[J17] Aurélien Duraffourg : « Il y aura un avant et un après »

Samedi, dans le cadre de la 17e journée de Ligue Butagaz Energie, les Piraths recevront Metz au Rhenus de Strabourg, à l’occasion d’un événement qui fera date. Entre show musical, sensibilisations citoyennes et handball, le club alsacien va par ailleurs s’offrir le record de spectateurs pour un match de handball en première division française avec plus de 5600 convives. L’occasion de revenir avec Aurélien Duraffourg, le manager général, sur la genèse de ce projet et ce qu’il dit du petit club de l’Est qui monte !

Aurélien, pourquoi avoir décidé de jouer ce derby du Grand Est, face au Metz Handball, au Rhénus ? Comment est née cette idée assez folle ?

C’est une action qui découle du projet du club qui est de concilier 3 grands piliers : le sport avec notre capacité à vouloir gagner des matchs et des trophées, mais aussi la partie éducation et économie. Dans cette progression du projet du club, depuis 2 ans, on est quand même conscients que le développement de notre structure passe par un rapprochement avec la ville de Strasbourg car Achenheim et Truchtersheim sont deux petits villages de 4000 habitants. Jouer en N1, c’est normal pour un telle taille de population, en D2F, déjà ça devient complexe et en Ligue Butagaz Énergie, c’est quelque chose qui n’est pas pérenne. Depuis deux ans, on travaille donc sur la migration, non pas du club, mais de l’équipe première vers Strasbourg. Le club reste donc dans le Kochersberg, mais il y a cette volonté d’organiser la migration progressive et équilibrée de l’équipe première vers Strasbourg. On a ainsi changé, cet été, le nom du club et on s’appelle désormais le Strasbourg Achenheim Truchtersheim Handball. Et dans ce deal-là, avec les services de la ville et de l’Eurométropole, il y avait la volonté de jouer un certain nombres de matchs à Strasbourg. On en a joué deux en octobre, dans une salle qui s’appelle la Rotonde, face Nice et Chambray. Et là, on s’attaque à quelque chose de plus grand, parce que c’est Metz, parce qu’il y avait de la disponibilité et parce que les équipes de la SIG ont voulu jouer le jeu – tout comme nos salariés et bénévoles qui se donnent à fond car ce sont des projets de dirigeants mais sans eux, rien n’est possible. En amont donc de la saison, on avait repéré que l’on serait sur le créneau de la semaine de la Leaders Cup et de la semaine internationale en basket, on a donc fait la demande auprès de la fédération pour recevoir un gros club à ce moment-là, et si possible Metz.

Vous avez donc pu monter cette rencontre au Rhenus, salle mythique du sport français…

Tout s’est parfaitement aligné et on va faire quelque chose de grand en recevant l’une des deux meilleures équipes françaises de hand féminin du moment – et sûrement la meilleure depuis 30 ans – dans une des plus grandes salles de Strasbourg. Avec la volonté de pouvoir mettre en avant le sport féminin et le handball féminin en particulier.

Est-ce une sorte d’acte de naissance pour votre club ?

Plus que de naissance, c’est un acte d’adolescence. On veut tendre vers de la maturité. On est bien entendu toujours issu de la fusion d’Achenheim et Truchtersheim. La base associative reste là. Le club compte environ 515 licenciés qui n’ont pas vocation à migrer vers Strasbourg et on ne va pas demander au -11 ans de faire 25′ de trajet pour s’entraîner. Mais il y a cette volonté de pouvoir se rendre compétitifs parce qu’on va jouer dans des grandes salles. On sait que le sport de haut niveau, c’est l’utilisation de ces grandes salles donc on essaye, avec nos valeurs, en respectant qui on est, d’avoir conscience aussi de ce que représente le sport professionnel aujourd’hui.

Vous allez tout de même réaliser un record d’affluence pour un match de Ligue Butagaz Energie en championnat, de surcroît dans une salle mythique, cela pose tout de même un certain nombre d’ambitions et revêt aussi un sacré challenge à relever ?

Le record, ça n’était pas l’objectif au départ, mais cela montre l’exploit que l’on est en train de réaliser. Et ce qui est sûr, c’est que ce record appartiendra très peu au club ou à la salle. On va le faire parce qu’il y a 5600 personnes qui ont trouvé un interêt à venir voir ce match au Rhenus. Et donc, on est content de ce record parce qu’il prouve une fois de plus ce qui était pour nous une conviction : c’est que les gens, sur le territoire strasbourgeois alsacien, ont de l’interêt dans l’idée de voir émerger un projet de handball féminin de très haut niveau. On va avoir beaucoup de VIP, de partenaires mais aussi 400 supporters de Metz Handball, et ça joue forcément. On a aussi 17 clubs partenaires qui répondent présents pour mobiliser leurs licenciés afin de venir voir cette rencontre-là. Finalement, le record donne du sens à ce que l’on est en train de réaliser. Il y a de la place pour le sport féminin de très haut niveau dans une capitale européenne. 

Avec un défi sportif qui sera tout aussi passionnant à relever pour vos joueuses. On les imagine enthousiasmées et déterminées à l’idée de défendre leurs couleurs dans cette ambiance…

Il y a 5 ans, on jouait déjà des derbies du Grand Est… contre le centre de formation du Metz Handball, en N1. En 5 ans, on est désormais capables d’accueillir cette équipe du Metz Handball devant 5600 personnes, en direct à la TV et sur Handball TV. Et ce avec des championnes du monde, des médaillées de bronze. Cela va être un top match. Il y a 5 ans, ça aurait pu paraître impossible à réaliser. On savoure tout le chemin parcouru. Et c’est sûr qu’il y aura un avant et un après cette rencontre. Les joueuses auront, je l’espère, les yeux grands ouverts, car elles sont peu à avoir déjà joué devant une affluence comme celle prévue samedi.

Le programme de la J17