ITW – Camille Comte : « Le handball a cette capacité d’engagement, d’être inspirante pour ses pratiquantes »

Nouveau partenaire majeur de La Ligue féminine de handball depuis la rentrée 2022, Lidl France organisait à Paris ce jeudi 16 novembre un talk d’experts et de sportives sur le thème des « cycles menstruels dans le sport ». Un échange riche et collectif qui a rassemblé pour la première fois autour de ce sujet « tabou » un entraîneur, des sportives et des scientifiques engagés. Présent lors de cette matinée, Camille Comte (entraîneur de Bourg de Péage) est revenu sur cet événement constructif et essentiel.

Trois questions à Camille Comte

Qu’avez-vous pensé de ce TALK sur le thème des « cycles menstruels dans le sport ».  ? 

« C’était un moment où j’ai appris des choses. Il faut avoir l’honnêteté de le dire, c’est qu’on est en manque d’informations et même de formations sur ce sujet-là en tant qu’entraîneur. Je crois que les deux expertes que vous avez fait venir sont vraiment très professionnelles. Je tenais à féliciter la qualité des intervenantes parce que je crois que le Handball a cette capacité d’engagement, d’être inspirante, pour ses pratiquantes. Ces expertes m’ont vraiment apporté du savoir. C’était vraiment intéressant. »

Qu’est-ce qui vous tient à cœur dans le rôle que vous avez porté aujourd’hui ? 

« Je suis venu ici parce que je pense que ce n’est pas évident pour un coach de dire qu’on ne fait pas grand chose. Je ne suis pas représentatif du tout de la moyenne des entraîneurs, mais je sais que ce n’est pas évident comme sujet. Je crois qu’il faut avoir de l’aisance par rapport à ce sujet-là. Il faut que ça devienne un sujet dont le tabou soit levé. Je voulais simplement être présent pour dire que je suis là, même si aujourd’hui je ne fais pas grand chose auprès de mes joueuses, nous allons maintenant mettre des choses en place. Je ne suis pas du tout un modèle à suivre, je suis venu pour dire qu’il me semble qu’on ne s’en préoccupe pas suffisamment. Au regard des informations que j’ai eu, qui sont des informations importantes pour la santé des joueuses et la performance sportive, les impacts sont importants. Alors que nous sommes soucieux du moindre détail en tant qu’entraîneur, sur un sujet qui a autant d’importance sur la performance sportive et la santé des joueuses nous n’avons pas suffisamment de compétences. Il y a des choses qui sont mises en place mais très honnêtement ce n’est pas encore suffisant. Disons qu’aujourd’hui nous ne sommes pas assez informés, nous devons changer et adapter nos pratiques. »

Que pourriez-vous dire à une jeune femme qui n’ose pas aborder ces sujets-là ? 

« Ça va vraiment dépendre de sa relation avec son staff. Parfois c’est facile de parler à son entraîneur, parfois c’est plus difficile « je ne suis pas en forme » ou « j’ai mal » parce que dans le sport de haut niveau on veut toujours être au top. La joueuse a une représentation d’une femme forte, qui est toujours en forme. Le cycle menstruel n’est pas une blessure, je le mets au même niveau que l’alimentation. Peut-être que ce n’est pas facile de parler à son coach principal, il faut trouver d’autres relais, par le médecin du club, le préparateur physique, l’entraîneur adjoint ou une autre joueuse qui pourrait passer le message directement à l’entraîneur. Je pense qu’il faut trouver cette relation de confiance et d’aisance avec un membre qui va renvoyer l’information à l’entraineur principal, qui lui va gérer la globalité. »