Cap au Sud pour Stéphanie Daudé
Stéphanie, vous voici Toulonnaise pour les 2 prochaines saisons. Pourquoi le TSCVHB ?
Au printemps dernier, Thierry Vincent (entraineur de Toulon St-Cyr, ndlr) m’a appelée pour me proposer de rejoindre leur projet. D’autres clubs m’ont contactée (Nice, Nantes) mais c’est vrai que j’ai été plus réceptive au TSCVHB car j’aime ce que dégage ce club de l’extérieur. J’ai toujours eu l’impression que c’était un groupe qui vivait bien, qui respirait la joie de vivre. Cela m’a donné envie de le vivre de l’intérieur.
Pour en avoir discuté avec les internationales (Julie Goiorani, Marie-Paule Gnabouyou, Audrey Deroin, ndlr), elles mettaient toutes en avant la notion de plaisir de jouer. C’est quelque chose qui me tient très à cœur depuis le début de ma carrière mais au fil du temps, le devoir a parfois pris le pas sur le plaisir. Donc par rapport à cela, je suis sensible à la façon de travailler de Thierry Vincent. On bosse sérieusement mais toujours dans la bonne humeur avec cette notion de plaisir qui est au centre du projet.
Que retenez-vous de votre saison 2012-2013 avec le HAC, dont vous étiez la capitaine ?
J’étais très contente que l’on se qualifie pour les Play-Offs, en plus en terminant 4è de la saison régulière. Pendant la préparation, peu de gens nous voyaient finir à cette place. J’ai été très frustrée par la défaite d’un but en ½ finale de la Coupe de la Ligue face à Issy Paris (19-18, 21 février à Paris-Coubertin, ndlr). Cette défaite a vraiment fait mal au groupe.
Et puis j’ai été déçue que l’on soit sorti si tôt des Play-Offs (éliminé en ¼ de finale par Issy Paris, ndlr). Nous sommes passées à côté du match retour. Après, c’est le sport, c’est comme ça… On ne peut malheureusement pas revenir en arrière. En revanche en ½ finale de Coupe de France (Metz-HAC), je n’ai pas de regret car il n’y avait pas photo, Metz était au dessus. Pareil en Coupe EHF, les Norvégiennes (Bergen) nous étaient supérieures (1/8è de finale Coupe EHF).
Auriez-vous pu poursuivre l’aventure en Normandie ?
Le Havre m’a proposé de prolonger mais c’est vrai que quelque part, dans ma tête, j’avais envie d’un nouveau challenge. J’avais aussi envie de découvrir une autre méthode de travail.
Arvor 29 (2011-2012), Le Havre AC (2009-2011, 2012-2013), et maintenant Toulon St-Cyr. L’air de la mer vous inspire-t-il ?
Oui vu comme ça, on pourrait penser que c’est un fil conducteur dans ma carrière (sourires). A Nice aussi il y a la mer, à Nantes, pas loin également ! Plus sérieusement, je ne cache pas que le cadre est vraiment magique ici. Mais je suis à Toulon avant tout pour le handball. Et même si les résultats n’étaient pas là la saison dernière, c’est un club qui a prouvé sa valeur et j’espère que cette année, il retrouvera sa juste place.
Stéphanie Daudé face à Anne-Sophie Kpozé en 1/2 finale de Coupe de la Ligue, à Paris-Coubertin.
La préparation laisse-t-elle augurer de belles choses ?
Pour l’instant ça va bien, très bien même. J’ai repris le 29 juillet (date de reprise pour les internationales, le reste du groupe a repris le 24 juillet, ndlr). L’équipe, qui n’a pas énormément changé depuis l’an dernier, a bien accueilli les nouvelles. C’est un groupe qui vit bien.
Le rythme est intense mais il faut bien passer par là (sourires), on alterne le travail musculaire, les courses, l’endurance. J’ai un peu de courbatures mais c’est bon signe, et surtout c’est pour la bonne cause ! En plus dans un tel cadre, vraiment nous ne sommes pas à plaindre, je dirais même que nous sommes des privilégiées.
En tant que nouvelle, avez-vous été “bizutée“ ?
Les recrues doivent faire à manger pour le 1er match amical face à Cannes (samedi 10 août à Toulon, ndlr). J’aime bien cuisiner, donc cela ne me dérange pas (sourires).
Qu’avez-vous prévu au menu ?
Peut-être des pilons de poulet ou bien des pâtisseries, je verrai avec les autres ‘nouvelles’ en fonction de ce qu’elles prévoient de faire.
Etes-vous déjà installée ?
Oui, mon appartement est à Toulon, pas loin du Palais des Sports. Rien que le fait d’aller s’entraîner à pied, c’est un luxe. Le Palais des Sports est à 5 minutes avec la salle de muscu, le stade n’est pas loin non plus si j’ai besoin d’aller courir. En termes de structures, c’est un réel confort d’avoir tout à proximité.
Ce matin, nous avons fait une séance de renforcement musculaire sur la plage. C’est génial. Les gens sont en vacances et nous, on bosse (sourires) mais dans la bonne humeur L’atmosphère ici me rend zen.
Stéphanie Daudé au côté des autres lauréates de la Nuit du Handball, le 24 mai dernier, salle Wagram.
Quel discours vous a tenu Thierry Vincent, quant à la façon de vous utiliser ?
Il a été très clair là-dessus, il compte m’utiliser avant tout en défense. J’ai été recrutée pour renforcer ce secteur et ensuite pourquoi pas apporter offensivement mais mon rôle est d’abord défensif.
Vous avez été sacrée, avec Rock Feliho (HBC Nantes), dans la catégorie “meilleur défenseur“ 2012-2013, lors de la dernière Nuit du Handball
J’étais nominée mais j’avoue que je n’y croyais pas du fait que nous avons fini 6è avec le HAC. Dans ma tête, c’était Nina (Kanto) qui allait avoir le trophée, vu la saison de Metz et vu la médiatisation dont elle bénéficie avec l’équipe de France. J’ai été étonnée quand j’ai entendu mon nom, mais contente aussi. C’est une belle reconnaissance. Rock (Feliho), qui recevait le trophée pour la 2è saison de suite, était super content aussi. C’est sûr que ça fait plaisir.
Avez-vous hâte que le championnat commence ?
Oh que oui. Je suis très impatiente. J’ai bien coupé en juin après l’équipe de France et j’ai débuté ma préparation le 1er juillet. Du coup, j’ai trop hâte que la saison commence.
Pourquoi le 1er juillet ?
C’est la date que je m’étais fixée pour recommencer à courir. J’étais en Bretagne, j’allais courir tous les jours, pendant ¾ d’heure, 1 heure. Je m’étais fait un parcours avec descentes, montées et puis de temps en temps des séances de muscu. Le club compte sur moi, je voulais arriver en forme. Là, niveau cardio je me sens vraiment bien.
Quels sont vos objectifs pour 2013-2014 ?
La qualification en Play-Offs, le plus vite possible. Je n’ai jamais joué les Play-Downs (je touche du bois !) mais j’imagine que cela doit être très stressant. Il faudra aussi que l’on se qualifie pour la Coupe de la Ligue (à Metz en février 2014, ndlr). Et puis remporter un titre, c’est toujours plaisant.
Le championnat de LFH a-t-il évolué depuis 10 ans ?
La principale évolution à mes yeux se situe sur le plan athlétique. C’est bien plus physique aujourd’hui. Par forcément plus rapide mais physique. Le jeu est de plus en plus basé sur la défense. Il y a eu une grosse avancée sur le plan athlétique. Par exemple, les petits gabarits techniques avec qui je jouais à Besançon n’auraient plus forcément leur place aujourd’hui.
Avez-vous quelque chose à ajouter ?
Oui, vivement le 7 septembre ! Nous recevons Mios Biganos-Bègles la 1ère journée, je suis contente de jouer face à mon ancienne coéquipière Alexandra Lacrabère. Je dis souvent qu’il n’y a pas de grand match sans grande joueuse, ce qui est le cas d’Alexandra donc c’est bien qu’une joueuse comme elle revienne en LFH. C’est plaisant d’affronter de telles adversaires, surtout en tant que défenseuse. On essaye d’élaborer des stratégies (sourires), c’est de l’adrénaline supplémentaire. Mios Biganos était une belle équipe l’an dernier, elle s’est bien renforcée, il faudra s’en méfier.