« Sportives et Cycles Menstruels » retour sur l’atelier organisé avec Besançon

Dans la continuité du talk organisé avec des experts et des handballeuses en novembre 2022, la Ligue féminine de Handball et son nouveau partenaire majeur depuis la rentrée 2022, Lidl France, lancent, sur tout le territoire, la deuxième phase d’activation de la saison sur le thème des « cycles menstruels dans le sport ». Les clubs de Ligue Butagaz Énergie, vont organiser, entre début mars et fin mai, des ateliers de sensibilisation auprès de jeunes joueuses dans les centres de formation, les collèges et universités. L’objectif est d’échanger sur cette thématique des menstruations, encore trop « tabou » chez les joueuses et leur staff et d’analyser les conséquences, avec des études précises, sur les performances sportives. Le troisième atelier s’est déroulé cette semaine avec le club de l’Entente Sportive Bisontine Féminine, en présence de Sabrina Zazai (joueuse professionnelle) et de Charles Fostel (préparateur physique) qui sont intervenus auprès des jeunes joueuses du pôle espoir de Besançon.

Alors moi ce n’est pas mon cas parce qu’à l’ESBF Handball on a mis en place un système d’application où tous les jours on doit dire comment on se sent, notre humeur, notre stress, si on a bien dormi, si nous sommes fatiguées ou non et de mentionner si nous avons nos règles ou non. Grâce à tout ça, le préparateur physique sait au jour le jour parmi les filles si on a nos règles ou pas et du coup ça permet d’adapter les entraînements. 

Aujourd’hui j’ai appris que durant le cycle menstruel on avait des périodes de forme et de méforme. Moi je suivais mon cycle, c’est-à-dire que je regardais quand est-ce que j’avais mes règles, quand est-ce que j’avais mon cycle d’ovulation, mais je ne faisais pas forcément le parallèle avec ma performance sportive. Aujourd’hui avec ce que j’ai appris je vais y prêter attention et je vais voir si selon la période du cycle ma performance évolue ou pas. 

Je trouve ça vraiment top parce qu’aujourd’hui ça a permis de désacraliser le terme des règles et du cycle menstruel chez la femme. C’est quelque chose d’hyper naturel. Moi j’ai du mal à comprendre pourquoi c’est un sujet tabou, malheureusement dans le sport de haut niveau, 80% du staff sont des hommes donc je comprends que c’est difficile d’en parler. Aujourd’hui on a essayé de démocratiser tout ça en mettant une ambiance cocooning avec les filles et d’en parler sans filtre. J’espère que le message est passé et qu’elles vont pouvoir en parler avec le staff dans leurs clubs, au pôle ou ailleurs, avec leurs parents, les parents sont les premières personnes à qui il faut aller en parler. Je trouve ça vraiment génial. 

Après, qu’est-ce qu’on peut mettre en place encore pour les jeunes sportives ? Moi je pense que déjà d’en parler c’est bien, d’en parler avec le staff aussi c’est hyper important. Si une fille va auprès de son entraîneur, qu’elle lui pose des questions, ou même lui dire qu’elle ne se sent pas bien et que l’entraîneur ne comprend pas ça va être un peu difficile, donc pourquoi pas ne pas mettre en place des interventions auprès du staff.

Pour voir l’interview en vidéo : https://fb.watch/jBc_kEcI2D/

Nous utilisons la plateforme Perfbook qui nous permet de suivre à la fois l’état de forme des joueuses et la charge d’entrainement. Le suivi de l’état de forme se fait à partir d’un questionnaire que les joueuses remplissent chaque matin. Dans ce questionnaire il y a également une question au sujet des cycles menstruels, pour savoir si les joueuses sont dans cette période ou non. Concernant la charge d’entrainement, les joueuses doivent donner une note d’intensité après chaque entrainement que l’on multiplie par la durée de la séance pour obtenir la charge d’entrainement. Grâce à tous ces paramètres on peut identifier les joueuses à risques sur certaines périodes en tenant compte de l’état de forme, de la charge d’entrainement et du cycle menstruel.

Oui je me sens à l’aise avec ce sujet mais après c’est sûr que j’arrive plus à en parler avec certaines personnes qu’avec d’autres.

Le fait de recevoir des informations concrètes et d’en parler avec une joueuse professionnelle, ça peut que mettre à l’aise pour la suite pour parler de ce sujet.

Les moments d’échanges étaient vraiment cool et structurés. Je ne pensais pas qu’ils pouvaient être associés à ce genre de sujet alors je trouve ça vraiment bien !

Crédit photos : Yoan Jeudy / Sosuitephotographie