Dans la famille Mairot… avec Clarisse et Juliette !

Cette semaine, pour notre long format, nous vous emmenons une nouvelle fois « Dans la famille de… » à la découverte de deux sœurs du handball tricolore. Il s’agit cette fois de Clarisse et Juliette Mairot qui font la paire à l’Entente Sportive Besançon Féminine. Les deux jeunes arrières sont des talents bruts promis à de beaux avenirs, héritières d’une dynastie du jeu à 7. Et se soutiennent coûte que coûte !

Clarisse, Juliette, pouvez-vous vous présenter ?

Clarisse : Moi je suis Clarisse Mairot, j’ai 23 ans et je suis principalement arrière gauche et demi-centre – mais je peux jouer sur les 3 postes d’arrières – à l’ESBF. J’ai fait du baby-hand à l’ESBF puis je suis passée par le club de Marnay, notre village d’origine, jusqu’à mes 14 ou 15 ans avant de jouer réellement au club.

Juliette : Et moi, c’est Juliette Mairot, j’ai 20 ans et je vais sur mes 21. Je fais du hand depuis que je suis toute petite aussi, avec un parcours quasi similaire à celui de ma sœur, sauf que j’ai dû aller à l’ESBF vers 11 ans. Et aussi que je suis partie un an, entre 2022 et 2023, à Palente Besançon Handball, en D2F. Et depuis cette saison, j’ai signé pro !

Comment êtes-vous venues au handball ?

Clarisse : On a toujours été au bord des terrains. Ma tante, Sandrine Mariot et ma mère Lucille ont été joueuses pro avec pas mal de titres à leur actif, notamment ma tante qui a été championne du monde. Notre grand-père a été président de l’ESBF pendant de longues années aussi. Donc ça a été une évidence pour moi de venir au handball. On passait notre temps à jouer avec un ballon à côté d’elles que ce soit à Besançon ou à Vesoul. C’est même Raphaël Tervel qui a été ma première coach en baby-hand.

Juliette : On n’a pas fait grand chose d’autre en club globalement. Peut-être un peu à l’AS au collège. C’était vraiment le handball qui primait.

Dans une famille comme la votre, le handball était incontournable ?

Juliette : C’est un bel héritage que de faire partie de cette famille. Surtout on a eu le choix de notre pratique même si en voyant nos tantes et mères pratiquer, on était un peu « matrixées » par le handball.

Clarisse : Après, comme nos parents sont professeurs de sport, on a testé par mal de choses quand même. Notamment quand on partait en vacances, on faisait de tout : du volley, du badminton et autre. Mais on a quand même fait de la lutte en club pendant une année.

Vos aïeuls sont des sources d’inspiration ?

Juliette :Oui forcément, elles nous suivent, elles nous conseillent. Elles ont de gros palmarès qui inspirent et donnent envie de faire pareil.

Clarisse : On nous a toujours parlé de notre famille. Mais on prend ce que chacun a fait avec de la fierté. L’idée est désormais de se faire un prénom. On écrit chacune notre propre vie. Ce qui a été accompli donne envie mais pour nous, ce n’est vraiment pas de la pression, plus une source de motivation. Après il faut savoir dissocier chaque fonction. Ça a été le cas quand ma tante était ma coach par exemple.

Quel regard portez vous justement sur votre parcours jusque-là ?

Juliette : Je suis satisfaite de mes années de centre de formation à l’ESBF car on est vraiment bien formées et accompagnées. Je pense qu’on a un des meilleurs centres de formation de France. L’année passée, avec Palente, a été plus difficile pour moi, en termes d’organisation, mais ça a été un pallier pour accéder à l’équipe pro. Ça a quand même été bénéfique. Maintenant sur mon début de saison, je suis assez contente même si je pense que je peux faire mieux. C’est encourageant, on va dire. C’est ma première année pro, il faut que je fasse ma place. Je joue plus arrière droite plus que demi-centre et arrière gauche. Ça n’est pas simple mais cela fait partie de l’apprentissage et de ma polyvalence. Je me dis que j’ai beaucoup de temps de jeu pour une première année pro. Clarisse m’a beaucoup rassurée sur ça.

Clarisse : J’ai commencé très tôt à jouer avec l’équipe première car, malheureusement pour elle, Alice Lévêque s’est blessée. J’ai donc eu l’opportunité, lors de mes deux premières années de centre de formation, d’avoir beaucoup de temps de jeu. J’ai su saisir ma chance à ce moment-là et j’ai ensuite signé pro assez vite. J’ai essayé, jusque-là d’aider du mieux possible l’équipe, d’être la plus performante possible. J’ai fait ma place dans le collectif mais je dois encore beaucoup travailler pour grandir encore. À partir de la saison prochaine, je serai à Brest qui a des ambitions plus grandes en championnat encore, avec la Ligue des Champions aussi. Et c’est grâce à l’ESBF, qui m’a fait confiance, que j’en suis là. J’ai aussi fait quelques stages avec les Bleus et je dois travailler et être performante le week-end pour y retourner.

Et que pensez-vous de ce que fait votre sœur ?

Clarisse : Je suis très fière du parcours qu’elle a effectué jusque-là. L’année dernière, elle est partie en D2 et elle a eu l’occasion de s’aguerrir un peu plus encore car sinon, elle jouait en N1 en marquant 10 buts par match, ce qui n’est pas très intéressant au final. Le fait qu’elle soit partie, ça n’a pas été facile. Elle s’est adaptée et elle a été performante. Ça lui a permis de réintégrer la première division avec l’ESBF. Je suis fière des efforts qu’elle a produit. Elle est largement à sa place dans l’équipe. Elle est bien en attaque et en défense. Elle est sur une bonne évolution. Elle est capable de faire de grandes choses.

Juliette : Je suis super admirative de ce qu’elle a fait. Elle performe déjà beaucoup et je lui souhaite encore plus. Même si on a un parcours quasi similaire, elle va bientôt intégrer un club qui joue la Ligue des Champions, c’est impressionnant. Elle a su faire sa place chez les pros et elle a fait des stages avec l’équipe de France. Je lui souhaite le meilleur même si ça sera un peu loin de moi à partir de l’année prochaine !

Quelle est la plus grande qualité de votre sœur ?

Juliette : Je trouve qu’elle est très ambitieuse. Elle mobilise toutes ses qualités pour atteindre son but. Elle est persévérante, courageuse, cela s’inscrit dans ce trait de caractère aussi.

Clarisse : Ce que j’aime chez elle, c’est son caractère. Peu importe le score, elle ne va jamais rien lâcher. Qu’elle ait joué, pas joué, que ça soit dur pour elle sur le terrain ou pas, c’est une fille sur laquelle on peut vraiment compter. Elle est de bons conseils. Elle est ouverte, elle pense beaucoup aux autres, parfois même trop ! Elle est vraiment généreuse.

Vous avez beaucoup joué ensemble. Qu’est ce que cela apporte d’être sœurs sur le terrain ?

Clarisse : Il y a plein de choses sur lesquelles on se comprend sans même avoir besoin de se parler. On est vraiment dans le même style de jeu en plus. On arrive à se suivre en attaque comme en défense, juste en se regardant. Ça nous aide et ça nous rapproche aussi car le hand nous permet de nous voir tous les jours car on a chacune notre vie à côté aussi. C’est une bonne expérience.

Juliette : Oui, c’est sûr, la communication est vraiment plus facile. On se comprend d’autant que l’on évolue sur des postes communs. On a les mêmes aptitudes et on sait ce qui se fait et ce qui ne se fait pas. Même si je suis à mille lieux de ce qu’elle est capable de faire (rires).

Ah oui, vous aimeriez lui piquer quoi à votre sœur ?

Juliette : J’aimerais lui piquer son tir de loin. C’est tout un processus : comment elle s’engage dans ses jambes, comment elle se positionne et sa faculté à viser partout dans la cage. C’est un point que moi je dois travailler.

Et vous Clarisse ?

Clarisse : Sa façon d’être toujours à fond, enthousiaste à ne pas lâcher.

Vous évoluez toutes les deux sur la base arrière, vous êtes en concurrence ?

Clarisse : On est dans le même profil et capables de jouer sur les trois postes mais jusque-là on n’a pas été trop en concurrence car on joue l’une à côté de l’autre. On est meilleure comme ça. Il y a un peu de concurrence mais pas de jalousie si l’une ou l’autre joue plus. On a l’objectif commun de gagner des matchs. Des fois une est meilleure et l’autre à son tour. C’est du sport, on sait ce que c’est.

Juliette : Peut-être que certains en voit parce que l’on est sœurs, mais on est quand même plus associées. Mon temps de jeu ne dépend pas tant que ça de sa performance. Ça facilite les choses.

Dans tous les cas, je suis pour que celle qui est la mieux joue au moment donné.

Quelle est la meilleure de vous deux ?

Juliette : La meilleure aujourd’hui, c’est Clarisse. De là à la bousculer, il y a encore du chemin.

Clarisse : On n’a pas le même âge… J’ai donc plus d’expérience en première division tandis qu’elle c’est vraiment sa première année. On peut dire que je gagne à l’âge. Mais c’est vraiment difficile à dire car elle me bouscule déjà !

Juliette : Je préfère en bousculer d’autres avant de te bousculer toi (rires) !

Clarisse : Ce qui est intéressant, c’est que l’on a les mêmes registres de jeu avec les mêmes forces, atouts en terme de vitesse, explosivité, de duels. Mais on joue aussi très différemment. Ça permet d’accumuler les possibilités pour l’équipe. Et puis des fois aux entraînements je lui mets des revues en un contre un et des fois, j’en prends aussi des belles (rires).

Cela promet, pour la saison prochaine, quand Clarisse sera à Brest en terme d’opposition. Même si vous avez déjà joué l’une contre l’autre la saison passée en matchs amicaux, non ?

Clarisse : Cela va faire bizarre de passer du « avec » au « contre » la saison prochaine. Je ne vais pas dire que j’appréhende car je ne pense pas encore à la saison prochaine mais ça sera forcément spécial. Pour l’instant, on doit profiter de ce qui reste à partager ensemble cette saison.

Après on a eu ces deux matchs la saison passée, déjà que quand c’est une ancienne partenaire, ça fait bizarre. Mais là, c’est drôle, il y a des petits sourires qui s’échangent. On veut bien faire.

Juliette : Ce sont des matchs qui mettent un peu la pression quand même. Moi je n’ai pas envie de lui faire du mal mais en même temps j’avais envie qu’elle fasse un bon match. Ce qui n’est pas dans notre intérêt à toutes les deux. C’était amusant pour nos parents aussi. On avait vraiment envie de jouer ces matchs pour voir ce que l’on valait l’une face à l’autre.

Qu’est ce que vous partagez quand vous ne jouez pas au handball ?

Clarisse : Il y a beaucoup de choses. On est vraiment souvent ensemble. On va déjeuner, on se balade. Comme on a fait les mêmes études, STAPS, on a partagé cela aussi. Ce qui nous rapproche ce sont les animaux. On a toutes les deux un chien.

Juliette : Le sien, c’est un golden retriever qui s’appelle Rouky et moi j’ai un cocker qui s’appelle Bella. On aime bien les promener ensemble. Et quand on part à l’entraînement, pour ne pas qu’ils s’ennuient, j’amène le mien chez Clarisse et ensuite on va à la salle.

Quelle est l’histoire que votre sœur ne doit pas raconter sur vous ?

Juliette : Quand on était petites, on avait l’habitude de s’habiller en princesses. On faisait des rondes en dansant et un jour je l’ai lâchée et elle s’est cognée sur le coin de la table. On ne l’a plus vue pendant deux semaines car elle avait du faire des points de suture dans le crâne (rires). Bon depuis, on a redansé quand même !

Clarisse : (rires) Alors moi je vais dire que quand on était petites, Juliette m’aimait un peu trop. Elle voulait toujours dormir avec moi. Et des fois quand je devenais plus grande, je lui disais qu’elle devait dormir dans sa chambre, que ça n’était pas possible qu’elle vienne dans mon lit avec moi. Plusieurs fois, je l’ai retrouvée couchée devant ma porte. Alors je lui disais qu’elle n’allait pas dormir par terre comme ça, alors je la prenais avec moi.

Juliette : Oh non, il ne fallait pas raconter ça !! (rires). Bon c’est vrai que je faisais des petits caprices devant sa chambre jusqu’à ce qu’elle m’ouvre. J’étais encore très petite (sourires). Mais je n’étais pas non plus une miséreuse (rires).