Que sont-elles devenues… avec Manon le Bihan !
Arrivée sur les parquets de Ligue Butagaz Energie à tout juste 18 ans, l’ailière droite Manon Le Bihan s’est construit, au fil de ses 11 années au haut niveau, un solide palmarès au gré de ses pérégrinations qui lui ont fait voir un sacré bout du pays. Retraitée des parquets depuis 2020, la Sudiste est aujourd’hui solidement ancrée à Saint-Amand-les-Eaux où elle est manager des opérations et responsable commerciale du club.
Du Sud à l’Ouest. Puis de l’Ouest au Sud. Pour ensuite grimper gentiment par le Centre et poser ses bagages dans le Nord. Il aura fallu 11 ans de carrière à Manon Le Bihan entre Toulon, Brest, Nice, Fleury et enfin Saint-Amand pour que la Sudiste se retrouve à l’opposé de chez elle comme joueuse puis comme manager des opérations et responsable commerciale des Louves. C’est dire s’il a fallu que l’accueil des gens du cru et la passion pour sa nouvelle activité soient à la hauteur pour que la jeune femme laisse de côté la quiétude et la douceur de la Ciotat. « Quand arrive avril, ça commence à devenir long » plaisante-t-elle. « Mais il y a ici des valeurs humaines très fortes, des gens de très grandes valeurs. Et puis le challenge qui s’est ouvert à moi après ma carrière de joueuse était hyper motivant. Je suis donc restée dans le Nord car le projet pro était vraiment intéressant. »
Sous pavillon Jaune et Bleu de 2018 à 2020, la gauchère avait en tête sa reconversion qu’elle préparait en même temps que ses derniers années de joueuse. Elle détaille : « Je suis arrivée en 2018 au club de Saint-Amand qui venait d’accéder en Ligue Butagaz Energie. J’étais sur un double projet car je venais d’engager ma reconversion. J’ai eu un master en management du sport et organisation des structures sportives avec l’IAE. Au début j’étais sur un mi-temps joueuse et mi-temps commerciale. Mon objectif était de développer toute la partie partenariat et d’augmenter le budget du club en proposant des prestations aux entreprises via l’accessibilité aux matchs, de la visibilité ou encore de l’hospitalité. J’avais prévu de faire ça deux ans mais le covid est arrivé et a stoppé en mars le hand. Par la suite, le club m’a proposé un contrat afin de continuer en tant que manager opérationnel du club. Je m’occupais de toute la partie marketing, communication, évènementiel et commercial. Depuis ma prise de fonction, j’avance avec une belle petite équipe, je pilote cette partie en lien avec le sportif et j’ai développé des nouvelles compétences, j’ai suivi des formations en management notamment. »
Sportive de haut niveau mais toujours tournée vers les autres, la volubile jeune femme avait un peu ça dans le sang, depuis presque toujours. « J’aime le commerce, l’humain et j’aime bien la négociation. Etant du milieu du hand et connaissant le métier de joueuse, cela s’est fait naturellement » poursuit-elle. « J’ai toujours beaucoup aimé le handball et je suis tout ce qui s’y passe, mais disons que j’ai toujours aussi voulu avoir une activité à côté. Soit je faisais des études, soit je faisais du bénévolat dans des structures. Ça m’a toujours permis d’avoir mon équilibre. Pour avoir un contact humain autre que le hand et avoir un autre centre d’intérêt. Cela ne veut pas dire que je m’investissais à moitié, mais j’avais besoin de ça aussi pour me ressourcer. »
Il faut dire que quand on commence à fréquenter les parquets pro à partir de 18 ans, il faut garder de la fraicheur tout au long de sa carrière. Et c’est ce qui donne aussi aujourd’hui à la double championne de France un regard sensible et éclairé sur les enjeux liés au handball pro. Elle enchaîne : « Quand je suis arrivé au club, il accédait à la LBE donc il était déjà structuré mais il restait encore beaucoup de choses à faire. J’essaye donc de contribuer au mieux au développement de la structure, chaque jour. Il y a des étapes, c’est un projet qui est écrit. On sait où on veut aller, il y a un feuille de route. Ça peut prendre plus de temps ou moins, mais il faut s’adapter. Mon objectif est de réguler cela au maximum, en lien avec mes dirigeants qui sont très disponibles, très présents, très humains. On réfléchit ensemble. Et ça permet de s’approprier les projets et de les faire vivre. Tout en étant dans le cadre et la stratégie du club. On a notamment un gros programme d’insertion et d’inclusion que l’on met en place avec du jobdating, avec un programme pour des publics vulnérables. On fait du handfit, on a de gros sujets sur l’environnement aussi. »
Le tout sans nostalgie de l’époque où les stabils avaient la priorité : « Quand je repense au hand, il n’y a que du positif qui me revient, même s’il y a eu des moments plus difficiles. Peut-être que je n’ai pas fait l’année de trop, peut-être que j’ai été bien entourée. Il y a beaucoup de filles avec qui je suis restée en contact. Ce sont toutes les amitiés construites à travers le hand qui sont importantes et ce que l’on y apprend comme la ténacité, le travail collectif. »
De quoi faire une bonne manageuse parait-il !