Que sont-elles devenues… avec Solène de la Bretèche

Ancienne ailière gauche et demi-centre du Nantes Loire Atlantique Handball dont elle fut aussi la capitaine, Solène de la Bretèche a rangé ses baskets à la fin de la saison 2016 pour partir, à seulement 25 ans, vers d’autres horizons. Aujourd’hui, elle développe un projet artistique autour de la musique.

Elle a trouvé sa voix, enveloppante et perçante. Entre folk et chanson française indépendante, entre guitare et piano, Solène de la Bretèche, l’ex-ailière gauche et demi-centre du Nantes Loire Atlantique Handball des années 2010, a quitté les parquets de l’élite française pour se consacrer à une carrière artistique où les préoccupations sportives ne sont plus d’actualité. Elle chemine sur un sentier où les 3 points de la victoire n’ont plus une si grande place, où gagner ou perdre ne veut plus rien à dire. Au soir de son parcours dans le haut-niveau, la jeune femme a en effet pris la poudre d’escampette pour voyager, rencontrer le monde. C’était à l’orée de l’été 2016, comme une seconde naissance. L’ex-capitaine glisse : « J’avais besoin de partir. J’ai eu comme un instinct de voyage qui est monté en moi et je n’avais pas envie de faire cela après carrière, à 40 ans. J’ai voyagé pendant 3 ans/3 ans et demi en Australie, Nouvelle-Zélande, Asie… J’ai travaillé dans des fermes, dans des cafés pour financer mon voyage. J’ai aussi fait de la musique car lors de ma dernière année j’étais dans un groupe qui faisait des reprises folk rock, à Nantes, avec ma sœur et nos copains respectifs. Sans m’en rendre compte, c’est quelque chose qui m’a beaucoup plu à l’époque. »

Au gré de ses pérégrinations, celle qui est passée par Celles-sur-Belle et Issy-Paris, comprend que ce qui ne devait être qu’une petite parenthèse va bouleverser sa vie. Et qu’un retour stabils aux pieds serait hypothétique. « Je suis devenue sportive de haut niveau très naturellement » poursuit la fille d’Olivier (Lille, Toulouse, Carcassonne), qui a inoculé le virus à quasiment tous ses enfants puisque ses frères, Julien, Mathieu et désormais Lucas ont fait ou font les beaux jours des clubs de l’Ouest comme Angers et Nantes. « Il y a un effet de terreau dans lequel tu grandis. Tout a coulé de source. J’ai été en sélections départementales, régionales, jeunes et juniors. Petit à petit, cela a pris de la place dans ma vie. Et puis à un moment j’ai eu envie d’autre chose, je manquais peut-être un peu de considérations humaines et l’idée du voyage été quelque chose de très présent dans la famille. Pour autant, je n’ai pas de regrets par rapport à tout cela. Je me suis éclatée dans le hand. La montée de la deuxième à la première division avec Nantes a été quelque chose de très fort émotionnellement par exemple. Tu as les résultats, un engouement, le public et les médias qui suivent. J’ai aussi beaucoup aimé mon année à Celles-sur-Belle car on jouait le maintien et qu’on avait perdu nos 10 premiers matchs puis gagné les 10 suivants si je me rappelle bien. C’était très fort, avec des coéquipières pour qui tu avais envie de te battre. »

Pour autant, quand la boucle du voyage fut bouclée, ce n’est pas le buzzer mais les sirènes de la musique qui eurent son attention. Et ce même si elle ne boude pas complètement les salles : « Quand je vais voir des matchs, de mon frère Lucas ou d’Estelle (Nze Minko), ma meilleure amie, c’est toujours là. Ça ravive des mémoires. J’ai trop envie d’être sur le terrain. Mais quand je retourne dans ma vie, le quotidien de l’entraînement ne me manque pas du tout. Si j’avais plusieurs vies, peut-être que j’aurais repris mais là j’ai envie de profiter de cette vie-là. »

Il a d’abord fallu expérimenter, à son retour, comme pour se créer un sas avant de vraiment se lancer dans une carrière artistique, et ce après une longue période hors des habitudes françaises, comme lorsqu’elle a travaillé avec Mathieu, son frère, dans la charpente. « Après mon long voyage, pendant 6 mois, j’étais en décalage complet avec notre manière de vivre à l’occidentale » poursuit la solaire chanteuse. « J’ai pris le temps pour ma santé mentale. J’ai dit autour de moi que je ne savais pas trop ce que j’allais faire, je savais que je n’avais pas envie de reprendre ma vie d’avant. J’ai testé pas mal de choses, j’ai bossé pour économiser. Et pendant ce temps, j’ai commencé à composer chez ma mère qui a un piano. Je me suis ensuite lancée dans une formation musicale, autant artistique – dans les approches de la composition, des textes – que technique – avec le développement de projet, la communication. Maintenant je chante et je fais du synthé et de la guitare. J’essaye de trouver l’équilibre dans ma vie car j’ai essayé d’avoir mon intermittence l’année dernière et ça n’a pas marché pour des raisons un peu techniques. La musique prend du temps dans la composition et dans le fait de réussir à en vivre. Je cherche donc une double activité (dans le végétal, ndlr) pour ne pas avoir trop de pression sur ma partie créative. Je veux être libre de faire mes choix artistiques et réussir à finaliser mon premier EP dans l’année à venir. Je déjà quelques chansons mais je suis actuellement toujours dans l’écriture et les arrangements. J’espère arriver à un passage en studio au printemps. »

La voie est libre.

 Photos : Thibaud Pommier-Gasnier 

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