Dans la famille Dembele… avec Audrey et Laureen !

Cette semaine, pour notre long format, nous vous emmenons une nouvelle fois « Dans la famille de… » à la découverte de deux sœurs du handball tricolore. Il s’agit cette fois des jumelles Audrey et Laureen Dembele qui rayonnent respectivement à Brest Bretagne Handball et à l’OGC Nice Handball. Et ce qui est certain, c’est qu’à, à peine 22 ans, leurs fortes personnalités n’ont pas fini de marquer leurs partenaires et les amateurs de jeu à 7. entretien.

Audrey, Laureen, pouvez-vous vous présenter ?

Audrey : Moi je suis Audrey Dembele, j’ai 22 ans et je suis arrière gauche à Brest Bretagne Handball. Avant cela je suis notamment passée par Fleury quand j’étais au pôle puis ensuite je suis allé au centre de formation du Metz Handball, avec un prêt à Besançon.

Laureen : Moi je suis Laureen et j’ai le même âge que ma sœur, avec 5 minutes de moins, et je suis arrière droite à l’OGC Nice Handball. Concernant le parcours, j’ai quasi le même sauf que je suis restée mes 3 ans de centre de formation à Metz.

En plus d’être joueuse pro, vous êtes aussi étudiantes… toutes les deux en psycho !

Audrey : Oui c’est vrai, on a toujours presque tout fait ensemble. Moi j’étudie pour devenir préparateur mental. Mais Laureen irait peut-être plus vers les enfants…

Laureen : C’est vrai que c’est dans ma première intention mais je suis aussi intéressée par la préparation mentale. Peut-être pour les sportifs qui évoluent seul comme au judo ou autre.

D’où vient votre passion pour le handball ?

Laureen : C’est notre maman qui voulait absolument que l’on fasse du sport.

Audrey : On a fait pas mal de choses comme du judo ou de la danse et finalement c’est le handball qui a pris le dessus. Notamment grâce à un de nos professeurs qui entraînait à Ivry et qui a donné un jour un papier à notre mère en disant qu’ « il attendait les sœurs Dembele à Delaune tel jour à telle heure ».

Il faisait coup double avec une droitière et une gauchère… Est-ce que cela a empêché les comparaisons entre vous ?

Laureen : Il n’y a jamais eu de compétition entre nous et pas trop de comparaisons, surtout parce que l’on ne joue pas au même poste. On avance ensemble pour tout casser (rires).

Audrey : Les comparaisons sont peut-être arrivées plus tard car jeunes, ça n’était pas le cas. Et il faut avoir en tête aussi que Laureen s’est blessée deux fois aux genoux quand on était au pôle, ce qui fait qu’elle a été éloignée des terrains pendant un bon moment. Ce qui est drôle, vraiment, c’est que l’on est pareille, mais qu’on ne joue pas du tout de la même manière.

Par quoi cela passe-t-il ?

Audrey : Ce sont des détails mais pas seulement. Elle a des qualités que je n’ai pas et inversement. Par exemple, elle a un très bon timing quand elle sort en défense. Et ça a toujours été le cas. Moi je dirais que je vais pouvoir répéter les efforts, être plus « stable ».

Laureen : Toi tu esforte des deux côtés du terrain tandis que moi je suis sûrement plus à l’aise en défense. Il me reste beaucoup de chemin en attaque.

Et pourtant, Laureen est la « pépite » en étant gauchère… Pas de jalousie Audrey ?

Audrey : Non pas du tout (rires).

Laureen : Ce qu’il faut savoir, c’est qu’en plus, elle écrit de la main gauche, elle fait tout avec sauf shooter au hand…

Vous semblez très complices, comment s’est passée votre séparation quand Audrey est partie en prêt à Besançon puis que vous avez pris chacune la destination d’un club différent pour vos premiers contrats pros ?

Laureen : Je pensais que ça allait être plus difficile. Mais à notre époque, il y a beaucoup de choses qui permettent de rester en contact. On s’appelait beaucoup et on se voyait finalement beaucoup. Elle venait à Metz et j’allais à Besançon. On n’a pas coupé le lien.

Audrey : On se doutait que l’on allait devoir se séparer un jour. En étant pro, tu sais que tu ne vas pas jouer tout le temps dans le même club. On était donc préparés mais quand c’est arrivé, c’était dur. Quand tu fais tout ensemble, le sport, les études, la vie quotidienne, c’est un sacré changement. Aller juste à l’école, c’était une épreuve pour moi. Heureusement quand je suis arrivée à Besançon, j’ai trouvé une fille, Sabrina Zazaï, qui a eu le rôle de grande sœur pour moi. Elle ne m’accompagnait pas en cours mais elle habitait à côté de la fac, donc on mangeait ensemble le midi. J’avais besoin de quelqu’un assez souvent avec moi.

On imagine alors que les entraînements et les matchs passés côte à côte ont figuré parmi les meilleurs moments de votre jeune carrière…

Audrey : À Fleury, c’était vraiment génial car on était très jeunes et que l’équipe était extraordinaire. Il y avait Pauletta Foppa, Suzanne Wajoka, Mélina Peillon. On riait beaucoup ! Ce sont des supers souvenirs. À cet âge tu ne te prends pas la tête, on est simplement contentes de gagner et quand on perd, c’est ensemble.

Laureen : À Metz aussi, même si c’était avec la réserve ou lors des entraînements avec les pros, c’état vraiment génial.

Vous rêvez de rejouer un jour ensemble ?

Audrey : On en parle mais pas tant que ça. Si ça arrive, c’est bien, sinon c’est comme ça. Moi j’adorerai rejouer avec elle mais ça ne dépend pas de nous.

Laureen : On garde cela dans un coin de notre tête, mais comme dit Audrey, ça n’est pas une obsession.

Avant de reporter le même maillot, vous devrez vous affronter à de nombreuses reprises. Pour le moment, le score est de un partout. Qui va prendre l’avantage ?

Laureen : Brest part favori en général mais le prochain match est déjà bien coché. En plus, ça se joue à Nice donc on compte bien prendre les points.

Audrey : C’est bien noté aussi d’autant que le dernier en championnat, c’est nous qui avons gagné. C’était mon match de reprise après ma blessure. Dans les 3 dernières secondes je suis même partie en contre-attaque et sur qui je suis tombée ? Elle. Ça s’est terminé en un contre un et bien sûr j’ai marqué. Et elle m’a fait une violente faute sur le côté. Je me suis demandée si elle ne voulait pas que je me refasse les croisés (rires). C’était bien drôle.

Laureen : Je me suis dit que j’allais quand même tenter de prendre la balle (rires).

C’est tout pour la victoire quand vous êtes face à face ?

Laureen : Il n’y a pas de pitié entre nous, on ne se fait pas de cadeaux. Moi je suis dans mon match que ce soit elle ou pas. Je joue à fond. Et s’il faut donner des astuces au coach, je le fais aussi même si avec la vidéo, ils savent bien analyser.

Audrey : Ah il faut remporter les matchs… Donc on fait tout pour !

Qui est la meilleure au hand entre vous ?

Audrey : Il n’y en a pas car on ne joue pas au même poste, vraiment.

Laureen : Je dirais quand même que tu es devant car tu as joué un Euro avec l’équipe de France. Moi j’ai pris du retard à cause de mes blessures notamment.

Vos parcours respectifs sont tout de même extraordinaires à seulement 22 ans… Comment vous les juger ?

Audrey : Les choses peuvent aller très vite dans le sport de haut niveau et quand tu vis cela tu ne te rends pas toujours compte. Et tu ne peux que répondre présente quand quelqu’un comme Olivier Krumbholz t’appelle par exemple. À titre personnel, je suis très contente d’en être là, à Brest. Il y a beaucoup de sacrifices et les gens ne le mesurent pas toujours. Je suis fière mais ça n’est pas terminé. Je vais continuer de travailler dur. Je veux aller encore plus loin, être meilleure. Et c’est ce que je souhaite aussi à ma sœur qui s’améliore de jour en jour. Elle fait clairement ses matchs et si parfois, elle peut manquer de confiance, j’essaye de lui en donner le maximum.

Laureen : Moi je suis admirative de ce qu’elle a fait jusque-là, c’est génial. Je suis sa première fan. De mon côté, on est un peu moins bien avec Nice ces derniers mais on va redresser le barre !

C’est peut-être le propre des jumelles, mais on vous sent très fusionnelles et pas dans la comparaison mais dans l’entraide, c’est d’ailleurs très touchant. Cela a toujours été comme ça ?

Laureen : Être toutes les deux au plus haut-niveau, c’est vraiment un plus. Quand il y a en a une qui fait un mauvais match, l’autre est là pour la réconforter, analyser, encourager. On peut se parler et on se tire vers le haut.

Audrey : On s’appelle tout le temps ! Dès fois, je sors de l’entraînement, je l’appelle et je lui dis : « ah bah aujourd’hui j’ai été bien nulle ». Elle me dit : « Mais non t’inquiètes ». On fonctionne comme ça. Elle regarde tous mes matchs et moi aussi. On se dit quand ça a été bien, quand ça a été moins bien. L’autre est là pour qu’on ne baisse pas la tête.

On parle beaucoup de communication et de téléphone entre vous… Mais combien de temps passez-vous ensemble chaque jour ?

Laureen : Je dirais bien 6h… (rires)

Audrey : (rires)

Laureen : Vous avez eu de la chance de nous avoir !

Quelles sont les plus grandes qualités de votre sœur dans la vie ?

Audrey : Elle est tout le temps de bonne humeur, elle a toujours le sourire et elle lâche des petites blagues pour faire rire les gens. Ma sœur est vraiment très drôle.

Laureen : Je dirais qu’elle est à l’écoute. Et aussi qu’elle est d’une grande générosité.

Et que lui enviez-vous d’un point de vue sportif ?

Laureen : Ce que je lui envie, c’est sa puissance en attaque. Elle est capable de déborder n’importe quel défenseur en un contre un ou même de faire mal sur ses tirs de loin.

Audrey : Elle, c’est une battante, elle a beaucoup de persévérance.

Qu’est ce qui vous aimez faire en dehors du handball ?

Audrey : Il y a plein de choses comme le shopping, aller voir des matchs de basket avec notre mère ou encore manger

Laureen : Ah oui, ça c’est très important. Surtout l’attiéké qui est notre plat préféré !

Audrey : On pourrait en manger pendant 1 mois à la suite. C’est de la semoule de manioc, on mange cela avec une salade de tomate/oignon et avec de la viande ou du poisson.

Avant de se quitter, comme vous aimez rire, on voudrait vous demander qu’elle est la pire gaffe de votre sœur ?

Audrey : C’est simple, elle a raté son permis et n’a pas voulu le dire… Elle avait trop honte. Elle l’a repassé ensuite, en cachette. Mais comme on le passait le même jour, elle a été vraiment très triste alors que je fêtais le mien.

Laureen : J’ai beaucoup pleuré !

Vous n’avez pas pensé à le passer à la place de votre sœur Audrey ?

Audrey : On a hésité à ce que j’aille conduire à sa place, mais je ne voulais pas risquer de perdre le permis que je venais juste d’avoir.

Et vous Laureen, un petit « dossier » ?

Laureen : Et bien, elle va m’en vouloir mais… Un jour, pendant un entraînement du centre de formation du Metz Handball, elle a perdu une perruque qu’elle portait alors que je lui avais dit de ne pas jouer avec. Elle s’est retrouvée au sol et tout le monde a eu un énorme fou-rire. C’était très très drôle.

On ne fera pas mieux comme anecdote !