plus haut niveau »

gandais-paris

 

Dans le cadre du dispositif Squad LFH, qui a pour but de mettre en lumière tour à tour les 12 clubs de la Ligue Féminine de Handball, focus cette semaine sur le Paris 92. Entretien avec Arnaud Gandais (entraîneur). 

 

Comment analysez-vous la défaite concédée face à Nantes ? Vous étiez en tête à la pause avant de lâcher prise en seconde période…

Le scénario est semblable à ceux de nos trois derniers matchs. Nous sommes en tête à la mi-temps, et nous ne gagnons pas au final. Nous avons les qualités de nos défauts et les défauts de nos qualités. Notre équipe est diminuée, et nous avons forcément du mal à finir les matchs. Nous jouons aussi avec beaucoup d’inexpérience, et lorsque les ballons sont plus lourds, qu’on rentre dans le money-time, nous ne maitrisons pas bien les éléments. Maintenant si on regarde le positif, avec tous les aléas liés aux blessures, l’équipe jeune que nous avons en ce moment, nous sommes en train de rivaliser avec les 5e, 6e du championnat, donc ce n’est pas si mal que ça. 

 

Vous devez composer depuis plusieurs mois avec un effectif diminué par les blessures. Malgré tout, vous êtes bien placés pour aller chercher une place en Playoffs. Quel regard portez-vous sur les performances réalisées par votre équipe depuis le début de la saison ?

Il y a deux phases dans notre saison. Jusqu’en novembre avec huit victoires en dix matchs, avec un parcours vraiment exceptionnel, malgré une masse salariale bien inférieure à la saison dernière. Nous sommes vraiment fiers de ce début de saison. Et puis après ça a été la cascade avec la blessure de Tamara, qui nous a fait beaucoup de mal, le départ de Crina, et puis nous n’en parlons pas beaucoup, mais l’opération à l’épaule de Mabana ma Fofana qui nous a privé de notre assise défensive. Depuis cette période, nous sommes orphelin de ces joueuses, et nous sommes aussi dans l’obligation de reconstruire notre organisation défensive. Cette deuxième partie de saison est une phase de reconstruction, en faisant abstraction du passé, car il va falloir être présent en Playoffs. Tout d’abord nous devons nous y qualifier, et nous ne nous faisons pas beaucoup d’illusions pour le 1/4 de finale. Maintenant, nous voulons y figurer du mieux possible, et nous nous préparons pour cela.

 

Justement, comment abordez-vous la suite de la saison ? Une place en Playoffs pourrait vous permettre d’aborder la suite plus sereinement…  

Le club pourra fêter ses 20 ans d’existence avec une dixième saison consécutive en LFH, ce n’est pas rien, encore plus compte tenu du contexte, avec les nombreuses blessures qui nous handicapent depuis le début de la saison. Après, nous sommes aussi décomplexés, car en Playoffs tout peut arriver. Si nous jouons Metz en 1/4 de finale, nous ne nous faisons pas beaucoup d’illusions. Mais nous avons cette volonté de réaliser la meilleure performance possible, et de nous classer à la meilleure place à la fin de l’exercice. Les places européennes se joueront certainement jusqu’à la cinquième place, et même si nous nous faisons sortir en 1/4 de finale, le reste des matchs auront un intérêt pour la saison prochaine. 

 

Paris est un club formateur réputé, et cette saison la place laissée aux jeunes est encore plus importante suite aux nombreuses blessures qui ont touché le collectif. C’est une satisfaction de pouvoir compter sur vos espoirs ?

C’est un choix délibéré depuis mon arrivée au club il y a 15 ans. A l’époque ma présidente se demandait pourquoi nos jeunes partaient toujours en province et ne restaient pas au club, et j’avais soulevé le fait que c’était peut être parce que nous ne leur proposions pas un cadre favorable pour qu’elles restent. Ça a été beaucoup de travail, avec les différents responsables du centre de formation qui se sont succédés, et oui c’est une fierté pour nous. Nous nous sommes peut être un peu éloignés de cette politique ces dernières années, mais nous sommes vraiment en train de remettre en avant nos jeunes en ce moment. 

 

Le Paris 92 n’a pas encore communiqué sur son recrutement pour la saison prochaine…

Je peux dire que le recrutement est terminé pour la saison prochaine, et que le club communiquera lorsque le moment sera venu. Ce sera une équipe jeune, avec quelques retouches de joueuses très expérimentées, internationales, et qui sera bien compétitive. Après nous ne sommes jamais à l’abri des blessures, comme nous l’avons vécu cette saison, mais ce qui est certain, c’est que le Paris 92 sera sur le devant de la scène lors des saisons à venir.

 

La prolongation de Tamara Horacek était importante pour la construction de votre effectif ? 

Elle représente un peu l’emblème de notre club. On souhaite que les jeunes joueuses puissent vraiment éclore chez nous. Lorsqu’elles deviennent des joueuses aguerries et qu’elles décident de partir dans les meilleurs clubs européens pour jouer la Ligue des Champions, c’est compréhensible. Nous sommes le 6e ou le 7e budget de la LFH, et on ne peut pas ambitionner garder tout le monde, nous n’en avons pas les moyens. On pense que notre club est idéal pour permettre aux jeunes de s’exprimer. Nous sommes contents que Tamara poursuive l’aventure avec nous, pour qu’elle devienne une joueuse encore plus accomplie.

 

Pour finir, comment abordez-vous le rendez-vous très important à venir contre St Amand les Eaux, dans le cadre de la 21 journée de la phase régulière du championnat ? 

Très clairement nous avons un objectif de résultat mathématique contre St Amand. Autant on peut voir du positif sur nos derniers matchs mais nous n’avons pris qu’un point sur chaque duel, autant à St Amand il faut absolument prendre plus de points. Cela dépendra aussi des résultats de Toulon. On a la 7e place dans un coin de nos têtes, mais la défaite d’hier contre Nantes nous en éloigne un peu. Ce qui est certain, c’est que nous allons donner le maximum sur nos deux dernière rencontres.